Depuis onze ans, Marcel Giovanetti et Jean-Yves Boucher tiennent la librairie L’Arbre à palabres, à Ribérac (Dordogne), une commune d’environ 4000 habitants. Mais les deux hommes, venus tout droit du Québec, aspirent désormais à prendre leur retraite.
En avril 2023, est-ce que L’Arbre à palabres sera toujours là ? telle est la question que bon nombre de Ribéracois se posent. À cette date, le départ en retraite des actuels propriétaires de la dernière librairie indépendante de cette commune aura sonné.
Faute de repreneur, les clients se mobilisent pour monter une SCIC
Malgré leurs recherches, Marcel Giovanetti et Jean-Yves Boucher n’ont toujours pas trouvé de repreneurs pour leur librairie. « Il faut tomber sur des gens qui ont trois potentiels : l’argent, l’intellect et l’envie de travailler en tant qu’indépendant. Le travailleur indépendant n’est pas le salarié, c’est sûr. C’est être en activité souvent et avec une multitude de choses à faire », reconnaît Marcel auprès de France Bleu.
Beaucoup de leurs clients privilégient le local, l’humain plutôt que de commander leurs livres sur des plateformes de livraison. De plus, les libraires connaissent leurs livres et peuvent d’autant mieux en parler, ce qui est un atout de taille pour nombre de lecteurs.
Pour toutes ces raisons et face à l’échec d’une reprise commerciale, plusieurs clients ont décidé de se mobiliser. Ils ont donc monté un collectif citoyen, l’objectif étant de reprendre la librairie. Ils envisagent pour cela de monter une société coopérative d’intérêt local (SCIC), autrement dit une association à vocation sociale, rapportent nos confrères.
Des réunions publiques pour avancer
Patricia Lambert et Catherine Thierry, deux amies retraitées, préfèrent tenter cette aventure plutôt que de voir les portes de ce commerce se fermer définitivement. « Il ne faut pas que la librairie ferme par rapport à tout ce qu’elle représente. Par rapport au centre-ville de Ribérac aussi : pour tous les commerçants qui sont autour. On ne peut pas laisser faire ça. Nous nous battons pour que ça se passe autrement », ont-elles expliqué à France Bleu. Et visiblement selon Patricia, de nombreuses personnes sont partantes.
Avec le statut de la SCIC, dont le fonds de commerce a été fixé à 35.000€, chaque citoyen peut prendre des parts sociales. Par ailleurs, des subventions pourront être demandées aux collectivités. En outre, ce statut permettra d’embaucher un libraire salarié. Environ vingt bénévoles sont déjà partants pour participer financièrement à ce projet.
Lors de la première réunion d’information, qui s’est déroulée le 7 novembre dernier, 70 personnes étaient présentes. Elle a également permis de créer des groupes de travail, certains étant chargés de la partie statut, d’autres de la partie emploi, et d’autres encore de la partie financière. « Nous faisons des réunions collectives pour voir où nous en sommes et nous avançons », se réjouit Patricia. Une autre réunion s’est tenue, ce lundi 19 décembre. Toutes les personnes qui s’investissent dans ce projet espèrent vivement que la création de la SCIC va avancer, afin de pouvoir concrétiser le rachat de la librairie menacée.
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