Un élève de 15 ans a été arrêté vendredi après-midi après avoir menacé d’un couteau la principale d’un collège de la banlieue de Dijon, sans la blesser, la qualification terroriste n’étant pour l’instant pas retenue.
La cheffe du collège a réussi à fuir son bureau, permettant ainsi le déclenchement de l’alarme intrusion, a indiqué à l’AFP le recteur de l’académie de Dijon Pierre N’Gahane. La police, qui intervenait à proximité, a pu arrêter « très rapidement » l’élève de 3e, a-t-il ajouté.
« Pour l’heure, il n’a fourni aucune explication sur ses motivations », a indiqué dans un communiqué vendredi soir le procureur de la République à Dijon Olivier Caracotch, ajoutant que l’élève, « décrit comme difficile », ne présentait jusqu’à présent « qu’un antécédent judiciaire pour des faits de dégradations volontaires ».
La ministre de l’Éducation Nicole Belloubet a « condamné avec la plus grande fermeté » ces menaces, « saluant le courage et le sang froid » de la principale. « Je l’ai personnellement assurée de mon soutien ainsi que de celui de mon administration », a-t-elle ajouté à l’AFP.
Total soutien à la principale menacée par un collégien à Dijon ↓ pic.twitter.com/MLvBsliSQH
— Nicole Belloubet (@NBelloubet) March 15, 2024
« Si l’affaire est entre les mains de la justice, j’ai demandé que toute la lumière soit faite sur cet acte révoltant. Pour toutes les menaces qui seront proférées à l’encontre des personnels, je demande que les sanctions les plus fermes soient prises afin que l’école demeure un sanctuaire inviolable », a déclaré la ministre.
L’adolescent placé en garde à vue
L’adolescent a été placé en garde à vue pour les infractions de « menaces de mort, violences avec arme dans un établissement scolaire ayant entraîné une incapacité de moins de huit jours, introduction d’arme dans un établissement scolaire », selon le parquet. La qualification terroriste n’est pas retenue à ce stade, a-t-on ajouté de même source. L’élève a cependant remis « une lettre » à la principale, lors du rendez-vous menaçant, dans laquelle sont évoqués les attentats de 2015 dans la région parisienne, a ajouté le recteur.
L’adolescent avait demandé rendez-vous avec la principale du collège Édouard-Herriot de Chenôve, après son exclusion de l’établissement pour des problèmes de discipline. Il avait déjà été exclu d’une autre école avant d’être admis au collège Herriot, selon la même source.
Après avoir menacé la principale, il a tenté de rejoindre sa classe mais cette dernière était confinée, comme l’ensemble de l’établissement, ainsi que le veut la procédure après le déclenchement d’une alarme intrusion. La porte de la classe étant fermée, l’élève a menacé « avec son arme un agent de maintenance venu au soutien » avant de « tenter de s’enfermer avec lui dans le bureau » de la principale « d’où l’agent parvenait encore à fuir », a précisé le parquet. Resté dans le couloir, l’adolescent a été finalement arrêté. « La police était déjà en intervention dans le quartier et l’a désarmé très vite », a conclu le recteur.
L’établissement de 330 élèves a été évacué
L’établissement de 330 élèves a été évacué. Il est situé dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), visant à compenser les écarts de niveau de vie avec le reste du territoire.
Le président du conseil départemental de Côte-d’Or François Sauvadet (UDI) a « témoigné toute sa solidarité à la principale du collège, victime de cette menace au couteau », remerciant les forces de l’ordre pour leur intervention « extrêmement rapide ». « L’alarme intrusion a bien fonctionné suite à son déclenchement, ce qui montre que l’effort entrepris depuis des années par le département pour sécuriser nos collèges permet parfois d’éviter le pire », s’est-il félicité.
« C’est une nouvelle épreuve pour la communauté enseignante », a-t-il souligné dans un communiqué peu après s’être rendu sur place. « Il est urgent d’apporter des réponses face à la montée de la violence et des attaques contre nos établissements scolaires, qui s’exprime aujourd’hui dans l’enceinte d’un collège ».
Le corps enseignant a été traumatisé par l’assassinat du professeur d’histoire Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) en 2020 et celui du professeur de français Dominique Bernard poignardé à mort à Arras en septembre.
Un rapport sénatorial issu d’une commission d’enquête a pointé début mars la « terrible solitude » des enseignants face aux menaces et agressions dont ils sont l’objet, exhortant l’État à enclencher une « démarche proactive » pour les aider.
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