Donald Trump n’envisage pas de gracier le policier condamné pour la mort de George Floyd

Le commentateur conservateur Ben Shapiro a demandé la grâce de Derek Chauvin, qui purge une peine de 22 ans et demi

Par Tom Ozimek
10 mars 2025 21:47 Mis à jour: 10 mars 2025 22:08

Le président Donald Trump a déclaré, le 7 mars, qu’il n’envisageait pas de gracier Derek Chauvin, l’ancien policier de Minneapolis qui purge une peine de plus de vingt ans pour une série d’accusations liées à la mort de George Floyd en 2020.

Dans le bureau ovale, un journaliste a fait savoir à M. Trump que « [ses] alliés [le] prient de gracier Derek Chauvin », avant de lui demander s’il envisageait une grâce présidentielle.

« Non, je n’en ai même pas entendu parler », a répondu le président. « Non, je n’en ai pas entendu parler. »

Les remarques de M. Trump s’inscrivent dans le contexte d’une pétition lancée cette semaine par le commentateur conservateur Ben Shapiro, qui a demandé la grâce présidentielle de M. Chauvin, qui purge une peine de 22 ½ ans pour meurtre involontaire, meurtre au troisième degré et homicide involontaire.

Les derniers instants de George Floyd ont été filmés : M. Chauvin l’a immobilisé en lui donnant un coup de genou dans le cou ou le haut du dos, alors qu’il tentait de l’arrêter pour avoir utilisé un faux billet de 20 dollars dans un magasin.

« Comme vous le savez, c’est l’événement qui a déclenché les émeutes [Black Lives Matter] qui ont causé 2 milliards de dollars de dégâts matériels dans des villes des États-Unis et qui ont mis les relations raciales américaines dans leur pire état de mémoire récente », peut-on lire dans la pétition de M. Shapiro. « Pourtant, les preuves démontrent que Derek Chauvin n’a pas assassiné George Floyd. »

Deux autopsies ont été réalisées après la mort de George Floyd. L’autopsie officielle réalisée par le médecin légiste du comté de Hennepin a conclu que George Floyd était mort d’un arrêt cardio-respiratoire dû à la contention et la compression de son cou par les forces de l’ordre, et l’a classé dans la catégorie des homicides. Le rapport fait état de facteurs contributifs tels qu’une maladie cardiaque, une intoxication au fentanyl et l’usage de méthamphétamine, mais ne les cite pas comme cause principale.

Le rapport n’a pas non plus relevé de blessures mettant en danger la vie de M. Floyd, ni de signes d’asphyxie traumatique ou de strangulation, bien que les experts aient noté que la compression du cou peut toujours être fatale sans laisser de traces physiques évidentes.

Une autopsie indépendante commandée par la famille Floyd a établi qu’il était mort d’asphyxie suite à une pression soutenue sur son cou et son dos. L’autopsie a également conclu à un homicide, mais a souligné que la contrainte policière en était la seule cause, sans mettre en évidence des conditions préexistantes ou l’usage de drogues comme facteurs significatifs.

Lors de son émission de radio, M. Shapiro a souligné la présence de drogues dans l’organisme de M. Floyd et le fait qu’il souffrait d’une maladie cardiaque, deux éléments qui ont été confirmés par l’autopsie officielle.

« George Floyd était sous l’emprise du fentanyl ; il souffrait d’une maladie cardiaque préexistante importante », a déclaré M. Shapiro. « George Floyd répétait qu’il ne pouvait pas respirer avant même d’être sorti de la voiture. Il était dans la voiture et se plaignait de ne pas pouvoir respirer. »

M. Shapiro a fait valoir que des pressions considérables avaient été exercées sur le jury pour qu’il déclare M. Chauvin coupable – notamment par de hauts responsables du gouvernement, dont l’ancien président Joe Biden – et que « la justice aveugle n’avait aucune chance de fonctionner » dans cette affaire.

M. Chauvin purge des peines concurrentes pour les accusations portées contre lui au niveau de l’État et au niveau fédéral, une éventuelle grâce présidentielle ne pouvant s’appliquer qu’à l’affaire fédérale. Il a fait appel de sa condamnation à plusieurs reprises, sans aucun succès.

En novembre 2023, M. Chauvin a été poignardé par un codétenu, ancien chef de gang et informateur du FBI.

Le procureur général du Minnesota, Keith Ellison, qui a poursuivi M. Chauvin, a déclaré après l’agression qu’il était « triste d’apprendre que Derek Chauvin était la cible de violences ».

« Il a été dûment condamné pour ses crimes et, comme toute personne incarcérée, il devrait pouvoir purger sa peine sans craindre de représailles ou de violence », a ajouté M. Ellison.

À la suite de l’appel lancé par M. Shapiro pour que M. Trump gracie l’ancien policier du Minnesota, M. Ellison a déclaré à CNN que les condamnations prononcées contre M. Chauvin étaient « solides » et qu’une grâce représenterait « un manque de respect flagrant pour la loi ».

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