L’avortement est au centre de l’actualité ces jours‑ci. Alors que les Américains tentent de cerner les contours du récent rejet de la Cour suprême de l’arrêt Roe v. Wade qui avait rendu l’avortement accessible dans tous les États, la situation en Chine est bien différente. Ici, l’avortement a longtemps été obligatoire. Le Parti communiste chinois a forcé de millions de mères à se débarrasser de leur enfant. Ici, on peut déplorer le meurtre de millions de petites filles tuées pour être nées avec le mauvais sexe.
La politique draconienne de l’enfant unique du Parti communiste chinois (PCC) a duré jusqu’en 2016. Elle a eu des conséquences insoupçonnées. La progéniture masculine étant plus valorisée, les femmes en attente d’une petite fille ont souvent cherché à avorter.
Dans la culture chinoise, les garçons permettent de prolonger la lignée familiale, tandis que les filles appartiennent à la famille de l’époux une fois mariée. Avoir un enfant unique de sexe féminin était donc perçu comme une impasse.
C’est difficile à croire, mais les médecins ont également commis des infanticides, tuant les enfants après leur naissance. On rapporte que des bébés ont été étouffés à mort ou noyés et qu’ils appartenaient majoritairement au sexe féminin.
Beaucoup de petites filles chinoises ont également été adoptées par des familles occidentales. Ainsi, bien des ménages chinois ont pu se donner une seconde chance pour concevoir un petit mâle. Ces petites filles ont afflué dans les années 1990 et ont été adoptées par les Occidentaux dans l’incapacité d’avoir des enfants par eux‑mêmes.
Ces enfants sont aujourd’hui de jeunes adultes et ont apporté un immense bonheur à leurs familles adoptives. C’est tout de même triste de voir tant de petites filles avoir été rejetées.
Trente millions d’hommes de plus que de femmes
Ces pratiques misogynes ont entraîné un déséquilibre entre les sexes dans la Chine d’aujourd’hui. Pour les générations nées pendant la période de la politique de l’enfant unique, on compte six hommes pour cinq femmes. Comme le rapportait le Global Times en 2020, la Chine compte aujourd’hui 30 millions d’hommes de plus que de femmes.
Les personnes nées sous la politique de l’enfant unique ont maintenant entre 7 à 42 ans. La majorité sont actuellement en âge de procréer et le déséquilibre implique une crise démographique durable.
Car, plus ces personnes vieillissent, plus le nombre de femmes en âge de procréer diminue. L’année dernière, par exemple, selon le commissaire Ning Jizhe du Bureau national des statistiques, le nombre de femmes en âge de procréer (21‑35 ans) avait chuté de 3 millions.
Pour aggraver le problème, les femmes chinoises qui souhaitent avoir des enfants sont également confrontées à des problèmes de fertilité sans précédent, selon une étude publiée en mars 2022.
La situation risque de s’aggraver dans les décennies à venir, quand toute cette cohorte sera en âge de procréer.
Selon des recherches publiées dans The Lancet, si la Chine demeure la nation la plus peuplée du monde, sa population sera probablement réduite de moitié d’ici 2100.
Cela engendrera une pyramide démographique inversée, où une très petite population en âge de travailler soutiendront une énorme population âgée, ce qui conduira à un désastre économique avec des répercussions sur l’ensemble du monde.
En janvier 2021, le taux de natalité de la Chine a atteint un niveau historiquement bas. Moins d’enfants sont nés que lors du « Grand Bond en avant » de Mao au début des années 1960, pourtant marqué par une famine ayant entraîné des millions de morts et une chute vertigineuse des naissances.
Changement d’approche
En partie à cause de ce que la BBC appelle un « effondrement mondial de la natalité spectaculaire », et craignant la crise démographique, le PCC a changé son fusil d’épaule.
Le régime chinois fait tout ce qu’il peut pour inciter les jeunes familles à avoir plus d’enfants afin d’augmenter la population.
En 2016, la politique est passée de un à deux enfants par couple. En 2021, le seuil a brièvement été relevé à trois enfants, puis toute limitation a été supprimée.
