L’Union européenne a établi mercredi une liste de sept pays d’immigration dits « sûrs », limitant significativement les possibilités d’asile pour leurs ressortissants.
Selon Bruxelles, le Kosovo, le Bangladesh, la Colombie, l’Égypte, l’Inde, le Maroc et la Tunisie sont considérés comme « sûrs ».
Cela signifie que leurs ressortissants n’ont a priori pas le profil de réfugiés. L’idée est donc d’accélérer le traitement de leurs demandes d’asile et de hâter leur rapatriement.
Plusieurs États appliquent déjà ce concept à l’échelle nationale. La France, par exemple, a une liste d’une dizaine de pays qu’elle considère comme sûrs, qui inclut la Mongolie, la Serbie ou le Cap-Vert.
Le pays d’accueil avec les critères les plus flexibles ciblé par les demandeurs d’asile
Mais il n’existe pas encore de liste commune et harmonisée à l’échelle européenne. Selon des responsables européens, cela encourage actuellement les demandeurs d’asile à viser le pays d’accueil avec les critères les plus flexibles.
L’exécutif européen veut remédier à cela avec cette proposition de sept pays, dévoilée mercredi. Cette liste est « dynamique » et peut-être élargie ou restreinte en fonction de l’évolution de la situation des droits humains dans les pays qui y figurent, a précisé un de ses responsables.
La Commission considère aussi que la plupart des pays candidats à une adhésion à l’UE remplissent, en principe, « les critères pour être désignés comme pays d’origine sûrs ».
Le concept de cette liste est toutefois vivement critiqué par les ONG de protection des migrants notant que certains pays y figurant, comme la Tunisie, l’Égypte ou le Maroc, ont été vivement critiqués pour leur gestion des droits humains. « Ces pays sont connus pour leurs violations des droits humains », a dénoncé EuroMed Rights. « Les qualifier de sûrs est trompeur et dangereux », a critiqué l’ONG dans une publication sur X.
Autant de critiques balayées par la Commission, qui assure que la liste « ne supprimera pas les garanties offertes aux demandeurs d’asile », selon un porte-parole, Markus Lammert.
Un dossier poussé par Rome
Pour entrer en vigueur, cette proposition devra être approuvée par le Parlement européen et les États membres. Elle s’appliquerait alors à tous les pays de l’UE.
Mais le sujet est hautement sensible sur le plan politique et risque de provoquer des désaccords parmi les Vingt-Sept. Le dossier était notamment poussé par Rome, qui a salué mercredi « un succès du gouvernement italien ». La France est elle plutôt restée en retrait des tractations, préférant juger la proposition de l’exécutif européen sur pièce.

La Commission avait déjà présenté une liste du même type en 2015. Mais ce projet avait finalement été abandonné, en raison de vifs débats sur l’idée d’inclure, ou non, la Turquie, avec son bilan mitigé en matière d’indépendance de la justice, de droits des minorités et de liberté de la presse.
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