Les hôpitaux publics décèlent de « légers signes positifs » en matière de recrutement, mais ont besoin d’une poursuite des efforts financiers en leur faveur, a indiqué mardi la Fédération hospitalière de France (FHF), qui regroupe hôpitaux et Ehpad publics.
Les difficultés de recrutement des établissements de santé ont fortement augmenté après la crise du Covid, contraignant parfois les hôpitaux à fermer des lits plus ou moins temporairement.
« On observe de légers signes positifs en matière de recrutement » dans les hôpitaux et Ehpad, après les efforts consentis notamment pour le pouvoir d’achat des personnels soignants, a déclaré Arnaud Robinet, président de la FHF et par ailleurs maire (Horizons) de Reims. Pour autant, « il ne faut pas relâcher l’effort » : « on est au milieu du gué et beaucoup reste à faire », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse.
« Mieux organiser les soins »
En juin 2023, 4,98% des postes d’infirmiers étaient vacants dans les établissements dépendants de la FHF, contre 5,7% en avril 2022. Ce taux reste cependant très élevé dans les Ehpad (12,22%, contre 13,1% en avril 2022). « Cette embellie devrait permettre de mieux organiser les soins » et d’avoir « les bonnes équipes au bon endroit », mais il serait « prématuré » d’évoquer d’éventuelles ré-ouvertures de lits, car « il y a encore des tensions et des fermetures ponctuelles » faute de soignants, a indiqué Zaynab Riet, la déléguée générale de la FHF.
Prés d’un milliard d’euros de déficit cumulé
La situation financière des hôpitaux et Ehpad publics reste en outre précaire, avec une projection de déficit cumulé autour d’un milliard d’euros pour l’année 2022, soit « un quasi-doublement du déficit structurel d’avant crise du Covid », qui était de 5 à 600 millions d’euros, selon la FHF. La fédération demande donc des financements publics en hausse dans le prochain budget de la « Sécu », qui sera examiné à l’automne prochain.
Alors que le gouvernement cherche à serrer la vis budgétaire par tous les moyens pour satisfaire les engagements pris à l’égard de l’UE, la FHF demande un rattrapage de trois milliards d’euros au titre de 2023 pour les hôpitaux publics (Objectif national de dépenses d’assurance maladie hospitalier), et une hausse supplémentaire de 4,9 milliards d’euros pour 2024.
« Les mesures salariales très positives » annoncées par Élisabeth Borne la semaine dernière « devront être financées à l’euro près » par l’État, pour éviter notamment que les hôpitaux ne taillent dans leurs investissements, a indiqué Arnaud Robinet.
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