Dommages causés par la répétition vaccinale et Covid long : entretien avec le Dr Jean-Marc Sabatier (partie 3)

Par Estelle Fougères
13 août 2023 23:07 Mis à jour: 16 août 2023 11:21

Quels sont les facteurs qui conduisent certaines personnes à développer un Covid long ? Quels sont les ressorts biologiques de cette pathologie qui touche plus de deux millions de personnes en France à ce jour ?

Dans ce troisième entretien pour Epoch Times, le Dr Jean-Marc Sabatier, directeur de recherche au CNRS de Marseille et docteur en biologie cellulaire et microbiologie, examine les différentes pistes qu’il a identifiées et qui, selon lui, expliquent cette alternance d’améliorations et de rechutes caractéristiques du Covid long.

Puis il aborde le problème de la distribution de la protéine Spike vaccinale dans le système sanguin, son dépôt éventuel sur certains organes du corps humain alors que plusieurs scientifiques garantissaient qu’elle devait rester localisée au point d’injection dans le muscle deltoïde.

Dans cet entretien, il est également question des problèmes engendrés par des injections vaccinales sur le système immunitaire stimulé en permanence.

Enfin, Jean-Marc Sabatier porte une attention particulière sur un phénomène appelé SIBO (Small Intestinal Bacterial Overgrowth), caractérisé par une pullulation bactérienne dans l’intestin grêle et une mauvaise absorption des aliments. Encore mal connu, le SIBO recouvre plusieurs symptômes chroniques plus ou moins sévères et invalidants, pouvant être induits par une infection au virus Sars-CoV-2, ou par la protéine Spike vaccinale.

Nous précisons que Jean-Marc Sabatier s’exprime ici en son nom.

 

Estelle Fougères : Dans un article publié par le quotidien régional La Dépêche, le journaliste écrit : « Plus de trois ans après l’apparition du Sars-CoV-2, les causes du Covid long restent toujours mystérieuses. Plusieurs études expliquent que cette inflammation délétère serait due à la persistance du coronavirus dans l’organisme, mais aucune certitude ne domine ». Que pensez-vous de cette affirmation ?

Jean-Marc Sabatier : Oui, c’est exact. C’est une piste très sérieuse même si ce n’est pas la seule explication sur l’origine du Covid long. Comme l’article le mentionne, pour ma part, la cause la plus probable est la rémanence du virus Sars-CoV-2 qui persiste à l’état de latence – de façon transitoire ou chronique – dans l’organisme qui ne l’aurait pas complètement éliminé. La présence résiduelle du Sars-CoV-2 serait effective au niveau de certains organes. Stocké dans des réservoirs spécifiques, notamment les cellules bactériennes, il a été décrit une possible présence résiduelle du virus, notamment dans certaines bactéries intestinales car le virus SARS-CoV-2 est capable de les infecter.

Par ailleurs, une intégration de l’acide nucléique du virus dans l’ADN du génome des cellules cibles via une rétro-transcription de l’ARN viral copié en ADN (comme le fait le virus de l’immuno-déficience humaine) ne peut pas être écartée.

Dans les deux cas, l’infection virale peut devenir chronique avec des réactivations plus ou moins transitoires, engendrant toute sorte d’effets délétères pour l’organisme qu’on appelle les pathologies Covid-19 ou Covid long.

Une autre piste est l’hyper-inflammation induite par le virus Sars-CoV-2 (et/ou les injections vaccinales anti-Covid-19) qui pourrait déclencher la réactivation de certains microbes endogènes tels le virus Epstein-Barr ou virus de l’herpès, qui touche près de 95 % de la population adulte dans le monde conduisant à des effets potentiellement délétères pour l’organisme humain. Selon certaines études épidémiologiques, le virus Epstein-Barr, en apparence anodin, est un virus oncogène associé à certains cancers notamment le cancer du système lymphatique appelé le lymphome de Burkitt. Chez certaines personnes, une réactivation de la bactérie spirochète Borrelia burgdorferi, ou du parasite protozoaire Babesia, responsable de la maladie de Lyme et transmise par piqûre de tiques, est aussi possible.

