Alors que la méfiance de la population chinoise à l’égard des données avancées par le régime chinois sur les maladies infectieuses et les décès dus à la vaccination contre le Covid-19 ne tarit pas, des témoignages de résidents et de professionnels de la santé aux quatre coins de la Chine font état d’un nombre inhabituellement élevé de décès parmi la génération des milléniaux, au cours de la saison hivernale.
Le Bureau national des statistiques de Pékin ne publie pas régulièrement de données sur les taux de mortalité. Puisque les données sanitaires que le régime publie sont, en général, peu fiables – ce qui fut notamment le cas, au début de l’année 2020, lorsqu’il a sous-déclaré le nombre de cas de Covid-19 – les analystes et la population ont souvent recours à des témoignages individuels pour jauger la situation.
En février, des spécialistes de la prévention et du contrôle des maladies en Chine ont confié à l’édition chinoise d’Epoch Times que le régime chinois minimisait vraisemblablement le nombre actuel de cas de Covid-19 et de grippe aviaire.
Au début du mois de mars, des résidents chinois de diverses provinces, dont les noms complets ont été omis pour des raisons de sécurité, ont déclaré qu’il y avait eu de nombreux décès parmi les « post-80 » et « post-90 », c’est-à-dire les personnes nées dans les années 1980 et 1990. Certains d’entre eux ont dit soupçonner que ces décès pouvaient être dus aux effets secondaires des vaccins contre le Covid-19.
Des spécialistes ont déclaré à Epoch Times que plusieurs facteurs peuvent expliquer la mortalité accrue chez les jeunes. Il pourrait notamment s’agir d’une immunité affaiblie à la suite de la pandémie de Covid-19, d’effets secondaires de la vaccination contre le Covid-19, du stress, ainsi que d’autres maladies infectieuses, telles que la grippe aviaire hautement pathogène, qui ne sont pas suffisamment signalées par le gouvernement.
Selon un médecin de la province orientale du Jiangsu, sous le pseudonyme de Zhang Liang, plusieurs décès soudains dus à des crises cardiaques et à des accidents vasculaires cérébraux ont eu lieu chez des personnes âgées de 30 à 40 ans depuis le début de la pandémie de Covid-19. Toutefois, il est difficile de connaître leur ampleur réelle.
Quant à savoir ce qui a pu causer ces décès, M. Zhang a déclaré : « Certains disent qu’il s’agit de cas de Covid-19, mais le personnel médical affirme que ce sont les vaccins contre le Covid-19 qui en sont la cause. Tout le monde est d’accord, mais personne ne peut le dire publiquement. Il est également interdit de collecter ces données. Peut-être que des [médecins] de haut niveau détiennent [ces informations], mais les médecins ordinaires n’y ont pas accès », a-t-il déclaré à Epoch Times.
Lors de la pandémie de Covid-19, les vaccins chinois Sinopharm et Sinovac ont été utilisés dans les programmes de vaccination de la Chine. Certaines autorités locales ont cherché à augmenter la couverture vaccinale en interdisant l’accès à certains lieux publics aux personnes non vaccinées ou en recourant à la force.
Des individus ayant reçu le vaccin Sinovac ont rapporté des effets indésirables graves, notamment le développement d’une leucémie, du diabète, des nodules pulmonaires, une hémorragie cérébrale et des accidents vasculaires cérébraux. En 2024, un groupe de victimes d’effets indésirables liés aux vaccins contre le Covid-19 a déclaré à Epoch Times qu’il prévoyait d’adresser une pétition au gouvernement chinois au cours des « Deux Sessions », une rencontre annuelle du Parti communiste chinois ayant lieu à Pékin. Toutefois, le groupe a été suivi et intercepté par la police, une pratique auquel cette dernière a régulièrement recours envers les dissidents politiques et les personnes ayant des griefs à faire valoir.
Selon M. Zhang, « après la pandémie de Covid-19, il n’y a pratiquement plus personne en bonne santé. La plupart des gens sont en mauvaise santé et leurs indicateurs physiques sont quelque peu anormaux. De plus, 70 à 80 % des gens ont des nodules dans leur corps, en particulier des nodules pulmonaires, presque tout le monde en a ».
