La semaine passée, plusieurs dirigeants de l’Union européenne (UE) ont communément exprimé leur inquiétude par rapport à la dépendance économique croissante de l’Europe vis-à-vis de la Chine.
Dans une déclaration, le service de politique étrangère de l’UE a souligné que la direction communiste de la Chine devait être considérée comme un concurrent promouvant « une vision alternative de l’ordre mondial ».
Le durcissement de la position des dirigeants européens à l’égard de l’État-parti chinois intervient dans le contexte d’inquiétude que Xi Jinping, secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC), mène son pays vers une direction beaucoup plus autoritaire.
Le 16 octobre, Xi Jinping a prononcé un discours à l’occasion du 20e Congrès du PCC, dans lequel il a juré de ne jamais renoncer à l’usage de la force contre Taïwan qui, selon lui, fait partie de la Chine. Il a également appelé à un renforcement des mesures de sécurité dans l’appareil de surveillance étatique déjà omniprésent en Chine.
Le 23 octobre, Xi Jinping a obtenu un troisième mandat inédit de cinq ans au pouvoir, ce qui fait de son règne au sein du PCC le deuxième en importance historique après celui du « grand timonier » Mao Zedong.
Les dirigeants de l’UE cherchent à rompre la dépendance à l’égard de la Chine
Les dirigeants européens se méfient de plus en plus du PCC depuis février dernier, lorsque Xi Jinping a annoncé un partenariat « sans limites » avec le dirigeant russe Vladimir Poutine, peu avant que ce dernier n’ordonne l’invasion de l’Ukraine.
La guerre de conquête menée par la Russie en Ukraine a obligé de nombreux dirigeants de l’UE à être plus attentifs aux dépendances de leurs pays, en tenant compte du fait qu’une grande partie de l’approvisionnement en gaz de l’Europe provenait de Russie. Les dirigeants européens estiment désormais qu’ils doivent former un front uni pour éviter qu’une situation similaire ne se produise avec la Chine.
« Dans le cas de la Chine, il s’agit du risque de dépendance vis-à-vis des technologies et des matières premières », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Elle a ajouté que l’UE avait tiré une leçon de la situation avec la Russie et qu’elle s’efforcerait de renforcer la capacité européenne de production de technologies essentielles et de réorienter les chaînes d’approvisionnement vers des fournisseurs plus fiables.
S’exprimant en marge d’une réunion à Bruxelles, la Première ministre finlandaise Sanna Marin a tenu des propos similaires, affirmant que l’UE devrait veiller à ce que son approvisionnement en technologies essentielles ne soit pas pris en otage par l’État-parti chinois comme l’a été dans le cas de gaz par rapport à la Russie.
« Cela ne signifie pas qu’il ne peut pas y avoir de relations économiques avec la Chine, mais cela signifie que nous ne devrions pas établir le genre de dépendances stratégiques et critiques d’un pays autoritaire », a expliqué Mme Marin.
« Je pense que la technologie est la clé dans ce cas. Ce n’est peut-être pas un problème aujourd’hui, mais ce le sera certainement à l’avenir. »
La Première ministre finlandaise a ajouté que l’UE devrait établir et promouvoir une coopération plus forte entre les pays démocratiques.
L’expansion du régime chinois suscite des craintes quant à son contrôle sur les ports
La discussion des dirigeants de l’UE sur les problèmes stratégiques posés par le PCC fait suite aux discussions dans le gouvernement allemand visant à reconsidérer certains aspects des relations économiques entre l’Allemagne et la Chine.
Le gouvernement de coalition au pouvoir en Allemagne étudie actuellement la possibilité d’autoriser la société d’État chinois COSCO à prendre le contrôle partiel d’un terminal portuaire à Hambourg, grand port de la mer du Nord.
Le gouvernement allemand est actuellement divisé sur la question, qui est devenue une sorte d’indication permettant de voir jusqu’où l’Allemagne est prête à aller pour durcir sa politique envers son principal partenaire commercial.
La Chine a acheté plusieurs ports en eau profonde dans des pays étrangers dans le cadre de sa stratégie de prendre le contrôle des routes maritimes mondiales et accroître la portée de sa marine. Par exemple, l’un de ces ports se trouve dans les îles Salomon, un autre en Grèce.
Toutefois, contrairement à ces deux ports, le cas de Hambourg ne prévoit pas que la Chine détienne une participation majoritaire dans l’ensemble du port. Cependant, elle pourrait influencer les opérations portuaires en ayant son mot à dire sur les allées et venues des navires, sur le chargement et le déchargement des marchandises et sur leur destination.
De son côté, le président français Emmanuel Macron a déclaré que les précédentes décisions de l’UE autorisant la vente d’infrastructures vitales à la Chine étaient des « erreurs stratégiques ».
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