Le PCC encourage désormais les Chinois à avoir plus d’enfants. Mais les jeunes hommes qui souhaitent fonder une famille doivent encore trouver une épouse.
Pas de femmes à marier
Le problème s’amplifie à mesure que le déséquilibre entre les sexes se poursuit au sein de la population. De nombreux hommes appartenant à la cohorte de la politique de l’enfant unique ne parviennent pas à trouver de femme. Jusqu’à l’âge de 50 ans, ils sont toujours à la recherche d’une épouse, de sorte qu’ils demeurent dans le groupe des célibataires. En même temps, les femmes vieillissent et quittent le groupe des mères potentielles.
Ainsi, au lieu d’avoir six hommes en compétition pour cinq femmes, il pourrait y avoir à l’avenir une dizaine d’hommes d’âges très divers, pour la moitié des femmes fertiles, donc un ratio de 2 contre 1.
Pour celles en mesure de fonder une famille et d’avoir des enfants, les 40 années de politique de l’enfant unique ont modifié leurs conceptions, normalisant le fait d’avoir très peu d’enfants.
Ajoutons à cela le fait que la pression économique amène de nombreuses femmes à reconsidérer le fait même d’avoir des enfants.
Plus d’enfants augmentent les charges de la famille, et aucun soutien de l’État n’existe pour alléger la pression économique des ménages ou fournir des services de garde gratuits.
L’éducation est si compétitive que de nombreuses familles dépensent tout ce qu’elles ont pour payer des cours de perfectionnement et divers programmes à leurs enfants et les aider à réussir.
La Chine compte donc un grand nombre d’hommes qui cherchent désespérément à avoir des enfants – ou tout simplement rencontrer une femme – mais sans perspective. La misogynie fait également du tort aux hommes qui passent désormais leur vie dans la solitude.
Telle est la situation pour les héritiers de la politique de l’enfant unique.
Acheter une mariée
L’achat d’épouses à l’étranger est devenu une pratique importante et donne lieu à une traite des êtres humains à grande échelle. On trompe ces femmes en leur promettant du travail, puis elles sont finalement vendues pour quelques milliers d’euros à des hommes qui abuseront d’elles étant donné leur statut juridique précaire. Certaines femmes cherchent à se marier avec des Chinois aisés. Toutefois, lorsque ces hommes paient des sommes importantes pour être mis en relation avec elles, ils finissent souvent par les traiter comme des objets.
Certains hommes sont tellement frustrés qu’ils ont recours à la violence pour trouver des épouses.
Au début de cette année, la vidéo d’une femme enchaînée dans la cabane d’un village a retenu l’attention des Chinois, obtenant plus de vues que les Jeux olympiques.
Dans ce village agricole de la province de Jiangshu, certains hommes qui ne trouvaient pas d’épouses achetaient des femmes à des contrebandiers. Grâce à cette vidéo, les Chinois ont enfin osé évoquer certaines femmes qui avaient mystérieusement disparues dans leur entourage ou avaient été enlevées.
La femme de la vidéo devenue virale souffrait de troubles mentaux, à force d’être violée elle avait donnée huit enfants aux hommes du village, qui en retour la maintenait enchaînée et lui avaient coupé la langue.
Le pouvoir absolu corrompt et s’accompagne toujours de tyrannie. En Chine, le PCC règne en maître, forçant les femmes à avorter, privant les habitants de Hong Kong de leur liberté, persécutant les pratiquants de Falun Gong, détenant des millions de Ouïghours dans des camps. Toutes ces atrocités se déroulent en ce moment même.
Aujourd’hui, en Occident, des personnes puissantes ayant des intérêts particuliers instrumentalisent l’avortement, le Covid‑19, le racisme, la violence armée, etc., polarisant la population et manipulant l’information, pour donner aux gouvernements déjà tout‑puissants encore plus de pouvoir.
Ne vous laissez pas duper. Soyez prudents. Ce serait commettre une erreur que de croire qu’un gouvernement centralisé avec les pleins pouvoirs veillera à nos intérêts et à notre sécurité.
***
Chers lecteurs,
Abonnez‑vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.
https://www.epochtimes.fr/newsletter
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.