Les maladies Covid-19 ou Covid long pourraient également être associées à la présence d’anticorps auto-immuns qui reconnaissent des protéines du « soi » spécifiques et s’attaquent à elles. Parmi ces protéines, on peut citer le facteur anti-hémophilique A également appelé facteur VIII qui est une protéine de l’hôte qui agit en favorisant la coagulation du sang. Le facteur plaquettaire (PF4) contenu dans les granules alpha des thrombocytes et qui est relargué lors de l’activation plaquettaire a également une fonction physiologique majeure puisqu’elle favorise, elle aussi, la coagulation sanguine.

Enfin, comme je l’ai expliqué dans le premier entretien, le véritable responsable des manifestations de la Covid-19 est le système rénine-angiotensine (SRA) dysfonctionnel, et non directement le virus. Il faut savoir qu’au niveau du SRA, le récepteur cellulaire responsable de ces différentes pathologies est AT1R (récepteur de l’angiotensine de type 1). Ce récepteur qui contrôle de nombreuses voies de signalisation au sein des cellules est indispensable au bon fonctionnement du corps humain. Or, en présence du virus ou potentiellement de la protéine Spike vaccinale susceptible de se fixer sur le récepteur ECA2 (porte d’entrée du virus Sars-CoV-2), ce récepteur peut devenir très délétère et déclencher les diverses maladies de la Covid-19.

C’est la raison pour laquelle je m’oppose à la conclusion erronée de l’article dans lequel l’auteur écrit que « la vaccination s’impose comme l’un des facteurs les plus efficaces pour limiter l’expansion de la maladie ».

Les premiers vaccins autorisés contre le virus Sars-CoV-2 sont des vaccins à acides nucléiques reposant sur la technologie de lARN messager.

Différents des vaccins « classiques », le principe de ces vaccins partage malgré tout l’idée de base de confronter le système immunitaire et de le tromper avec un (des) leurre(s) de manière à le pousser à développer des anticorps, associés à la production de cellules immunitaires mémoires contre lantigène (ou des antigènes) du pathogène. Si l’on prend les vaccins Pfizer/BioNTech et celui de Moderna, ils reposent sur l’injection d’ARN messager codant la protéine Spike présente à la surface du coronavirus Sars-CoV-2. Il est notable que la protéine Spike vaccinale est légèrement modifiée par rapport à la protéine Spike virale.

Au début de la campagne de vaccination, des scientifiques, des médecins, se voulant rassurant, ont affirmé que les nanoparticules d’ARN messager ne se répandaient pas dans l’ensemble de l’organisme, mais demeurait localement au site d’injection dans le tissu du muscle deltoïde. Des affirmations qui ne reposaient pas sur des preuves solides semble-t-il, puisqu’à aucun moment il n’a pu être prouvé avec certitude que l’injection vaccinale et la protéine Spike produite n’allaient pas sur d’autres tissus et organes. Que pensez-vous de ces affirmations ?

Comme tous les muscles, le deltoïde est constitué de cellules musculaires (aussi appelées fibres musculaires) qui permettent des contractions plus ou moins intenses et durables du muscle. Les muscles, comme l’ensemble des tissus et organes du corps humain, sont vascularisés. Cette vascularisation du muscle est assurée par les vaisseaux sanguins (artérioles et veinules) qui donnent naissance à un réseau de capillaires sanguins (plus petits vaisseaux du corps humain) qui vascularisent chaque fibre musculaire.

À la lumière de ces explications, on comprend bien qu’après une injection de vaccin anti-Covid-19 dans le muscle deltoïde, qui se situe entre le bras et l’épaule, les éléments constitutifs du vaccin (ARN messager, nanoparticules lipidiques, et autres) sont en contact avec le réseau sanguin, et peuvent par conséquent, se répandre plus ou moins rapidement dans l’ensemble de l’organisme.

