Des greffiers « en colère » se sont rassemblés lundi devant les tribunaux de France pour protester contre un projet de revalorisation salariale, et dénoncer le « mépris », dont leur profession fait l’objet depuis des années.
Ils étaient entre 150 et 200 devant le tribunal judiciaire de Paris : greffiers, dont certains en robe, accompagnés de magistrats et d’avocats venus en soutien. « On en a gros », « stop au rétropédalage », « Greffiers en colère, sans greffiers, pas de justice », pouvait-on lire sur leurs pancartes.
« Il faut que ça cesse, il faut que notre fonction soit reconnue en tant que telle et plus attractive pour les jeunes », a déclaré Carine, greffière de 50 ans. « C’est un métier méconnu, mais tous les rouages judiciaires tiennent sur la foi des greffiers et des agents administratifs », a-t-elle souligné.
« Les éternels oubliés »
« Face au mépris, la colère », « les calculs ne sont pas bons », « les éternels oubliés », « Injustice dans la justice », était-il aussi écrit sur les pancartes brandies sur les marches de la Cour d’appel de Paris, où une soixantaine de personnes étaient rassemblées.
Enclenchée la semaine dernière, cette mobilisation spontanée et « hors syndicats » a été provoquée par un projet de nouvelle grille indiciaire qui va désavantager les greffiers, estiment-ils. Plusieurs pétitions ont également été adressées au garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti.
L’intersyndicale doit, de son côté, être reçue au ministère de la Justice dans l’après-midi. « On y va pour réclamer ce qu’on réclame depuis un certain nombre d’années : une revalorisation du métier de greffiers, sous-payés par rapport à leurs compétences et tout ce qu’ils font », explique Hervé Bonglet, secrétaire général de l’Unsa Service judiciaire (majoritaire).
S’il salue les recrutements prévus dans le dernier projet de loi d’Éric Dupond-Moretti – 1800 greffiers en plus –, il estime que « ce ne sera pas assez ». « On manque cruellement de greffiers, on est 11.000, il en faudra environ 16.000 si on suit les standards de nos voisins européens », estime-t-il.
Revalorisation et passage en catégorie A
Des rassemblements se sont aussi tenus notamment à Marseille, Bobigny, Evry et Rennes, ville où une cinquantaine de greffiers, soutenus par quelques avocats et magistrats, se sont réunis sur le temps de midi « pour que cela n’impacte pas les justiciables ».
« On est la seule catégorie dans la justice à ne pas avoir été revalorisé, autant au niveau du salaire que du statut (…) et on réclame le passage en catégorie A », clame à haute voix, devant les manifestants, Lætitia Colombier, greffière.
« On était déjà épuisé, et l’on se sent maintenant méprisé », glisse à l’AFP une de ses collègues, Christelle Lehfaoui.
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