Reconfinement : la liste des maires qui s’opposent à la fermeture des commerces de proximité s’allonge

Par afp
30 octobre 2020 17:34 Mis à jour: 31 octobre 2020 18:16

Les maires de Perpignan ou de villes plus petites, comme Brive (Corrèze), Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) ou Aubusson (Creuse) et bien d’autres, ont pris vendredi des arrêtés autorisant l’ouverture des commerces non alimentaires de leur ville, en contradiction avec les mesures gouvernementales de confinement.

Mais plusieurs préfectures, comme celles de la Manche ou de Saône-et-Loire ont très vite demandé aux maires en question de retirer leur arrêté car en contradiction avec le décret fixant le reconfinement.

« Pour la ville et pour les commerçants de Perpignan dont la santé économique est déjà plus que dégradée, ce reconfinement est un nouveau coup dur qui pourrait s’avérer fatal pour beaucoup d’entre eux », a déclaré le maire de la cité catalane Louis Aliot (RN), lors d’une conférence de presse.

« Très dubitatif sur l’efficacité » d’un confinement qualifié d' »incohérent », il a en conséquence signé un arrêté d’ouverture des commerces non alimentaires du centre-ville à compter de mardi matin, a ajouté l’édile de cette ville de plus de 100.000 habitants, la plus importante à avoir prise ce genre de décision à ce jour.

Cette ouverture des commerces sera en vigueur « jusqu’à ce que le gouvernement revienne de façon juste et sérieuse sur l’inégalité de traitement qu’il a créé entre les petits commerces, les plates formes de vente en ligne de type Amazon et les grandes surfaces », a affirmé M. Aliot.

D’autres villes avaient pris des arrêtés similaires un peu plus tôt dans la journée.

La fermeture des commerces de proximité non alimentaires est « injuste et inéquitable » et « crée une rupture d’égalité entre petits commerces et grandes et moyennes surfaces », a expliqué Frédéric Soulier, maire LR de Brive (47.000 habitants), dans un message sur Facebook.

A Chalon-sur-Saône, le maire Gilles Platret (LR) a autorisé « la réouverture de tous les commerces de vente au détail non alimentaires pour lutter plus efficacement contre la propagation du virus ». Un arrêté qualifié « d’illégal » par la préfecture.

Selon M. Platret, « l’accumulation de clientèle, notamment aux caisses », dans les supermarchés et hypermarchés, où se vendent également des produits non essentiels, « va automatiquement générer une situation de nature à encourager la propagation de l’épidémie, là où il faut au contraire tout mettre en œuvre pour la ralentir ».

« Des clients pouvant librement accéder à l’ensemble des petits commerces de la ville seront moins susceptibles de se contaminer », écrit-il.

Le maire PS d’Aubusson, Michel Moine, conteste, lui, « que la charge de la responsabilité de l’épidémie soit à ce point supportée par le commerce de proximité ».

« Je ne peux me résoudre à l’éventualité qu’une ville comme Aubusson perde, en fin de confinement, la moitié ou plus de ses commerces », écrit M. Moine, maire depuis près de 20 ans de cette sous-préfecture (6.000 habitants) de la Creuse.

Dans l’Yonne, le maire LR de Migennes (7.000 habitants) François Boucher dénonce lui aussi une « rupture d’égalité de traitement » entre la grande distribution et les petits commerces non alimentaires du centre-ville, qu’il a autorisés à rester ouverts « jusqu’à ce que l’égalité de traitement soit rétablie ». Le préfet de l’Yonne Henri Prévost lui a demandé de « retirer son arrêté ».

La préfecture rappelle dans un communiqué qu’un maire ne peut pas « prescrire par arrêté municipal des règles contraires à un texte de portée générale, pris par le gouvernement qui s’applique à l’ensemble du territoire ».

Des démarches semblables ont été faites à Fresnay-sur-Sarthe (3.000 habitants), Barneville-Carteret (Manche, 2.500 habitants), Décize (Nièvre, 5.000 habitants) et Malemort-sur-Corrèze (7.500 habitants) selon la presse locale. L’arrêté étant illégal, le préfet de la Manche a demandé au maire au Barneville de le retirer.

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a estimé vendredi que les commerces de proximité contraints de fermer durant le confinement étaient « en danger de mort » malgré les aides gouvernementales.

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