La population de deux espèces de dauphins d’eau douce s’amenuise rapidement en Amazonie, ces cétacés risquant l’extinction faute de mesures de protection drastiques contre la pêche, selon une étude publiée mercredi. Autrefois considérés comme abondants dans le bassin amazonien, le boto ou dauphin rose de l’Amazone (Inia geoffrensis) et le tucuxi ou dauphin de l’Orénoque (Sotalia fluviatilis) ont vu leur nombre diminuer de moitié chaque décennie depuis 1994, selon les conclusions de scientifiques brésiliens publiées dans la revue PLOS ONE. Selon les experts, les dauphins d’eau douce sont de plus en plus tués pour servir d’appât ce qui menace la survie de ces espèces, en particulier parce que les femelles ne donnent naissance qu’à un seul petit à la fois et uniquement tous les quatre à cinq ans.
« Jusqu’à ces dernières décennies, le boto était protégé de mauvais traitements dans une certaine mesure grâce à des légendes et à des superstitions », a relevé l’étude. Mais il est de plus en plus chassé pour sa chair et sa graisse, utilisées par les pêcheurs pour attirer les poissons-chats qui rencontrent un succès commercial croissant, a-t-elle déploré.L’étude s’appuie sur 22 ans de données recueillies dans la réserve de Mamiraua au Brésil –considérée comme le cœur de la zone de vie des dauphins– où des relevés mensuels ont été effectués entre 1994 et 2017.
« Au rythme actuel, la population des boto se réduit de moitié tous les dix ans et celle des tucuxi tous les neuf ans », a relevé l’étude, la première à quantifier l’évolution des dauphins d’eau douce en Amazonie. « Les résultats sont extrêmement inquiétants et montrent des taux de déclin parmi les plus élevés jamais mesurés pour une population de cétacés depuis les débuts de la chasse moderne à la baleine », ont souligné les chercheurs.
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe pour l’heure ces dauphins d’eau douce dans sa catégorie « données insuffisantes », car les statistiques manquent pour pouvoir déterminer la menace pesant sur eux. Pour les scientifiques brésiliens, si l’UICN prenait en compte leurs conclusions alors ces dauphins seraient inscrits dans les espèces sévèrement menacées. Ces dauphins sont légalement protégés dans le bassin amazonien mais cette législation doit être mieux respectée, ont relevé les chercheurs.
Une autre espèce de dauphin d’eau douce vivant en Asie du Sud, le dauphin du Gange ou sousouc (Platanista gangetica), est considérée comme menacée par l’UICN. Le dauphin de Chine ou baiji (Lipotes vexillifer) a été déclaré éteint en 2006, à cause de l’activité humaine. Il ne vivait que dans le fleuve Yangtsé.
DC avec AFP
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