Entre « désillusion » et « trahison », une partie des électeurs socialistes s’élève contre le « Nouveau Front populaire » entre le PS, LFI, les communistes, les Écologistes et le NPA. Pour certains électeurs du PS qui ont choisi Raphaël Glucksmann lors des élections européennes, la coalition des gauches a du mal à passer.
« Tout le monde sait bien que le PS est arrivé en tête, mais le parti n’aborde pas l’élection en leader » de la gauche, dénonce Daniel, chef d’entreprise parisien. Encarté depuis 20 ans au sein du parti à la rose, le quadragénaire se sent « trahi ». Le « Front populaire » devrait présenter 175 candidats PS aux élections législatives, contre 229 Insoumis, 92 écologistes et 50 communistes.
Les socialistes, menés par Raphaël Glucksmann, ont fini premiers des listes de gauche aux européennes dimanche. Leur nombre de candidats augmente par rapport aux accords de la Nupes en 2022, mais reste sous le nombre d’Insoumis, forts de leur score de 22% à l’élection présidentielle de 2022.
« LFI enfreint complètement les valeurs socialistes »
« Ça fait mal au cœur, l’essence du parti s’effrite », lâche Florence, entrepreneure albigeoise et électrice socialiste depuis toujours. « Comment avoir confiance en des gens qui changent de discours toutes les trois minutes ? » interroge Vincent, directeur d’établissement de santé à Toulouse, aujourd’hui « dépité ».
Pour eux, le problème n’est pas le principe d’une union à gauche, mais la présence de La France insoumise en son sein. « LFI enfreint complètement les valeurs socialistes », affirme Florence.
Plus précisément, certains sympathisants réprouvent la ligne de Jean-Luc Mélenchon, au contraire d’un François Ruffin qui apparaît plus consensuel. « Mélenchon, c’est du Trump » estime Vincent.
Parmi les reproches au leader LFI : « communautarisme », « complotisme », « propos violents », « soutien à des régimes autoritaires en Chine et en Russie ». Certains dénoncent également des propos qu’ils considèrent antisémites depuis les attaques du Hamas le 7 octobre.
Autre point de friction : l’alliance avec le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) qui avait indiqué dans un communiqué après le 7 octobre, soutenir les Palestiniens et tous les « moyens de lutte qu’ils et elles ont choisis pour résister ». Cette alliance ne passe pas auprès de certains internautes sympathisants du PS : « Je pensais cela .. par exemple voter FP si le ou la candidat(e) de ma circo est PS… MAIS non, finalement, j’aurai piscine car ils ont trahi en acceptant cette alliance y compris avec le NPA
65% des électeurs de Raphaël Glucksmann aux européennes voteront pour la coalition
Si les partis de gauche veulent s’allier pour contrer le RN, l’argument ne convainc pas tous les sympathisants socialistes. Pour Daniel, mieux vaut « accepter de perdre plutôt qu’essayer de sauver quelques sièges ».
Mais tout le monde n’est pas aussi définitif. Gaëlle, quinquagénaire, cheffe d’une petite agence de communication et fidèle à l’aile libérale du PS, attend de voir le programme avant d’arrêter son choix. Elle souhaite par exemple des positions pro-européennes, la défense de l’Ukraine, ou encore la protection des services publics. Si ses exigences sont satisfaites, elle pourrait voter pour un candidat LFI, « en [se] bouchant le nez ».
« Si c’est un LFI qui n’a pas fait de déclaration antisémite, je pourrais tout de même voter pour eux, sinon je m’abstiendrai », explique Daniel. Florence, elle, a fait son choix : elle votera Renaissance, à contrecœur.
Des internautes se disant trahi par le PS, disent également s’abstenir pour le prochain scrutin. « J’ai voté Glucksmann mais jamais je voterai pour une coalition avec LFI . Depuis le 7/10/23, vous pouvez plus dire je savais pas que je m’alliais avec des antisémites . Comme bcp d’autres je retourne ds l’abstention après avoir été trahi une fois de plus par le PS », écrit sur X un internaute.
Malgré tout, 65% des électeurs de Raphaël Glucksmann aux européennes prévoient de voter pour l’alliance des gauches, selon un sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche paru mercredi.
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