Avec la fin du confinement, des militants qui se réclament du mouvement des Gilets jaunes ont tenté de se rassembler, notamment à Paris. Une mouvance à tendance radicale qui est surveillée de près par les autorités.
Au 11 mai, les mesures de déconfinement prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire interdisent toujours les regroupements. Mais sur les réseaux sociaux, des groupes flirtant avec la radicalisation et se réclamant des Gilets jaunes avaient déjà prévu de se rassembler.
Constatant cela, le Service central du renseignement territorial (SCRT) qui suit les mouvances politiques radicales a publié une note.
Nommé « impact du Covid-19 sur la mobilisation des mouvances contestataires » et datée du 6 mai, le SCRT mentionne : « Tout en continuant à se soumettre au même titre que le reste de la population à la mesure de confinement, les mouvances contestataires mettent à profit cette période d’ ‘assignation à résidence collective’ pour réfléchir sur ‘leurs manières d’agir’ post-confinement. Les mouvances contestataires ainsi que certains Gilets jaunes appellent à des actions dès la fin du confinement. »
Les autorités s’inquiètent de la radicalisation de certains Gilets jaunes lors du confinement. https://t.co/LSLf7Ctmfh @azizzemouri1
— Le Point (@LePoint) May 13, 2020
C’est ainsi qu’au premier jour du déconfinement, à la suite d’un appel diffusé sur Facebook, une quarantaine de Gilets jaunes se sont rassemblés, lundi, place de la République. Mais à leur tête était un fiché S, connu du Renseignement comme « militant anti-État, susceptible de commettre des actions violentes à l’occasion de manifestations de voie publique ».
D’après Le Point, l’homme a finalement été placé en garde à vue pour outrage et rébellion. Les autres s’étant dispersés à l’arrivée des policiers.
Le lendemain, un autre Gilet jaune connu pour sa virulence anti-policier a été interpellé à son réveil. Stephane L., 40 ans, avait tagué « ACAB 1312 » sur la façade du siège du syndicat Alliance-Police nationale. ACAB signifie : all cops are bastards – tous les flics sont des salauds.
Un autre, Stéphane Espic, 49 ans, a été interpellé le 30 avril alors qu’il dégradait la permanence du député et patron de LREM Stanislas Guerini, dans le 17e arrondissement. Les enquêteurs ont pu remonter le fil de ses exactions grâce aux vidéos contenues dans son smartphone et ont élucidé huit délits du même type.
#11mai: les services de renseignement alertent sur les appels à manifester et les risques de radicalisation de la constestation socialehttps://t.co/0CJHVkf3hk
— TV Libertés (@tvlofficiel) May 10, 2020
Dans la majorité des cas, les personnes interpellées nourrissent une profonde haine contre le gouvernement et sa gestion de crise du coronavirus, du pré-confinement jusqu’au post-confinement.
Le SCRT évoque ainsi des modes opératoires de plus en plus violents, et pointe une possible récupération du mouvement des Gilets jaunes par des individus plus radicaux encore.
« Les mouvances contestataires radicales espèrent plus que jamais pouvoir tirer profit de la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19 comme elles l’avaient fait de la crise des Gilets jaunes qui était devenue, au fil des semaines, une contestation antisystème, tant sur le plan des revendications que sur celui des modes opératoires, de plus en plus violents », décrit la note du SCRT.
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