Originaires de Nouvelle-Zélande, les kéas, ou nestor kéa, sont les seuls perroquets alpins du monde, et ils sont uniques à bien des égards. Ils sont audacieux, remarquablement intelligents et enjoués.
Si certains autochtones les aiment, d’autres les considèrent comme nuisibles. Malheureusement, ces oiseaux magnifiques et intelligents sont aujourd’hui considérés comme menacés, et seuls quelques milliers d’entre eux volent encore dans le ciel néo-zélandais. En septembre 2017, le Département de la préservation des espèces a estimé leur population comprise entre 3 000 et 7 000 individus.
Connus sous le nom de « clowns de la montagne », ces oiseaux remarquables font preuve d’une intelligence jusqu’alors réservée aux êtres humains. Des recherches publiées en mars 2020 dans Nature of Communications ont montré qu’ils sont capables de combiner deux sources d’information avant de prendre une décision. « C’est quelque chose pour lequel les êtres humains sont très, très bons », a déclaré la psychologue comparative Amalia Bastos, l’auteur principal de l’étude, selon ABC Science.
Les kéas sont des oiseaux curieux qui vivent dans des environnements difficiles avec très peu de nourriture à proximité et ont donc développé des compétences individuelles pour survivre. « Cela signifie qu’ils sont très explorateurs […] ils aiment les choses nouvelles », explique Mme Bastos. « Leur devise principale dans la vie est de planter leur bec partout pour voir si ça se casse, c’est ainsi qu’ils trouvent de la nourriture. »
Des chercheurs ont également offert à ces oiseaux intelligents l’occasion d’accomplir trois tâches différentes, pour voir s’ils étaient capables de comprendre les probabilités, et ils ont remarqué que le kéa présentait effectivement une capacité à résoudre des problèmes. Cependant, Gisela Kaplan, professeur sur le comportement animal à l’université de Nouvelle-Angleterre, n’a pas été surprise par cela. Elle a déclaré : « Plusieurs tests ont montré qu’ils sont très rapides lorsqu’il s’agit de résoudre des problèmes. »
Le kéa n’est pas seulement connu pour son intelligence, mais aussi pour sa compassion envers les membres de sa propre espèce. « De ce genre de vie en groupe est né un sentiment d’entraide […] au point de se défendre et de se consoler mutuellement », a ajouté Mme Kaplan.
Le kéa présente un autre trait intéressant : sa capacité à diffuser des émotions, comme le désir de jouer. Une équipe de recherche dirigée par Raoul Schwing, de l’Institut de recherche Messerli, a découvert que « dans de nombreux cas, […] le kéa était immédiatement motivé à jouer, mais pas pour se joindre à un jeu déjà en cours », a déclaré M. Schwing au National Geographic. « Au lieu de cela, ils commençaient spontanément à jouer avec un oiseau qui se trouvait à côté d’eux, ou jouaient en solitaires dans l’air ou avec un objet. »
Le kéa, qui est de couleur vert olive, a une couleur orange brillant sous ses ailes, et on dit qu’il mesure environ 48 centimètres de long, il a été nommé « oiseau de l’année » en 2017 en Nouvelle-Zélande.
Certains pensent que c’est la nature curieuse de l’oiseau qui pourrait être l’une des causes de son déclin. « L’un des aspects les plus intéressants du kéa est qu’il est l’une des rares espèces sauvages qui recherchent la présence des êtres humains », a déclaré Tamsin Orr-Walker, présidente du groupe de protection du kéa, auGuardian. « C’est vraiment rare, et c’est cette nature curieuse les met en difficulté, car de nombreux facteurs d’interaction avec les hommes mettent en danger leur survie. »
Selon un article publié dans North and South, le magazine mensuel d’actualité de Nouvelle-Zélande, les agriculteurs considèrent le kéa comme de vilains oiseaux parce qu’ils s’attaquent aux moutons ; ainsi, le gouvernement a mis en place une prime sur le kéa pendant un siècle. Plus de 150 000 kéas ont été abattus avant que cette prime ne soit supprimée, et ils ont été protégés à partir de l’année 1986. Cependant, au cours des 20 dernières années, des rapports montrent que leur nombre a diminué et que leur statut d’espèce en voie de disparition est passé de vulnérable à menacé.
En novembre 2019, un sommet sur les kéas s’est tenu à Te Ānau, une ville située dans une île du sud de la Nouvelle-Zélande, pour amener les gens du pays et d’ailleurs à discuter des connaissances actuelles sur le statut des kéas, les menaces et les mesures de préservation de l’espèce. Divers intervenants ont exposé les causes de leur disparition. Parmi les raisons, on peut citer l’empoisonnement au plomb causé par la consommation de matériaux de construction, les accidents provoqués par des voitures dans des zones touristiques, les nombreuses personnes qui continuent à les abattre parce que ces oiseaux sont considérés comme nuisibles, et les prédateurs tels que les hermines et les chats sauvages qui les prennent en chasse.
Cependant, selon le magazine North and South, une nouvelle encourageante est arrivée pour ceux qui travaillent dur pour tenter de sauver ces oiseaux intelligents, à savoir le retour du kéa sur le sentier de Kepler, le signe qu’ils retournent dans certaines parties du Fiordland.
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