Des cellules de divers tissus ou organes – notamment les cellules liées aux organes reproducteurs – peuvent potentiellement « capter » de l’ARN messager circulant non dégradé afin de produire de la protéine Spike vaccinale.

Ces scientifiques et médecins ont également affirmé que les ARN messagers qui produisent la protéine Spike suite à l’injection vaccinale sont rapidement détruits par le système immunitaire. Selon eux, lARN messager étranger resterait très peu de temps « actif » dans l’organisme et produirait juste la quantité de protéine Spike nécessaire pour entraîner le système immunitaire à réagir contre cet antigène du pathogène en cas d’infection naturelle par le virus Sars-CoV-2, avant d’être éliminé. Pourtant, certains scientifiques avancent que la protéine Spike circulerait librement dans l’organisme longtemps après l’injection. A-t-on des informations fiables à ce sujet ? Si tel était le cas, quelle pourraient en être les conséquences pour les personnes vaccinées ?

En théorie, les ARNm qui produisent la protéine Spike vaccinale sont censés être détruits rapidement par les enzymes RNase ou complexes exosomes.

Cependant, on sait que l’ARN messager des vaccins Comirnaty de Pfizer/BioNTech et Spikevax de Moderna a été modifié afin d’augmenter sa durée de vie dans l’organisme. Pour ce faire, certains éléments appelés codons (le codon est un ensemble composé de trois nucléotides successifs) de l’ARN messager ont été substitués par d’autres codons codant pour le même résidu d’acide aminé mais formant davantage d’appariements entre paires de nucléotides G:C (guanine et cytosine) plus stables car liés par trois liaisons hydrogène à la place de deux. Une queue de poly(A) (polyadénylation) a été ajoutée afin de ralentir la dégradation enzymatique de l’ARN messager. Enfin, un nucléoside appelé uridine a été remplacé par son dérivé 1-méthyl-pseudouridine dans l’ARN messager, dans le but d’en augmenter la stabilité et afin de réduire la réponse inflammatoire.

Par conséquent, sans pouvoir préciser la durée de vie de l’ARN messager des vaccins, qui peut certainement varier d’une personne à une autre, je peux cependant affirmer que la demi-vie plasmatique de l’ARN messager des vaccins est très supérieure à celle d’un ARN naturel.

Quoi qu’il en soit, même si la protéine Spike produite par les vaccins est éliminée rapidement, comme cela a été affirmé au début de la campagne vaccinale, elle affecte la réponse immunitaire de la personne vaccinée et, par voie de conséquence, son immunité adaptative ou acquise, en suractivant – via sa fixation potentielle sur le récepteur ECA2 – le système rénine-angiotensine qui contrôle les cellules de l’immunité innée (monocytes, macrophages, granulocytes, mastocytes, cellules dendritiques, et cellules Natural Killer) et son récepteur principal AT1R.

Ces injections vaccinales peuvent-elles endommager durablement le système immunitaire ?

Oui, cela peut se produire, notamment si une personne reçoit des injections vaccinales régulières. Dans la précédente interview, j’ai expliqué que la protéine Spike vaccinale ou virale pouvait provoquer un syndrome d’activation macrophagique (SAM) qui pouvait conduire à un dérèglement durable du système immunitaire, c’est-à-dire à une immunité qui ne fonctionne plus correctement. Cela se traduit par une chute de la production d’interférons et une lymphocytopénie (diminution du nombre de cellules immunes NK tueuses, des lymphocytes T auxiliaires (CD4+) et cytotoxiques (CD8+) ainsi que des lymphocytes B).

L’immunité innée (non spécifique d’un microbe) est responsable du déclenchement ultérieur de l’immunité adaptative ou acquise (qui est spécifique à un microbe), basée sur les lymphocytes T et B. Ainsi, le dérèglement de l’immunité innée entraîne un dérèglement de l’immunité adaptative ou acquise, conduisant à un dérèglement généralisé du système immunitaire. La répétition des injections vaccinales anti-Covid-19 peut se traduire par l’apparition d’un syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) non pas dû à une infection par le virus de l’immuno-déficience humaine (VIH) mais provoqué par la répétition de ces injections vaccinales. On parle également de syndrome d’immuno-déficience induite (SIDI).