M. Li, un habitant de la ville de Guangzhou, dans le sud de la Chine, a déclaré que de nombreuses personnes de son entourage, jeunes ou d’âge moyen, sont décédées cette année.
« Beaucoup de gens autour de moi ont souffert de vomissements, de diarrhée, de fièvre, de toux chronique. Elles ont pris des injections pendant 10 jours ou deux semaines, mais elles ne se sont toujours pas rétablies », a déclaré M. Li.
« Beaucoup de ceux qui sont morts subitement étaient jeunes, entre 20 et 30 ans, et d’autres avaient entre 40 et 50 ans. Ils avaient reçu de nombreuses doses de vaccins, trois ou quatre injections, ainsi que des doses de rappel », a-t-il déclaré à Epoch Times.
Mme Li, de Linfen, dans la province du Shanxi, au nord de la Chine, a relaté à Epoch Times que deux collègues de son fils, âgés d’une trentaine d’années, sont décédés subitement au moment où l’entreprise d’État où ils travaillaient exigeait la vaccination de son personnel.
Elle a ajouté que l’entreprise avait un horaire de travail de huit heures, excluant ainsi le risque de décès dû au surmenage.
M. Wang, résident de Liupanshui, une ville située dans la province du Guizhou, dans le sud-ouest de la Chine, a déclaré qu’il avait assisté à quatre funérailles cette année, en raison d’une vague d’infections respiratoires graves ayant cours depuis le Nouvel An chinois, fin janvier, et qui a causé la mort de nombreuses personnes.
« Beaucoup de gens sont morts durant la période du Nouvel An chinois. Notre entreprise funéraire locale incinère normalement deux ou trois personnes par jour, mais elle a dû incinérer plus de 20 corps par jour pendant cette période », a-t-il déclaré.
« Certaines personnes âgées de 40 ou 50 ans ont développé de la fièvre et une pneumonie, et sont mortes », a-t-il ajouté. Il a ajouté que d’autres personnes étaient décédées au cours de l’année, après que les restrictions sanitaires liées au Covid-19 ont été levées.

Selon M. Wang, toutes les industries de sa région sont en difficulté, mais les hôpitaux sont bondés. « Leur activité est en plein essor. Les hôpitaux sont plus occupés que les centres commerciaux », a-t-il déclaré.
M. Li, un villageois de Zhoukou, dans la province du Henan, au nord de la Chine, a également déclaré à Epoch Times qu’une épidémie locale a fait rage cet hiver, et que des jeunes gens mouraient dans les villages environnants.
« Beaucoup de gens ont eu de la fièvre et des grippes avec des symptômes graves, et ils sont morts les uns après les autres. Les hôpitaux étaient surchargés, et les lits manquaient. Les gens sont morts par vagues. De nombreuses personnes ont souffert de pneumonie, de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux. Beaucoup de personnes dans la trentaine ou la quarantaine sont mortes subitement », a-t-il déclaré.
En raison de la conjoncture économique difficile du pays, de nombreux habitants ont enterré leurs proches en secret pour éviter les coûts d’incinération, a relaté M. Li.
« Ils ont été enterrés dans des terres familiales. Si personne ne les signale, le gouvernement ne fait rien. »
M. Zuo, habitant de la province du Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine, a également rapporté des hôpitaux bondés et des décès parmi les jeunes.
« De nombreuses personnes de mon entourage sont mortes récemment, dont beaucoup sont des milléniaux. Quatre ou cinq personnes âgées de 40 ou 50 ans sont également décédées », a-t-il déclaré.
« On a dit qu’elles étaient mortes de la grippe, mais leurs symptômes ressemblaient à ceux du Covid-19 », a-t-il ajouté, précisant que les victimes ne présentaient pas de maladies sous-jacentes.
