Des scientifiques cultivent une graine datant de 1000 ans trouvée dans une grotte en Israël et affirment qu’elle pourrait mener à un arbre biblique disparu

Par Michael Wing
13 novembre 2024 18:07 Mis à jour: 14 novembre 2024 02:50

Une graine plus petite qu’un ongle a été transportée par un oiseau ou un autre animal et déposée dans une grotte en Israël il y a 1000 ans. Elle a germé pour devenir un arbre après que des archéologues modernes l’ont découverte et plantée. Il s’agit d’un mystère : un verset de la Bible mentionne un arbre de sa description ; pourrait-il s’agir du vénérable balsamier de Judée, dont la sève odorante servait autrefois de médicament et était très prisée ?

Les rois mages ont apporté de l’or, de l’encens et de la myrrhe à l’Enfant Jésus, comme le dit la Bible. Ces deux dernières résines, très prisées pour leur parfum, sont connues pour suinter de l’écorce perforée des arbres du genre Commiphora. Si certaines espèces de Commiphora poussent encore, d’autres sont considérées comme disparues depuis les temps bibliques. Toutefois, à la fin des années 1980, des fouilles archéologiques pourraient avoir déterré un secret biblique perdu : la graine susmentionnée, bien conservée dans une grotte d’une vallée désertique.

(À g.) Les rois mages représentés sur une mosaïque byzantine datant d’environ 565 apr. J.-C. (Nina Aldin Thune/Creative Commons 2.5) ; (En haut à dr.) Résine de myrrhe (Creative Commons 2.5) ; (En bas à dr.) Résine d’encens. (Peter Presslein/Creative Commons 2.5)

Des archéologues de l’université hébraïque de Jérusalem ont recueilli cette minuscule graine en fouillant une falaise criblée de cavités karstiques dans la vallée du rift de la mer Morte et de la Jordanie, dans le nord du désert de Judée. Plusieurs grottes de cette région étaient autrefois des cellules de moines et des refuges pendant les guerres de la Judée avec Rome. Dans cette grotte particulière, on a trouvé des objets fabriqués par l’homme – perles, morceaux de tissu, cordes tissées – et 35 squelettes d’adultes et d’enfants. On y a également trouvé une graine « visuellement intacte », d’à peine 1,8 cm de long et pesant 0,565 g que les scientifiques pensent avoir été transportée à l’intérieur par un animal.

Après plusieurs décennies d’entreposage à l’Université hébraïque avec d’autres artefacts, la graine a été sélectionnée par Sarah Sallon, directrice du Centre médical Hadassah, pour être testée parmi le matériel archéobotanique rassemblé. Une nouvelle hypothèse faisant référence à la Bible est apparue.

« Nous nous sommes demandé s’il pouvait s’agir d’un candidat au précieux baume de Judée de l’Antiquité ou s’il pouvait représenter une espèce éteinte (ou du moins disparue) de Commiphora autrefois originaire de la région, comme le suggèrent les premiers textes bibliques », écrivent les auteurs d’une étude publiée dans la revue Communications Biology en septembre 2024.

Grâce à la datation au radiocarbone de l’enveloppe ligneuse de la graine, l’objet de la taille d’un petit pois a été daté entre 993 et 1202 ans. Il pourrait donc avoir plus de 1000 ans.

La graine ancienne avant d’être plantée (Guy Eisner/CreativeCommons 4.0)
(À g.) La graine en développement à 5 semaines (Dr Elaine Solowey) ; (à dr.) La plantule à 6 mois (Guy Eisner). (Tous deux avec Creative Commons 4.0)

En 2010, les chercheurs l’ont immergée dans l’eau, l’ont plantée et l’ont fait germer dans une serre du Centre pour l’agriculture durable, en Israël. Au bout de cinq semaines, une plantule qu’ils ont baptisée « Sheba » a émergé.

Aujourd’hui, Sheba est un arbre à feuilles caduques de 14 ans et de 3 mètres de haut, dont l’écorce vert pâle se détache en feuilles de papier. Ces caractéristiques sont typiques du genre Commiphora. Des analyses chimiques et d’ADN ont été effectuées sur les feuilles et confirment plusieurs conclusions des scientifiques. Selon les auteurs, Sheba ne produit pas de myrrhe, la précieuse résine des rois mages qui ont offert des cadeaux à l’Enfant Jésus. Mais pourrait-il s’agir du baume de Judée mentionné dans la Bible ?

« Notre hypothèse initiale était que ‘Sheba’ pourrait être une candidate pour le ‘Baume de Judée’ historique », écrivent les auteurs. Cependant, les tests ont révélé que la résine de Sheba ne présentait pas les caractéristiques aromatiques d’un extrait appelé « tsori » que l’on trouve dans le baume de Judée. Malheureusement, les auteurs ont finalement réfuté l’idée d’une correspondance.

L’arbre a une écorce qui pèle et des feuilles avec des poils fins. (Guy Eisner/Creative Commons 4.0)
L’arbre mature d’une espèce inconnue du genre Commiphora (Guy Eisner/Creative Commons 4.0)

Cependant, une deuxième hypothèse s’est imposée aux chercheurs après que Sheba a révélé des propriétés curatives présentes dans des taxons autrefois originaires de la région. Ils ont observé la présence de triterpénoïdes, des composés biologiquement actifs aux propriétés anti-inflammatoires et anticancéreuses. Leur présence prouve que Sheba est une espèce inconnue de Commiphora dotée d’une « empreinte digitale unique ». Cette perspective intrigante ouvre la voie à de nouvelles possibilités d’identification.

Gardant l’espoir de trouver le baume de Judée tant convoitée, l’arbre vénéré des Écritures, les auteurs concluent : « Si le baume de Judée survit aujourd’hui en tant qu’espèce de Commiphora, il reste possible que les scientifiques ne l’aient pas encore reconnue. »

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