Au-delà des injections anti-Covid-19, il a été rapporté que des injections vaccinales répétées d’un même antigène quel qu’il soit, à des niveaux qui dépassent le seuil critique, conduisent inévitablement à un dérèglement de l’immunité innée et à l’apparition de troubles auto-immuns.

Dans la précédente interview, vous avez expliqué deux grandes pathologies liées aux multiples symptômes invalidants de la Covid-19 : le syndrome d’activation mastocytaire (SAMA) et le syndrome d’activation macrophagique (SAM). Ces deux phénomènes qui se traduisent par un ensemble de symptômes chroniques plus ou moins intenses peuvent être induits par une infection au virus Sars-CoV-2, ou par la protéine Spike vaccinale.

Aujourd’hui, vous avez choisi d’aborder le SIBO ou « Small Intestinal Bacterial Overgrowth » que l’on peut définir comme une prolifération excessive de bactéries au niveau de lintestin grêle. Pourquoi considérez-vous le SIBO comme un phénomène associé aux pathologies de la Covid-19 ?

Comme pour le SAMA ou le SAM, le SIBO peut affecter un patient sans que ce dernier ait nécessairement contracté l’infection virale ou ait effectué une vaccination. L’ensemble de ces phénomènes et pathologies (à l’exception de celles résultant d’anomalies génétiques) sont associés au dysfonctionnement du système physiologique/endocrinien ubiquitaire majeur appelé système rénine-angiotensine (SRA) : celui-ci est le chef d’orchestre pour le fonctionnement du corps humain (voir entretien numéro 1).

Le SIBO ne fait pas exception à la règle. Il est, lui aussi, lié au dysfonctionnement du système rénine-angiotensine. Or, comme je l’ai expliqué dans le premier entretien, ce vaste système hormonal complexe et ubiquitaire SRA que l’on retrouve dans les divers organes et tissus du corps humain est le grand ordonnateur puisqu’il pilote les fonctions autonomes rénales, pulmonaires et cardiovasculaires, l’immunité innée (et donc adaptative) et les divers microbiotes (intestinal, vaginal, buccal, pulmonaire et cutané). Même si le dysfonctionnement du SRA n’est pas seulement lié au virus Sars-CoV-2 ou potentiellement à la vaccination anti-Covid-19, la protéine Spike virale ou vaccinale, en se fixant sur le récepteur ECA2, suractive le SRA qui devient délétère et déclenche un certain nombre de pathologies que l’on a regroupées dans le vaste ensemble des maladies de la Covid-19.

Dans le cas où le SRA vient à être déstabilisé par l’intermédiaire de la suractivation de son récepteur « clef » AT1R sans que rien soit entrepris pour venir contrer son action délétère, il peut lancer diverses pathologies, dont celles associées au SIBO.

Le SIBO, dont l’origine est considérée comme « mystérieuse » à ce jour est, selon moi, une dysbiose induite par le dysfonctionnement du système rénine-angiotensine. La dysbiose, qui se manifeste par un mauvais équilibre microbien du microbiote intestinal, conduit à une diminution du nombre de « bonnes » bactéries ou une hausse des « mauvaises » bactéries, ou les deux à la fois.

Pour rappel, le microbiote intestinal est peuplé d’environ 10 000 milliards de micro-organismes (bactéries, champignons, parasites, virus et levures) vivant en communautés spécifiques le long des parois des intestins. Il a été recensé approximativement 160 espèces bactériennes différentes. Lorsqu’il fonctionne normalement, le microbiote agit en symbiose avec notre organisme et exerce plusieurs fonctions essentielles :

– Il favorise le bon déroulement de la digestion en participant à la production de mucus gastro-intestinal et à l’action des enzymes de la muqueuse qui jouent un rôle essentiel puisqu’elles sont indispensables à la transformation des aliments en nutriments. Dans le déroulement du processus biochimique cellulaire, les enzymes coupent les grosses molécules en substrats énergétiques simples de manière à permettre à l’organisme de les assimiler.

