Il y a environ 10.000 ans, les habitants d’un village d’Anatolie centrale ont commencé à élever moutons et chèvres. On ignorait à quel rythme cette domestication s’était faite, jusqu’à ce qu’une équipe d’archéologues s’intéressent aux riches traces d’urine laissées dans le sol.
Une équipe internationale d’archéologues et de géologues a eu l’idée de compléter les connaissances sur ce site connu en analysant les sels laissés par l’urine, animale et humaine, dans différentes couches du sol sur le site d’Aşıklı Höyük, au tout début du Néolithique. Ils ont publié leurs résultats dans la revue Science Advances mercredi.
En comparant les différentes couches de sédiments, sur 14 mètres, ils se sont aperçus que la concentration des sels augmentait fortement au fil des siècles, ce qui ne peut avoir selon eux qu’une seule interprétation: plus d’animaux au mètre carré.
Ils estiment qu’entre 10.400 ans et 9.700 ans avant le présent, la concentration de sels a augmenté de 10 à 1.000 fois, ce qui produit une chronologie détaillée de la transition de la chasse et la cueillette à l’agriculture et l’élevage, c’est-à-dire de la sédentarisation qui caractérise le Néolithique.
Les archéologues avaient certes de multiples indices, glanés grâce aux méthodes conventionnelles: des traces d’habitations et d’enclos, des piles d’ordures et de déjections humaines et animales, des ossements d’animaux… Tout cela montrait bien la sédentarisation des humains de l’époque, mais ne suffisait pas à calculer précisément le nombre de bêtes élevées au fil des siècles.
« Si vous trouvez un tas de fumier dans une couche, et deux dans la couche supérieure, cela ne suffit pas à quantifier l’échelle réelle de la pratique », explique à l’AFP l’un des auteurs de l’étude, Jordan Abell, géochimiste en troisième année de doctorat à l’Université Columbia à New York.
Le site turc présentait l’avantage d’avoir été relativement sec depuis 10.000 ans, et ce sont des sites similaires qui pourront être candidats à des analyses similaires, pour retracer plus précisément l’histoire de l’élevage ou même des premiers villages humains, a fortiori si les analyses parvenaient à différencier à l’avenir entre urines animales et humaines. « Ce qu’il faut, c’est une bonne conservation des matériaux sur lesquels ces gens ont uriné », dit Jordan Abell.
D.C avec AFP
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