Récemment, les États-Unis et Israël ont rejeté la proposition de la Ligue arabe pour la reconstruction de Gaza. Le plan des dirigeants arabes répondait à l’appel du président Trump à faciliter la migration des habitants de Gaza vers des pays d’accueil après cette guerre dévastatrice.
La proposition de M. Trump a suscité l’indignation dans certains milieux et a été dénigrée comme une proposition de « déplacement forcé » et de « nettoyage ethnique ». Ces critiques, qui partent peut-être d’une bonne intention, reposent sur l’hypothèse erronée que les Gazaouis souhaitent, dans leur grande majorité, rester là où ils sont.
En réalité, la plupart ne veulent pas rester : ils veulent trouver refuge ailleurs, tout comme les millions de personnes qui, ces dernières années, ont fui la Syrie, l’Ukraine et d’autres pays déchirés par la guerre.
Je le sais parce que depuis trois ans, mon organisation, le Centre de communication pour la paix, a rencontré d’innombrables civils gazaouis sur le terrain et enregistré des centaines d’entretiens en face à face afin d’amplifier les voix des personnes prises au piège entre le règne violent du Hamas et cette guerre plus récente et destructrice.
Nos conclusions se reflètent dans le sondage du Centre palestinien de recherche sur les politiques et les enquêtes, qui indique que, même avant le 7 octobre, lorsque les Gazaouis avaient un semblant de continuité dans leur vie quotidienne, environ un tiers d’entre eux souhaitaient émigrer. Aujourd’hui, sur la base de notre engagement direct et continu avec les Gazaouis, nous estimons que ce contingent représente désormais la majorité de la population.
Si les habitants de Gaza pouvaient quitter la bande côtière, nous pensons que nous assisterions à un flot massif de personnes, comparable à celui de la chute du mur de Berlin. Les habitants de Gaza ne sont pas différents des personnes qui, tout au long de l’histoire, ont cherché à échapper à l’autoritarisme et à la guerre.
Most Gazans support President Trump’s call for voluntary resettlement, seeking refuge from Hamas brutality and the horrors of war. @PeaceComCenter‘s @JosephBraude: « Those who deny their aspirations are erasing the cries of over a million people. »https://t.co/bG6bGmO8Gf
— Center for Peace Communications (@PeaceComCenter) March 12, 2025
Comme le montrent les témoignages vidéo que nous publions cette semaine, les habitants de Gaza qui espèrent émigrer font état d’un désir ardent d’opportunités, de stabilité et de soulagement face à l’horreur de la guerre, ainsi qu’à la corruption et la brutalité paralysantes imposées par le Hamas depuis une génération.
Les enfants veulent des terrains de jeux. Les jeunes veulent aller à l’université et apprendre. Les personnes âgées veulent vivre sans craindre de passer leurs fragiles années sous des tentes et dans des décombres.
Certains rappellent que leur droit de migrer est garanti par l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et demandent instamment que la question « ne soit pas mêlée à des querelles politiques ». D’autres s’inquiètent de voir Donald Trump « reculer sur l’idée » de la migration volontaire.
Ceux qui nient leurs aspirations effacent les cris de plus d’un million de personnes. Le statu quo ne sert que les intérêts du Hamas, qui a recours à l’intimidation et au meurtre pour empêcher les Gazaouis de se déplacer, et ce depuis des années.
Au début de la guerre en cours, les terroristes du Hamas ont tiré sur des habitants de Gaza qui tentaient de fuir vers le sud pour échapper aux combats dans le nord. Aujourd’hui, après les remarques du président Trump, les combattants du Hamas menacent de tuer tout habitant de Gaza qui émigrerait. Ainsi, la véritable « force » déployée n’est pas le déplacement forcé, mais l’emprisonnement forcé par le Hamas dans une zone de guerre, de sorte que la population continue à servir de bouclier humain.
Depuis le début de la guerre actuelle, plus de 100.000 habitants de Gaza ont déjà franchi la frontière égyptienne en versant au gouvernement égyptien un pot-de-vin de 5000 dollars chacun. Pendant des années, avant les attentats du 7 octobre, de nombreux jeunes Gazaouis en quête de liberté se sont tournés vers des organisations criminelles de passeurs ou ont tenté de fuir la bande de Gaza par la mer, un voyage dangereux qui se termine souvent par la mort.
En 2022, des milliers de Gazaouis se sont rassemblés pour les funérailles de huit jeunes hommes qui s’étaient noyés au large des côtes tunisiennes. Ces funérailles s’étaient transformées en manifestations spontanées contre la tyrannie du Hamas.
Comme le montre également notre témoignage vidéo, les Gazaouis expriment des préoccupations raisonnables au sujet de la migration. Ils sont beaucoup plus nombreux à vouloir se rendre en Europe que « dans une terre de famine, comme la Somalie », comme l’a dit l’un d’entre eux. Ils seraient moins nombreux à partir sans l’assurance de pouvoir retourner à Gaza après la reconstruction et la défaite du Hamas. Parmi les destinations potentielles, outre l’Égypte et la Jordanie, nombreux sont ceux qui estiment que la Turquie et le Qatar ont le devoir d’accueillir les habitants de Gaza, citant la responsabilité de ces deux pays dans leurs souffrances, puisqu’ils soutiennent depuis longtemps le Hamas.
En résumé, la proposition de réinstallation du président américain trouve un écho auprès de la plupart des habitants de Gaza, qui y voient une solution pratique et provisoire à leur situation. Elle met également les étrangers au défi de choisir entre la cause du soulagement de la misère palestinienne et l’idéal barbare du Hamas, à savoir une « cause » qui sacrifie des vies palestiniennes pour se maintenir au pouvoir.
Pour aider ces personnes, il faut refuser qu’elles soient utilisées comme des pions par des États voyous et leurs mandataires, et écouter ce que veulent et ce dont ont besoin les nombreuses personnes qui n’appartiennent pas à des groupes armés.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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