– Il joue un rôle central dans le métabolisme cellulaire et permet l’action d’enzymes microbiennes indispensables car les cellules humaines en sont dépourvues, participant à la synthèse de vitamines (telles que les vitamines K et B), et d’acides aminés dits « essentiels » (acides aminés aliphatiques). Il régule également l’absorption du calcium, du magnésium, des acides gras et autres, et permet la dégradation des polysaccharides, de l’amidon et de la cellulose.

– En jouant le rôle de barrière contre les pathogènes et les toxines, il assure le bon fonctionnement du système immunitaire par des actions à divers niveaux. Il peut stimuler la production de mucus afin de protéger les cellules intestinales contre les toxines ou les microbes et jouer un rôle défensif lorsque certains types de bactéries libèrent des molécules anti-microbiennes contre les agents pathogènes. Par ailleurs, l’importance du système immunitaire intestinal est reconnue depuis que l’on sait que l’intestin est le principal réservoir (70%) des cellules immunitaires de l’organisme et que les bactéries du microbiote intestinal sont impliquées dans la maturation et l’activation des cellules de l’immunité.

Pouvez-vous expliquer comment l’écosystème du microbiote intestinal est susceptible d’être affecté lors d’un SIBO ?

Oui, avant cela, je dois expliquer comment l’intestin grêle et le côlon ou gros intestin fonctionnent en conditions normales. Lorsque le microbiote intestinal d’un individu est « sain », il présente des bactéries (Gram+) aérobies (qui ont besoin de l’oxygène de l’air pour fonctionner) en faible nombre dans l’intestin grêle et de très nombreuses bactéries (Gram-) anaérobies (qui vivent et fonctionnent en étant privé d’oxygène) dans le côlon.

Localisé entre l’estomac et le côlon, l’intestin grêle est constitué du duodénum, du jéjunum et de l’iléon. Le rôle des bactéries aérobies de l’intestin grêle est de prendre part à la digestion des aliments, de permettre l’absorption des nutriments et la production de vitamines, dont les B1, B2, B8, B9, B12, K2 ainsi que celle des acides gras à chaînes courtes tout en assurant la bonne absorption de ces acides gras, du magnésium et du calcium. Par ailleurs, ces bactéries assurent le péristaltisme qui est un ensemble d’ondes de contractions musculaires lisses (contrôlées par le système nerveux périphérique autonome) des parois du tube digestif, assurant la progression descendante des aliments ingérés à l’intérieur de l’organe tubulaire.

L’équilibre bactérien de l’intestin grêle est assuré par la valvule iléo-colique (qui sépare l’iléon de l’intestin grêle et le cæcum du côlon et qui s’oppose au reflux du côlon vers l’iléon empêchant une migration rétrogrades des bactéries anaérobies), les acides gastriques (éliminant les micro-organismes, dont les bactéries pathogènes) produits par les cellules de l’estomac, et la présence d’immunoglobulines A du tractus intestinal qui permet de maintenir une bonne immunité.

Lors d’un SIBO, cet équilibre est rompu par la migration des bactéries du côlon vers l’intestin grêle où elles vont proliférer en large excès, engendrant un ensemble de troubles digestifs associés à des pathologies humaines potentiellement très invalidantes comme une fatigue chronique, des douleurs articulaires et musculaires, des troubles du sommeil, etc. Pour rappel, l’intestin grêle a pour fonction principale d’assurer une absorption des aliments tandis que le côlon assure la fermentation ultérieure des déchets alimentaires ou résidus non digérables. Lors d’un SIBO, ces fonctions sont perturbées alors qu’une fermentation précoce et anormale est initiée en amont dans l’intestin grêle par les bactéries anaérobies du côlon remontées dans l’intestin grêle.

