Donald Trump exprime sa confiance dans l’accord commercial de l’UE lors de sa rencontre avec Giorgia Meloni

Dans le Bureau ovale, la Première ministre italienne, Mme Meloni, a déclaré à M. Trump qu'ensemble, ils pourraient "redonner à l'Occident toute sa grandeur"

Par Emel Akan & Travis Gillmore
18 avril 2025 12:40 Mis à jour: 1 mai 2025 16:29

Le président américain Donald Trump a accueilli la Première ministre italienne Giorgia Meloni à la Maison-Blanche le 17 avril, les deux dirigeants se montrant confiants quant à l’émergence d’un accord commercial avec l’Union européenne (UE).

M. Trump a affirmé qu’il n’avait « aucun problème à conclure un accord avec l’Europe, ou avec qui que ce soit d’autre, parce que [les États-Unis ont] quelque chose que tout le monde veut ».

Il a rejeté les inquiétudes concernant l’escalade des droits de douane de la Chine avec les États-Unis et les tentatives de convaincre les partenaires commerciaux dans le conflit commercial en cours.

« Personne ne peut nous concurrencer, personne », a déclaré M. Trump. « Je pense que nous allons conclure un très bon accord avec la Chine. »

Un rôle d’apaisement dans les tensions commerciales

Mme Meloni devrait jouer un rôle important dans l’apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et l’UE.

« Je suis sûre que nous pouvons parvenir à un accord et je suis là pour y contribuer », a-t-elle affirmé aux journalistes avant que les deux dirigeants n’entrent dans le Bureau ovale pour poursuivre les discussions.

Le président américain a fait l’éloge de la Première ministre italienne en déclarant : « Elle fait un travail fantastique en Italie. Nous sommes très fiers d’elle. »

Les deux dirigeants se sont montrés optimistes à l’issue de leur rencontre. Ils ont répondu aux questions des journalistes dans le Bureau ovale, où Mme Meloni a remercié M. Trump d’avoir accepté une visite officielle en Italie « dans un avenir proche ».

Elle a assuré que M. Trump et elle partageaient les mêmes points de vue sur la « lutte contre l’idéologie woke et la DEI (programme américain sur la diversité, l’équité et l’inclusion, ndlr) », ainsi que sur l’immigration illégale.

« L’objectif pour moi est de rendre à l’Ouest sa grandeur, et je pense que nous pouvons le faire ensemble », a déclaré Mme Meloni.

Elle s’est également engagée à augmenter les importations de gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis.

Lors d’un appel téléphonique organisé le 17 avril en prévision de la réunion, un responsable de la Maison-Blanche a fait savoir aux journalistes que le président Trump attendait de l’Italie et de tous les autres pays de l’UE qu’ils fassent leur part pour être de bons partenaires commerciaux avec les États-Unis.

« Cette visite n’est pas seulement basée sur les fortes relations bilatérales entre les États-Unis et l’Italie, mais aussi sur le rôle de Mme Meloni en tant que force clé en Europe et en tant que voix qui partage l’avis du président sur de nombreuses questions telles que l’immigration et la guerre en Ukraine », a souligné le fonctionnaire.

« Je pense qu’elle joue de plus en plus ce rôle dans l’Union européenne. Je pense que beaucoup d’autres États lui sont reconnaissants de ce leadership. […] Nous la considérons certainement comme une interlocutrice précieuse. »

Les droits de douanes américains pour l’Europe

En 2024, le déficit commercial des États-Unis avec le bloc européen s’est élevé à 235,6 milliards de dollars, soit une augmentation de 13 % en un an.

Le 2 avril, M. Trump a annoncé l’application de droits de douane de base de 10 % à la quasi-totalité des pays. Il a ajouté des droits de douane réciproques plus élevés à l’encontre d’un certain nombre de partenaires commerciaux clés figurant sur la liste des « pires contrevenants ». Cette liste comprend l’UE (20 %), le Japon (24 %), Taïwan (32 %) et la Corée du Sud (25 %).

