Deux personnes, qui avaient été placées en garde à vue après l’agression ce week-end à Paris d’un boucher par des militants antispécistes, vont être présentées lundi soir au parquet.
Cible d’une action de militants vegans antispécistes, le boucher bio Steevens Kissouna a perdu toute sa marchandise. Ce dernier été attaqué samedi sur son stand du marché couvert Saint-Quentin près de la gare de l’est dans le 10e arrondissement de Paris.
À la suite de ces faits, deux suspects avaient été placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour « violences en réunion » et « dégradations » confiée aux policiers du commissariat du 10e arrondissement.
« Je préparais une commande pour un client. J’ai senti un liquide me toucher, j’ai mis la main à la tête, le liquide était très rouge. J’ai levé la tête, il y avait entre 15 et 20 individus devant l’étalage avec des slogans « liberté et défense des animaux »« , a témoigné le boucher sur BFMTV.
L’homme, qui vend de la viande bio, dit avoir « été frappé » et affirme que sa marchandise a été « détruite ». Il n’a pas pu ouvrir son stand dimanche.
Et ce matin Steven, seul boucher bio du #marchesaintquentin est fermé. Il a été blessé hier par le commando vegan qui a attaqué son stand. Steven doit avoir 30 ans, il est installé depuis moins d’un an. Il se bat pour avoir la meilleure viande dans un respect animal. #Paris10 pic.twitter.com/w4va6Ra0yY
— Brigitte Benkemoun (@bribenkemoun) 5 mai 2019
M. Kissouna, qui affirme être « le seul boucher bio du marché » et « prône une autre image de la filière, pour que les bêtes soient respectées », a dû jeter l’ensemble de sa marchandise.
« C’est un boucher qui est dans la filière bio. Ce monsieur est dans une démarche de proximité, de suivi du bien-être animal », a affirmé Jean-François Guihard, président de la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT).
Selon ce responsable, « choisir un marché en plein centre-ville, dans la capitale, ce n’est pas anodin ».
« On ne peut pas laisser impunément des gens agir comme ça, on est dans un État de droit. On a tous des droits, mais on a aussi des devoirs et parmi nos devoirs, il y a le respect de l’autre et là, on a dépassé les bornes« , a-t-il ajouté depuis Francfort où se tient le Salon international du secteur de la viande.
Les bouchers peuvent-ils répliquer ? Jean-François Guihard, président de la confédération française des boucheries nous donne son avis ⤵️ #BONSOIR pic.twitter.com/vtPQPWsjHj
— Bonsoir ! (@bonsoir) 3 novembre 2018
Après avoir vandalisé l’étale du boucher, les militants ont continué de manifester devant le marché, dont les grilles ont fini par été fermées par les commerçants.
Depuis plusieurs mois, les actes de vandalisme se multiplient sur des boucheries et commerces de bouche tagués de revendications antispécistes par des activistes opposés à toute hiérarchie entre les espèces, et qui prônent une alimentation végétalienne.
D. S avec AFP
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