En ce jour de Saint-Valentin, c’est le moment de célébrer l’affection et l’attention que nous portons à l’être aimé. C’est aussi la parfaite occasion de réfléchir au sens de l’amour — non seulement la chance d’être ensemble, mais aussi le caractère spécial du lien intime, la force et la sagesse acquise en parcourant ensemble les étapes de la vie.
Voici deux récits, venant de la Chine antique qui abordent ces thèmes, en ce jour de Saint-Valentin.
Le couple est prédestiné
L’histoire de la princesse Lechang et de son mari Xu Deyan représente un amour pur et durable, mais aussi la droiture et la sincérité des anciens Chinois.
L’histoire, qui est liée à la fête des Lanternes, célèbre aussi la cohésion familiale et les retrouvailles, symboles de cette fête qui a lieu le 15e et dernier jour des festivités traditionnelles du Nouvel An chinois.
Selon la légende la princesse Lechang était une femme aussi belle qu’intelligente, ayant vécu à la fin des dynasties Sui du Sud et du Nord (420-589 après J.-C). Son mari et elle menaient une vie heureuse dans l’État de Chen. Toutefois leurs vies ont été brisées, lorsque l’armée de la dynastie des Sui du Nord (581-618 apr. J.-C.) a attaqué l’État de Chen.
Pressentant que la guerre allait les séparer, Xu Deyan s’est entretenu avec sa femme avec gravité. « Si jamais Chen venait à tomber », a t-il prévenu, « ta beauté et tes talents feront que tu seras certainement capturée et amenée dans la demeure d’une riche et puissante famille, et nous serons à ce moment-là totalement séparés ».
Les habitants de la Chine antique croyaient pourtant que toutes les relations étaient prédestinées et Xu n’y a pas fait exception. Il avait la ferme conviction que si la princesse et lui étaient destinés à être ensemble toute leur vie, alors ils pourraient se retrouver à nouveau quelles que soient les circonstances.
Donc, il avait des projets d’avenir pour eux. « Si notre relation prédestinée de mari et femme ne doit pas disparaître et que demeure l’espoir d’être à nouveau ensemble, nous devrons avoir un objet-souvenir qui nous servira de signe, pour que nous puissions nous reconnaître l’un l’autre ».
Xu s’est emparé d’un miroir en bronze qu’il a brisé en deux morceaux. Il a donné une moitié à sa femme et en a gardé l’autre. Le couple s’est promis que s’il venait à être séparé, tous les deux devraient chaque année, à l’occasion de la fête des Lanternes, se rendre au marché de la capitale et proposer à la vente leur moitié de miroir, dans l’espoir de se retrouver.
« Les deux moitiés du miroir brisé réunies »
Selon le récit, l’État de Chen a été rapidement vaincu et le couple séparé dans la tourmente. Après beaucoup de difficultés, Xu Deyan a finalement pu se rendre à la capitale. Comme promis, il pris sa moitié de miroir et se rendit au marché de la fête des Lanternes. Là, il remarqua un serviteur âgé qui tentait lui aussi de vendre une moitié de miroir brisé.
Xu reconnaissait la moitié de miroir qui appartenait à la princesse Lechang et apprit du vieil homme que sa femme était devenue la concubine du puissant ministre Sui Yang Su. Incapable de venir elle-même au marché, elle avait envoyé son serviteur avec la moitié du miroir pour essayer de trouver Xu.
C’est avec le cœur brisé, que Xu écrivit un poème sur le morceau de miroir, dans lequel il compare sa femme à Chang’e, la belle déesse de la lune. Son poème disait : « Tu es partie avec le miroir, et voilà qu’à présent, le miroir revient tout seul, sans toi. Sans le reflet de l’image de Chang’e, la lune brille en vain ».