« Pendant le Nouvel An chinois, les entreprises de pompes funèbres n’ont pas pu programmer toutes les funérailles. [Les familles] ont dû faire la queue, soudoyer [le personnel des pompes funèbres] ou faire appel à des relations. Il y a aussi beaucoup de gens qui ont enterré leurs morts. Dans les zones rurales, tant que vous avez de la terre, vous pouvez enterrer vos morts. »
Causes possibles
Dans une entrevue avec Epoch Times le 11 mars, Tang Jingyuan, commentateur de l’actualité chinoise basé aux États-Unis, a dit que les effets secondaires des vaccins contre le Covid-19 – notamment les problèmes cardiaques – pourraient être une cause du décès prématuré d’une proportion plus importante de personnes nées après 1980.
Selon lui, un autre facteur à considérer est que les personnes nées dans les années 1980 sont la première génération n’ayant ni frères ni sœurs, en raison de la politique de l’enfant unique du régime chinois. Cela signifie qu’un couple moyen doit s’occuper de quatre parents et au moins d’un enfant.
Cette génération doit « assumer plus de responsabilités sociales, familiales et de travail, ce qui entraînera un stress mental et physique plus important pour l’ensemble des personnes de ce groupe d’âge. Cela peut également être un facteur expliquant le taux de mortalité particulièrement élevé de cette génération », a-t-il déclaré.

Sean Lin, professeur adjoint au département des Sciences biomédicales du Feitian College et ancien microbiologiste de l’armée américaine, affirme que les effets secondaires de la vaccination contre le Covid-19 sont principalement observés chez les jeunes et les personnes d’âge moyen en Chine. L’augmentation du nombre de décès est probablement due à une immunité affaiblie par la pandémie de Covid-19 ou par d’autres maladies infectieuses telles que la grippe aviaire hautement pathogène. Cette dernière pourrait être dissimulée par le régime chinois.
Pékin est resté silencieux au sujet des foyers de grippe aviaire au pays, malgré les témoignages d’éleveurs de volailles publiés sur les médias sociaux en février, selon lesquels la maladie avait décimé un grand nombre d’animaux.
Selon deux employés du secteur chinois de prévention et de contrôle des maladies, le régime a dissimulé la gravité des éclosions d’infections respiratoires dans le pays. Selon l’un d’eux, la transmission interhumaine de la grippe aviaire H5N1 avait été limitée.
Censure sur les taux de mortalité
Des témoignages individuels au sujet du grand nombre de décès observés chez les milléniaux ont été publiés sur les réseaux sociaux. La police chinoise a pris des mesures en particulier contre une vidéo, qui était devenue virale, affirmant qu’environ un « post-80 » sur 20 était décédé.
Selon la publication, ce chiffre a été calculé en comparant les données démographiques du septième recensement chinois, effectué en 2020, et les naissances estimées au cours des années 1980. Epoch Times n’a pas été en mesure de vérifier les données officielles.
Le média d’État Xinhua a cité Li Ting, professeur à l’École de la santé et de la démographie, de l’université Renmin, qui a qualifié le chiffre de « totalement irréaliste ».
Le rapport synthèse du septième recensement publié par le Bureau national des statistiques de Pékin ne contient pas de ventilation détaillée de la population chinoise en 2020. Il présente une estimation de la taille de la population pour la tranche d’âge 15-64 ans, soit les personnes nées après 1980 et qui sont aujourd’hui âgées de 36 à 45 ans.
Dans un blog publié le 3 mars sur la plateforme de réseaux sociaux chinoise WeChat, le ministère chinois de la Sécurité publique a indiqué avoir sanctionné un prénommé Xia, qui avait publié la vidéo, pour avoir « fabriqué » ce chiffre. Deux autres individus auraient reçu une « sanction administrative » et six autres auraient été mis en garde, selon la police. La nature de la sanction n’a pas été précisée, mais il pourrait s’agir d’un avertissement, d’une amende, d’une interdiction ou d’une détention administrative pouvant aller jusqu’à 20 jours.
Wen Xin, Xiong Bin et Luo Ya ont contribué à cet article.
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