Le 20 janvier, immédiatement après l’investiture de Donald Trump en tant que 47e président, l’application controversée « CBP One », utilisée par les migrants en dehors des États-Unis pour prendre rendez-vous aux ports d’entrée américains, a été désactivée.
« À compter du 20 janvier 2025, les fonctionnalités de CBP One™ qui permettaient auparavant aux immigrants sans papiers de soumettre des informations préalables et de prendre rendez-vous dans huit ports d’entrée de la frontière sud-ouest ne sont plus disponibles, et les rendez-vous existants ont été annulés », peut-on lire dans un avis publié sur le site Web de l’agence des douanes et de la protection des frontières (Customs and Border Protection, CBP).
À l’heure de publication, l’agence n’a pas répondu à une demande commentaires concernant la désactivation de l’application, dont les raisons de la décision et s’il s’agit d’une suspension permanente.
L’application « CBP One » a été lancée en 2020 et étendue début 2021, après l’entrée en fonction du président Joe Biden et la nomination d’Alejandro Mayorkas à la tête du ministère de la Sécurité intérieure (Department of Homeland Security, DHS). L’administration Biden a présenté l’application comme un élargissement des « voies légales » de migration vers les États-Unis et a fait l’éloge de son utilité pour rationaliser le traitement des migrants.
En mars 2024, le l’agence des douanes et de la protection des frontières a qualifié l’application de « composante clé des efforts du DHS visant à inciter les non-citoyens à utiliser des voies légales, sécuritaires, humaines et ordonnées ».
« L’utilisation de l’appli CBP One™ pour prendre des rendez-vous aux ports d’entrée a augmenté la capacité du CBP à traiter les migrants de manière plus efficace et ordonnée tout en éliminant les passeurs sans scrupules qui mettent en danger et profitent des migrants vulnérables », a déclaré l’agence à l’époque.
Les migrants arrivant à un point d’entrée avec un rendez-vous CBP One subissent des contrôles de sécurité, mais ne sont pas soumis à un examen de demande d’asile pendant le traitement. Au lieu de cela, ils bénéficient d’une libération conditionnelle pour raisons humanitaires, ce qui leur permet de travailler et de recevoir un avis de comparution devant le tribunal de l’immigration. Au cours de cette procédure, qui prend souvent des années, ils peuvent demander l’asile.
Selon les détracteurs de l’application, cette dernière a été largement utilisée par les migrants pour faciliter leur entrée aux États-Unis. En octobre 2023, les républicains de la commission sur la sécurité intérieure de la Chambre des représentants ont déclaré que la grande majorité des migrants qui avaient pris un rendez-vous par l’intermédiaire de l’application avaient été libérés dans le pays sur parole avec un avis de comparution. Selon les documents fournis par le ministère de la Sécurité intérieure à la commission, cela représentait 266.000 personnes autrement inadmissibles sur plus de 278.000 qui avaient pris rendez-vous.
« Ces chiffres prouvent que l’opération de Mayorkas est un écran de fumée pour libérer massivement des individus dans ce pays qui, autrement, n’auraient aucune raison d’être admis », a déclaré à l’époque le président de la commission, Mark Green, dans un communiqué.
La commission s’est également inquiétée de l’utilisation abusive que les cartels de la drogue pourraient faire de l’application.
Plus tard, en mars 2024, les républicains de la Chambre des représentants ont déclaré que l’application faisait partie d’un « racket » visant à accélérer l’immigration illégale aux États-Unis.
Le procureur général du Texas, Ken Paxton, a intenté une action en justice contre l’administration Biden au sujet de l’application, alléguant que l’administration avait « [l’avait] délibérément conçue dans le but de pré-approuver illégalement plus d’étrangers pour entrer dans le pays et les laisser aller où bon leur semble une fois arrivés ».
Mark Krikorian, directeur exécutif du centre d’études sur l’immigration (Center for Immigration Studies), a affirmé que l’application CBP One permettait aux migrants de « programmer leur immigration illégale aux États-Unis ».
La désactivation de l’application semble s’inscrire dans le cadre de la promesse de Donald Trump de renforcer la sécurité aux frontières et de réprimer l’immigration clandestine. Dans le cadre de cette démarche, Donald Trump a promis de mettre en œuvre la plus grande opération de déportation de l’histoire des États-Unis et d’annuler les politiques de l’administration Biden, telles que le tristement célèbre programme « catch-and-release », dans le cadre duquel les immigrés clandestins sont relâchés aux États-Unis dans l’attente de leur audience de demande d’asile.
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