Peu après, M. Trump a introduit une pause de 90 jours sur les droits de douane réciproques pour les pays qui ont exprimé leur volonté d’entamer des négociations, bien que les droits de douane de base de 10 % soient toujours en vigueur.

L’UE est actuellement confrontée à trois droits de douane américains différents : un droit de 25 % sur les automobiles, un droit de 25 % sur l’acier et l’aluminium et un droit de douane général de 10 %.

Les produits européens les plus touchés par ces droits de douane élevés sont les produits médicaux et pharmaceutiques, les véhicules automobiles et les autres machines. L’Allemagne, l’Irlande et l’Italie affichent de loin l’excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis en 2024 par rapport aux autres pays de l’UE.

« Nous savons que nous vivons un moment difficile », a déclaré Mme Meloni cette semaine à Rome. « Il est certain que je suis parfaitement consciente de ce que je représente et de ce que je défends. »

En tant que dirigeante européenne, Mme Meloni a la possibilité d’ouvrir la voie à des négociations commerciales plus approfondies et plus constructives entre les États-Unis et l’Union européenne.

Mme Meloni a été la seule cheffe de gouvernement européenne à assister à l’investiture de M. Trump le 20 janvier.

Avant l’investiture, en janvier, M. Trump avait invité la Première ministre à le rencontrer dans son centre de villégiature de Mar-a-Lago à Palm Beach, en Floride. Au cours de cette visite, les deux dirigeants ont dîné et participé à une table ronde avec des partisans de M. Trump.

« C’est très stimulant, je suis ici avec une femme fantastique, la Première ministre d’Italie », a commenté M. Trump à ses invités. « Elle a vraiment pris l’Europe d’assaut et tout le monde ».

Le président américain Donald Trump accueille la Première ministre italienne Giorgia Meloni devant l’aile ouest de la Maison-Blanche, le 17 avril 2025 à Washington DC. (Andrew Harnik/Getty Images)

Un engagement à augmenter les dépenses militaires

Le président Trump a poussé les alliés de l’OTAN à augmenter leurs dépenses militaires jusqu’à 5 % de leur produit intérieur brut (PIB).

Toutefois, l’Italie consacre près de 1,5 % de son PIB à la défense, ce qui est inférieur à l’objectif de 2 % fixé par l’OTAN.

Lors de sa rencontre avec M. Trump, Mme Meloni a promis que son pays atteindrait bientôt l’objectif de 2 %.

« L’Italie se rendra au prochain sommet de l’OTAN en annonçant qu’elle a relevé son taux à 2 %, comme demandé », a-t-elle fait valoir devant la presse.

Selon la Maison-Blanche, huit pays parmi les 31 membres de l’Union n’atteignent pas le seuil de 2 %.

« L’Europe, comme vous le savez, s’est engagée à faire plus et travaille sur des outils permettant d’aider les États membres à augmenter leurs dépenses de défense », a indiqué Mme Meloni lors de la réunion. « Nous sommes convaincus que tout le monde doit faire plus. »

Au cours de la réunion bilatérale, Mme Meloni devait discuter de l’extension à l’Ukraine de l’accord au titre de l’article 5 de l’OTAN.

En mars, Mme Meloni a proposé d’étendre l’article 5, l’engagement de défense collective de l’alliance, à l’Ukraine sans que le pays n’en devienne membre. L’article 5, pierre angulaire de l’alliance, stipule que toute attaque contre un membre est considérée comme une attaque contre tous les membres.

Un fonctionnaire de la Maison-Blanche, qui a souhaité rester anonyme, a confié à Epoch Times, avant la réunion, que le plan de Mme Meloni ne convenait pas à M. Trump. Aucun des deux dirigeants n’a abordé le sujet après leur rencontre.

Travis Gillmore a contribué à la rédaction de cet article.

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