Pas moins de 125 arbres vont être abattus à Paris entre le 24 février et le 7 mars 2025 pour des « raisons sanitaires ».
À Paris, les tronçonneuses sont de sortie. Du 24 février au 7 mars 2025, une centaine de saules, platanes, marronniers et autres érables vont être abattus dans un « cadre sanitaire », affirme la municipalité. « Ici, un jeune arbre va être planté », peut-on lire sur les écriteaux placés au pied des souches d’arbres restantes.
Tous les ans, près de 3000 arbres sont abattus dans la capitale française, sur un total de 200.000. À chaque fois, « un jeune sujet » remplace ceux qui sont tombés la saison suivante, assure la Ville. Une méthode qui ne plaît pas à tout le monde.
« Un arbre adulte équivaut à une centaine de jeunes arbres. Il vaut mieux prendre soin en priorité des grands arbres existants plutôt que de les couper dès qu’une branche est cassée », s’insurge Baptiste Gianeselli, défenseur du patrimoine parisien sur le réseau social X.
Même son de cloche pour Marie-Catherine Arrighi, coprésidente de Protection Arbres et Faune et référente Île-de-France de l’association : « Quand on coupe un arbre adulte, c’est un échec. La longévité des arbres est primordiale, plus que d’en planter des jeunes », déclare-t-elle auprès de France 3. « La santé des Parisiens passe par la santé des arbres qui ont le droit de devenir centenaires en ville. On peut avoir des arbres qui ont 100 à 150 ans », poursuit-elle.
« Plantés puis abattus dans la foulée »
Alexis Boniface, co-président du groupe national de surveillance des arbres (GNSA), dénonce aussi auprès d’Actu.fr « le mauvais traitement » infligé par la municipalité à l’égard de ces arbres.
Lancement de travaux dans un rayon trop restreint, manque d’eau, maltraitance des collets (zone de passage entre la partie aérienne et la partie souterraine d’une plante), les exemples sont nombreux, selon ce dernier. « Rue Falguière (15e), les collets des arbres ne sont pas enterrés, ils sont dénudés. À cause de cela, ils vont en abattre cinq », s’indigne-t-il.
Certains arrondissements sont moins impactés que d’autre par ces ratiboisages. Seulement cinq arbres doivent disparaître dans le 9e arrondissement, alors que les 13e et 15e arrondissements sont visés respectivement par 20 et 37 abattages.
Le long du périphérique parisien, les arbres ne seraient pas non plus correctement entretenus, selon Alexis Boniface. « À cause du manque d’eau, les arbres sont plantés puis abattus dans la foulée », dénonce le responsable de la GNSA. « Ils plantent pour faire du chiffre », pointe-t-il encore.
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