Quels sont les symptômes associés au SIBO ?

Dans le SIBO induit par le SRA dysfonctionnel, on retrouve de nombreux troubles digestifs plus ou moins incommodants, douloureux qui peuvent dans certains cas s’avérer invalidants. Parmi ces troubles, on peut citer :

– Le syndrome de l’intestin irritable qui se caractérise par des douleurs abdominales, des diarrhées et /ou de la constipation, des crampes et des spasmes digestifs, des ballonnements ou encore des flatulences excessives.

– La fibromyalgie qui est une affection associée à des douleurs articulaires et musculaires diffuses dans tout le corps, une fatigue intense, des migraines récurrentes et des troubles importants du sommeil.

– L’encéphalomyélite myalgique, également appelée syndrome de fatigue chronique, qui peut entraîner des troubles du sommeil, des altérations cognitives, des troubles neurologiques, des malaises après un effort, etc.

– La gastroparésie, ou syndrome de l’estomac paresseux, défini comme un trouble fonctionnel digestif généralement chronique qui se traduit par le ralentissement de la vidange de l’estomac via le nerf vague qui ne régule pas correctement l’activité musculaire gastrique. En d’autres termes, la régulation du mouvement des aliments (péristaltisme) est perturbée, ceux-ci restent trop longtemps dans l’estomac, ce qui provoque l’apparition de symptômes tels que des brûlures d’estomac, des crampes abdominales ou encore un reflux gastro-œsophagien.

– La neuropathie diabétique périphérique somatique ou autonome, provoquée par une hyperglycémie qui perturbe, voire endommage, le fonctionnement des nerfs qui assurent la liaison entre le cerveau, la moelle épinière et les divers organes. Cela peut provoquer différentes pathologies, notamment une hypotension orthostatique à l’origine de malaises et de chutes, un syndrome de tachycardie orthostatique posturale (POTS) qui se traduit par des troubles tels que l’augmentation du rythme cardiaque lors d’un changement de position, et qui peut s’accompagner d’une fatigue intense et persistante et d’une intolérance à l’effort physique.

– Les troubles de la fonction érectile.

– Les troubles de la fonction urinaire.

– Les troubles de la sensibilité qui sont variables : insensibilité à la douleur, à la chaleur ou au contact, sensation de brûlures, douleurs électriques sans cause apparente, difficulté à effectuer certains mouvements, atteinte des membres inférieurs, et fourmillements.

Quelles peuvent être les répercussions sur l’organisme d’une personne ?

Les répercussions sont multiples et potentiellement invalidantes :

– Il peut y avoir des atteintes aux métabolismes des protéines, lipides, glucides et fibres.

– Des carences plus ou moins sévères en vitamines (notamment les vitamines B et K) et minéraux essentiels (calcium et magnésium).

– Une altération de la muqueuse intestinale qui peut se traduire par un phénomène d’hyper-perméabilité affectant l’effet barrière contre les agents pathogènes ; on parle de syndrome de l’intestin qui fuit ou de muqueuse intestinale poreuse.

– Une diminution de la protection contre les micro-organismes pathogènes (les bactéries intestinales sont capables de secréter des molécules aux propriétés anti-microbiennes dirigées contre d’autres micro-organismes).

– Une perte de poids.

– Des maladies inflammatoires chroniques intestinales pouvant aller d’allergies plus ou moins sévères à des cancers ou des diabètes (de types 1 et 2).

– Des troubles neurologiques qui s’expliquent par le fait que les fibres nerveuses de notre système nerveux entérique relient la paroi intestinale au système nerveux central. On comprend alors pourquoi l’intestin est également appelé le deuxième cerveau. Chez l’immense majorité des patients souffrant d’anxiété, de dépression, de troubles autistiques, de schizophrénie, de troubles bipolaires, de maladies neurodégénératives (Alzheimer ou Parkinson), il a été constaté des dysbioses intestinales.

