Tout a commencé la journée où ces deux élèves du lycée, aspirantes scientifiques et très curieuses, ont visité une station de transfert de déchets à Vancouver, au Canada. Les jeunes âgées de 17 ans à l’époque y ont vu des tonnes de plastiques non recyclés, non recyclables.
C’est ainsi qu’elles ont décidé de se servir de leur intérêt pour la science afin de trouver un moyen de faire une différence. Sept ans plus tard, avec de nombreux prix et récompenses, le duo démarre avec succès son projet : BioCellection.
Leur mission n’est rien de moins que de sauver le monde des conséquences des déchets plastiques.
Quand les meilleures amies Miranda Wang et Jeanny Yao ont visité le centre local de traitement des déchets, elles s’attendaient à voir un centre de recyclage high-tech qui pourrait s’occuper de tout ce que la ville produisait. Après tout, Vancouver aspire à être l’une des villes les plus vertes du monde.
Mais la réalité était bien différente. « Nous avons été tout simplement stupéfaites de la quantité d’emballages en plastique qui est remise au dépotoir », a déclaré Miranda Wang à CNN. Le problème est que, en se fiant qu’au processus naturel, les millions de tonnes de plastique produites chaque année ne se dégradent pas comme les matières naturelles le font. Avec de nouvelles accumulations à chaque année, la Fondation MacArthur estime que d’ici 2050 il pourrait y avoir plus de plastique que de poissons dans l’eau, selon son rapport.
La problématique est que les technologies actuelles de recyclage de plastique ne font qu’effleurer la surface, comme le révèle une étude publiée en 2017 dans la revue Science Advances. Selon une enquête mondiale, « environ 9 % du[plastique produit en masse] avait été recyclé, 12 % avait été incinéré et 79 % a été mis au dépotoir ou restait encore dans l’environnement naturel ».
Les techniques de recyclage conventionnelles ont des inconvénients majeurs, car elles exigent que les plastiques soient propres (et donc elles utilisent beaucoup d’eau pour les laver) ou encore beaucoup d’énergie pour le décomposer, ce qui rend le processus coûteux. Ces étapes consomment elles-mêmes beaucoup d’énergie, ce qui annule leurs avantages viables.
Plutôt que de se tourner vers les processus existants, Miranda et Jeanny se sont tournées vers leur environnement local à la recherche d’une solution. Leur première découverte majeure fut une bactérie de l’estuaire de la rivière locale qui avait évolué pour pouvoir décomposer le plastique. En s’appuyant sur cette découverte, les étudiantes ont cherché un moyen de reproduire à une plus grande échelle ce qui se passe déjà dans le monde naturel.
En créant en laboratoire un catalyseur qui fonctionne de manière similaire, Miranda Wang a expliqué à CNN comment leur société BioCellection a maintenant une « conversion de 70 % des déchets plastiques » en produits chimiques qui peuvent être utilisés pour fabriquer les « éléments de base pour des produits plastiques plus complexes tels que le nylon pour les vêtements, des semelles de chaussures et même pour des pièces automobiles ».
BioCellection se concentre sur des choses comme les sacs en plastique à usage unique et les films, qui ne sont souvent pas recyclés. Miranda et Jeanny travaillent à la commercialisation de leur procédé, qui, selon elles, est moins cher que la fabrication de nouveau plastique à partir du pétrole. « La réduction des coûts pourrait aller jusqu’à 30 à 40 % », a déclaré Miranda Wang à CNN.
Mme Wang et Mme Yao ainsi que leurs collègues de BioCellection ont remporté d’innombrables prix pour leur travail innovateur, le plus récent étant le Prix Rolex en 2019. Quant à leurs objectifs pour l’avenir, elles visent haut.
« Mon rêve c’est de pouvoir voir qu’un pauvre morceau de plastique qui se retrouve présentement dans l’océan ou au dépotoir pourra un jour servir à fabriquer une toute nouvelle veste Patagonia, ou une nouvelle paire de souliers de course, ou même être utilisé dans d’autres applications industrielles », a déclaré Miranda Wang à CNN.
Bien que certaines personnes puissent être découragées après avoir appris tant de choses sur l’ampleur du problème, Miranda Wang reste optimiste quant à ce qui peut être fait si les gens y mettent leur esprit. «Il y a tellement de créativité, tellement de connaissances dans notre monde», partage-t-elle sur CNN. En ce qui concerne tous les grands problèmes mondiaux, à commencer par le plastique, Miranda Wang ajoute : « Je crois que nous sommes capables de tous les résoudre si nous essayons. »
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