Après avoir lu le poème, la princesse ne put s’empêcher de pleurer et arrêta de manger pendant plusieurs jours. C’est ainsi que le ministre découvrit l’histoire du véritable amour qui unissait la princesse et Xu Deyan. Ému et sensible à leur sort, il envoya chercher Xu et permis au couple de se réunir. En outre il fit preuve de générosité en leur offrant les ressources nécessaires pour retourner dans leur ville natale où ils passèrent le reste de leur vie ensemble, sans plus jamais être séparé.
L’expression chinoise « Les deux moitiés du miroir brisé réunies », tire son origine de cette histoire d’amour. Elle représente la réunion d’un mari et de sa femme après une séparation involontaire. Elle peut également être utilisée dans les cas de réconciliation d’un couple, après une rupture.
« Deux cœurs à jamais entrelacés »
L’adage « Deux cœurs à jamais entrelacés, jusque dans les cheveux blancs de la vieillesse », est une bénédiction chinoise populaire, adressée aux jeunes mariés pour leur souhaiter un mariage heureux et durable.
Cette image est utilisée dans le titre d’un poème, relatif à une autre ancienne et célèbre histoire d’amour, survenue il y a environ 2200 ans sous la dynastie des Han de l’Ouest (de 206 avant J.-C. à 23 après J.-C.) Pour certains experts, le « Poème des cheveux blancs » aurait été écrit par Zhuo Wenjun, la belle et talentueuse épouse du grand poète, écrivain et fonctionnaire Sima Xiangru.
L’histoire de ce couple a commencé avec un amour et un dévouement profond. Sima était un talentueux savant mais pauvre. Zhuo quant à elle était une jeune veuve issue d’une famille riche. Au premier regard, ils sont tombés amoureux.
Plus tard, Sima a gagné en notoriété et en respect avant d’entrer dans les faveurs de l’empereur. Mais son succès l’a également amené à se déplacer loin de la capitale, laissant derrière lui Zhuo qui a continué à l’aimer de tout son cœur. Malheureusement, son cœur a été brisé lorsqu’elle appris que son mari avait rencontré une jeune femme et qu’il envisageait de la prendre comme concubine.
« Le Poème des cheveux blancs »
Dans son « Poème des cheveux blancs », Zhuo a déclaré à son mari qu’elle s’était résolue à quitter leur mariage, puisque ce dernier avait perdu de sa pureté. Elle y écrit que l’amour doit rimer avec « clarté et pureté, comme la neige sur la montagne et la lune dans les nuages ». Une sincérité et une confiance véritable sont à chérir dans une relation, défendit-elle, et quand cela disparaît, tout ce qu’il reste de la soi-disant romance ne sont que des bas désirs.
Elle a également déclaré que tout le monde cherche un partenaire de mariage dévoué à vie, un partenaire dont il ne sera jamais séparé, même lorsque leurs cheveux deviendront blancs. Zhuo a rappelé à son mari « qu’un homme devait attacher de l’importance à la bonté et à la justice. Comment la richesse pourrait-elle remplacer cela ? » le questionna-t-elle.
Cette histoire d’amour a connu une fin heureuse, car le mari Sima a été tellement touché par le poème de sa femme qu’il a abandonné son projet de prendre une concubine. Siam et Zhao vécurent ensemble le reste de leur vie et accomplir l’idéal du mariage jusqu’aux cheveux blancs.
Ce poème met en lumière la réponse lucide d’une personne, qui malgré le fait d’avoir été lésée, et qui a subi la douleur de la perte en amour, parvient à garder un cœur paisible, rempli de courage et de détermination. Il est également empreint d’une noble dignité et d’une bonté discrète qui s’adresse directement au côté conscient de l’autre personne, capable de différencier clairement le bien du mal. Il est salué comme une vraie source d’inspiration et d’encouragement pour les personnes qui se trouvent dans une situation similaire. Effectivement ce poème peut devenir une source de sagesse pour tout couple qui désire établir un amour sincère et durable.
Version anglaise : Valentine’s Day: Lasting Love and Devotion in Ancient China
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