En conclusion, le SIBO est, selon moi, un phénomène responsable de pathologies de la Covid-19 qui inclut de nombreux symptômes et maladies de la Covid-19 plus ou moins invalidants, qui peuvent être engendrés par un système rénine-angiotensine devenu dysfonctionnel. Il pourrait par conséquent être soigné par des inhibiteurs du SRA tels que la vitamine D (et ses principaux co-facteurs : le magnésium et le zinc), la mélatonine, la quercétine, la thymoquinone, la dexaméthasone, ainsi que des antibiotiques à large spectre (Ciprofloxacine, Rifaximine, Métronidazole) ou encore des sartans (antagonistes du récepteur AT1R du SRA). Il est notable que les facteurs responsables du SIBO peuvent également être liés à des problèmes anatomiques (diverticulose de l’intestin grêle, sténose/rétrécissement intestinal, etc.) ou fonctionnels (troubles de la motilité intestinale, et hypochlorhydrie qui correspond à une production insuffisante d’acide chlorhydrique dans le liquide gastrique).

Le diagnostic du SIBO peut être effectué à domicile à l’aide d’un test respiratoire basé sur du glucose, qui mesure les gaz digestifs (hydrogène et méthane) issus de la fermentation du glucose par les bactéries. Si ce test s’avère positif, un test de confirmation avec un prélèvement du liquide intestinal peut être effectué en réalisant une endoscopie digestive. En cas de test positif, le patient devrait être orienté vers un régime sans glucide avec un apport complémentaire de vitamines, minéraux et acides aminés.

Enfin, il ne faut pas oublier que l’organisme humain fonctionne grâce à des organes et des tissus qui interagissent entre eux. La connexion étroite entre le système nerveux central et le système digestif est « bidirectionnelle », notamment via la voie parasympathique (qui stimule la mobilité et l’activité sécrétoire de l’intestin afin qu’il digère la nourriture et élimine les déchets) et sympathique (qui au contraire freine le système digestif en ralentissant la motilité et l’activité sécrétoire) du système nerveux périphérique autonome.

Les découvertes de ces dernières années ont mis en évidence les connexions entre le système digestif et le cerveau. On sait aujourd’hui que le système digestif produit, par exemple, la sérotonine qui joue un rôle dans la régulation de l’humeur. En France comme dans la majorité des pays du bloc occidental, la médecine est devenue très spécialisée. Si cette spécialisation a permis de grands progrès, lhyper-spécialisation ne peut-elle pas représenter un danger dans la compréhension d’un phénomène physiologique complexe ? Pour prendre un exemple précis, lorsqu’un patient souffre d’un syndrome de bipolarité, ne faudrait-il pas imaginer une collaboration entre un psychiatre, un neurologue et un gastro-entérologue ?

Dans certains cas, une interaction entre spécialistes apparaît indispensable pour le bien du patient. Le Sars-CoV-2, les pathologies de la Covid-19 et le système rénine-angiotensine sont à l’interface de disciplines aussi diverses que la physiologie, l’endocrinologie, l’immunologie, la virologie (y compris la bactériologie !) et la pharmacologie. Il serait donc souhaitable de favoriser les « passerelles » entre ces différentes disciplines scientifiques en organisant davantage de congrès et réunions pluridisciplinaires.

Dans l’entretien à paraître prochainement, le Dr Jean-Marc Sabatier poursuivra ses explications sur les effets induits par la protéine Spike vaccinale ou virale en expliquant notamment le phénomène de l’hypokaliémie (ou faible taux de potassium dans le sang) qui conduit à des pathologies plus ou moins invalidantes de la Covid-19 ou Covid long.

LIRE AUSSI :

Sars-Cov-2, vaccination et pathologies Covid-19: entretien avec le Dr Jean-Marc Sabatier (partie 1)

Pathologies Covid-19, effets délétères de la vaccination et pistes de soins: entretien avec le Dr Jean-Marc Sabatier (partie 2)

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