En seulement trois mois, le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Tours a reçu un grand nombre de signalements d’effets secondaires des vaccins contre le Covid-19, une volumétrie tout à fait inhabituelle qui surcharge la petite équipe de travail.
Dans la capitale de la Touraine, le CRVP de Tours couvre les six départements de la région Centre-Val-de-Loire. La responsable de la structure, Annie-Pierre Jonville-Baré, est également présidente du réseau national des CRPV. Elle a confié à France 3 : « Fin mars, en 3 mois on a fait l’activité de toute l’année 2020 en volumétrie, à peu près 1 400 signalements dont une grosse proportion de vaccins, jusqu’à 200 par semaine et un pic du 15 au 21 mars avec plus de 200. »
Pour donner un ordre de grandeur, Mme Jonville-Baré explique à La Nouvelle République qu’« en temps normal, nous recevons une trentaine de déclarations par semaine, tous médicaments confondus. »
Centre régional de pharmacovigilance de #Tours : afflux de signalements sur les effets secondaires des vaccins anti-Covid, particulièrement l’#AstraZeneca https://t.co/jUbd8b4OV9
— France 3 Centre-Val de Loire (@F3Centre) April 7, 2021
Sur tous ces signalements liés au vaccin contre le Covid-19, maladie causée par le virus du Parti communiste chinois (PCC), la majorité des alertes proviennent du vaccin AstraZeneca (qui a maintenant changé de nom pour Vaxzevria).
« On s’attendait à cette augmentation de signalements avec le vaccin AstraZeneca, mais pas à ce point », s’étonne la pharmacologue.
Chaque semaine, un rapport est émis au niveau national des CRPV, présentant les cas marquants à l’Agence européenne des médicaments. « Pour Pfizer, nous avons déclaré les élévations de la pression artérielle transitoires et des troubles du rythme cardiaque. À l’inverse, pour l’AstraZeneca, nous avons reçu un signalement européen. »
Ce dernier a mené à la suspension temporaire de ce vaccin dans de nombreux pays dont la France, qui le réserve maintenant aux personnes de 55 ans et plus alors que la Haute Autorité de santé (HAS) recommande de ne plus l’utiliser. Certains pays comme la Norvège et le Danemark ont totalement suspendu les injections du vaccin AstraZeneca à cause des cas de thromboses, indique Les Échos.
Un responsable de l’Agence européenne des Médicaments (EMA) confirme l’existence d’un « lien » entre le vaccin AstraZeneca et les cas de thrombose observés après son administration, dans une interview au quotidien italien Il Messaggero publiée aujourd’hui #AFP pic.twitter.com/agJkSDZRCL
— Agence France-Presse (@afpfr) April 6, 2021
Un total de 13 000 réactions secondaires sont pour l’instant recensées par l’Agence nationale de sécurité du médicament, dont 80 % non graves. Environ 20 % des cas remontés d’effets indésirables sont considérés comme graves, c’est-à-dire quand l’effet « conduit à l’hospitalisation ou à sa prolongation, qu’il met en jeu le pronostic vital, ou simplement s’il se traduit par une incapacité de travailler », précise la pharmacologue, qui remarque que « les signalements de thromboses nous ont surpris. Dans les essais cliniques, il n’y en avait pas ».
Devant la volumétrie inhabituelle des signalements, les CRPV demandent aux patients et aux médecins de ne pas déclarer chaque effet indésirable. Par exemple, si vous avez de la fièvre, ce n’est pas nécessaire de prévenir le centre de pharmacovigilance, ces données ayant déjà été saisies dans les essais cliniques. « On sait que 30 % des moins de 30 ans font de la fièvre », explique Mme Jonville-Baré.
« Plus les gens sont jeunes plus ils font des effets réactogènes », remarque la pharmacologue, qui explique que c’est une des raisons pour lesquelles les CRVP ont reçu moins de signalements d’effets secondaires au début de la vaccination contre le Covid-19 puisque ce sont les personnes âgées dans les maisons de retraite qui ont été vaccinées en premier.
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