Patrick Saint-Elie, le talentueux percussionniste du groupe Kassav’, est décédé des suites d’une longue maladie ce mercredi.
Figure martiniquaise du zouk, Patrick Saint-Elie s’est éteint ce 11 décembre à l’âge de 63 ans, ainsi que l’a annoncé Radio Caraïbes International (RCI). Il a notamment été membre du groupe Kassav’ pendant une vingtaine d’années.
Il rejoint le groupe Kassav’ en 1995
Né le 7 novembre 1961 à Fort-de-France, Patrick Saint-Elie s’est passionné pour les percussions dès sa plus tendre enfance, alors qu’il n’avait que 3 ans. À 11 ans, il a rejoint les « Baby Boys », au sein du local adventiste de Rosière. Dans les années 70, il a co-fondé le groupe Toumpak.
Mais sa carrière a pris un réel tournant en 1995, lorsqu’il a remplacé César Durcin aux percussions en rejoignant le groupe Kassav’, fondé en 1979 et dont Jocelyne Béroard, la chanteuse martiniquaise, a été l’emblème.
Le percussionniste est alors une figure centrale de ce groupe, dont le style est le gwo ka, musique guadeloupéenne qui utilise les tambours, souligne BFMTV. En 2015, il se sépare du groupe, qui aura laissé derrière lui de nombreux tubes tels que Kolé Séré, Sye Bwa, ou encore Ou Lé.
Il a aussi participé à des productions théâtrales
L’artiste a également participé à plusieurs productions théâtrales et ballets emblématiques comme Non à l’Apartheid de Josy Michalon, et Mari-Baleine, comme le rappelle France Info. Il a aussi collaboré avec de nombreux artistes comme Marcé, le groupe Palaviré, ou encore Hugh Charlec.
En novembre 2020, à l’occasion de son anniversaire, un concert avait été donné en son honneur à l’initiative des artistes Hugh Charlec et Hervé Laval. Enregistré au Grand Carbet du Parc Culturel Aimé Césaire, l’événement avait été retransmis en direct sur Martinique la 1ère.
La Martinique perd un pilier
En apprenant son décès, nombre d’artistes ont rendu hommage à Patrick Saint-Elie, saluant son talent et sa contribution à l’essor international du zouk. « Bon voyage Patrick ! » a notamment écrit le chanteur Dédé Saint-Prix sur Facebook, ajoutant : « Que ton âme se fortifie. »
Le bassiste Thierry Fanfant a quant à lui confié toutes les « belles choses » qu’il a gardé du défunt, indiquant avoir été « impressionné » par son jeu, sa culture, sa précision, mais aussi et surtout par sa sagesse, son calme et sa gentillesse. « Bon voyage mon ami. Fais sonner le tambour là-haut », a-t-il conclu.
Auprès de RCI, Josélita Germany – la gardienne de la tradition du Chouval Bwa (un genre musical martiniquais) qui avait rencontré Patrick Saint-Elie dans les années 80 – a affirmé que le percussionniste avait « un talent inouï », bien qu’il n’ait « pourtant pas fait de grandes écoles ». « C’était dans ses gènes, en fait. C’était en lui », a-t-elle assuré, concluant : « Je crois que la Martinique perd un pilier de cette frappe et surtout dans le domaine de cette tradition, cette rythmique chouval bwa. »
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