Une nouvelle espèce de gecko a été découverte sur l’île de Madagascar. Elle présente une méthode unique pour échapper aux prédateurs – perdre des écailles en un instant.
Le Geckolepis megalepis est l’une des espèces de « geckos à écailles de poissons » du genre Geckolepis, avec la capacité de faire tomber ses écailles pour échapper aux prédateurs. D’autres espèces de geckos possèdent cette capacité, mais seule cette espèce megalepis G. nouvellement identifiée peut l’effectuer aussi rapidement.
« De loin, il ressemble à un poisson, mais au toucher cela ressemble plus à un poulet déplumé », a déclaré le chercheur Mark D. Scherz de l’université Louis-et-Maximilien de Munich dans un échange avec le New York Times.
Dans une étude récemment publiée, Scherz et son équipe ont identifié une espèce indépendante de gecko natif de Madagascar. C’est la première fois qu’une nouvelle espèce du genre Geckolepis est découverte en 75 ans – cela en partie dû à leurs propriétés glissantes, les rendant très difficile à attraper.
Ce qui fait que les écailles des Geckolepis puissent se séparer facilement est parce qu’elles sont « faiblement attachées » au corps par de minces ailettes sur des « zones séparées » prédéterminées sur la peau.
Le mécanisme de défense de G. megalepis est supérieur à celui des espèces proches, ses écailles étant les plus larges de ces espèces et des geckos en général. La taille d’une de ses écailles peut faire jusqu’à 8 % de la longueur du corps.
La surface recouverte par les grandes écailles est large, et le G. megalepis peut se défaire facilement de ses écailles à la moindre friction. L’équipe de recherche a donc émis l’hypothèse que le G. megalepis était disposé à s’enfuir plus rapidement et facilement que les autres membres de sa famille.
Cela veut dire que les écailles ne sont pas utilisées pour se défendre, mais plutôt pour leurrer les prédateurs approchant.
« On pourrait croire que ces écailles ont un rôle défensif, mais elles sont en fait un leurre pour bloquer les griffes ou les dents des prédateurs. Tandis que les dents ou les griffes des prédateurs sont prises dans les écailles, le gecko jette ses écailles et s’échappe en un clin d’œil », explique Schertz.
Après avoir perdu ses écailles, le gecko sera bien sûr plus faible, mais il recréera très rapidement de nouvelles écailles pour retrouver son « ancienne forme ».
L’un des défis pour étudier le megalepis G. fut de trouver des moyens de le distinguer des autres espèces de geckos. Cela est relativement difficile car ses écailles, qui sont les mesures clé pour déterminer l’espèce du gecko, tombent très facilement.
Dans le passé, les scientifiques utilisaient des boules de coton pour attraper les écailles de geckos aussi doucement que possible, pour ne pas les faire tomber.
Dans cette étude, les scientifiques ont utilisé la microtomographie aux rayons X (micro-CT) pour analyser l’intérieur du Gecko par des sections d’organes en 3D.
« Avec les geckos Geckolepis, vous devez vous creuser la tête. Il est difficile d’identifier ces espèces de geckos. Nous devons donc utiliser la micro-CT pour examiner les os et chercher des signes de son identité », a indique Schertz dans un communiqué de presse.
Les caractéristique du crâne sur des clichés ont aidé l’équipe à distinguer le G. megalepis des autres espèces.
En plus de la rapidité à perdre ses écailles, ce lézard a également la capacité de les régénérer très rapidement et efficacement.
Alors que les autres espèces de geckos à écailles mettent beaucoup de temps à les récréer, G. megalepis peut le faire en seulement quelques semaines et sans aucune cicatrice.
Les chercheurs ont déclaré que ces écailles jetables et renouvelables doivent leur faire perdre beaucoup d’énergie, mais cela est toujours mieux que la perspective de perdre leur vie. Cela peut donc être vu comme une technique de survie utile, et amusante.
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