Depuis plus de 60 ans, de mystérieux sons sous-marins semblent se répondre sous les eaux glaciales de l’Antarctique. Ce phénomène sonore intriguant, surnommé « Bio-Duck » en raison de sa ressemblance avec le caquètement d’un canard, interroge les scientifiques du monde entier depuis des décennies. Pourtant, de nouvelles analyses suggèrent que ces sons pourraient être une forme de communication organisée entre d’immenses créatures sous-marines.
C’est l’un des plus grands mystères de l’océan. En 1960, un son incroyablement puissant est entendu pour la première fois dans les eaux de l’océan austral par l’équipage d’un sous-marin. Durant des décennies, ce bruit sera également entendu au large des côtes australiennes et néo-zélandaises. Un phénomène sonore aussi fort qu’étrange, puisqu’il ressemble au caquètement d’un canard. D’où son nom : « Bio-Duck ».
En 1982, des analyses acoustiques menées près des Fidji ont confirmé la présence du phénomène dans des zones éloignées de son point d’origine initial. Le plus époustouflant dans cette histoire est que ces sons graves avaient des fréquences comprises entre 60 Hz à 100 Hz, ainsi que des intervalles entre chaque son allant de 1,6 à 3,1 secondes, rapporte Géo. Si des sons ayant une fréquence aussi basse sont d’origine biologique, alors ils ne peuvent être produits que par des animaux gigantesques.
Bien qu’en 2014 des scientifiques aient établi un lien avec des petits rorquals de l’Antarctique (Balaenoptera bonaerensis) grâce à des balises acoustiques fixées sur des cétacés, des sons similaires enregistrés dans des régions où ces baleines n’ont jamais été observées posent encore problème. Ce qui conduit les chercheurs à penser qu’une autre espèce, potentiellement inconnue, produit également ces sons.
Plusieurs « interlocuteurs »
En novembre dernier, lors de la 187e réunion de l’Acoustical Society of America, Ross Chapman, expert en acoustique marine à l’université de Victoria (Canada), a présenté des résultats intrigants. En analysant des décennies d’enregistrements, son équipe a découvert que le phénomène impliquait plusieurs « interlocuteurs » dispersés à différents endroits de l’océan.
« Ce qui nous a frappés, c’est que lorsqu’un émetteur produisait un son, les autres restaient silencieux, comme s’ils écoutaient, avant de répondre à leur tour », explique Chapman. En d’autres termes, ces échanges s’apparenteraient à une sorte de conversation sous-marine entre titans des mers.
Un autre son plus « aigu » que le Bio-Duck, surnommé le « Bio-Goose », a également été identifié par Chapman autour de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, renforçant ainsi l’hypothèse d’une origine biologique. « À l’époque, l’idée qu’un son aussi régulier puisse provenir d’un animal semblait invraisemblable », reconnaît Chapman. Mais force est de constater que les recherches récentes ont de quoi questionner.
Il reste tant à découvrir aux fonds des océans, qui couvrent plus de 70 % de la surface de la Terre. Bien que l’intelligence artificielle se développe à vitesse grand V, l’exploration sérieuse des fonds marins de notre planète semble encore hors de portée.
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