Le tribunal de commerce d’Orléans a accordé mercredi un délai supplémentaire de trois semaines aux potentiels repreneurs de Duralex, a annoncé le secrétaire du CSE de l’entreprise de verrerie française en redressement judiciaire depuis fin avril.
La décision du tribunal, au terme d’une audience à huis clos dans l’après-midi, fait suite à une demande des syndicats de l’entreprise après l’étude, mardi lors d’une réunion extraordinaire du comité social d’entreprise (CSE), de quatre lettres d’intention reçues par la société.
« On a obtenu un report du dépôt d’offres au 28 juin à 18h00 ainsi qu’une prochaine audience au tribunal de commerce le 17 juillet », a indiqué aux médias à l’issue de l’audience le secrétaire du CSE de Duralex, Vasco Da Silva. Jusqu’à la date butoir fixée par le tribunal, de nouvelles offres peuvent ainsi être déposées auprès de l’entreprise.
Parmi les quatre propositions reçues pour l’instant par la verrerie figurent deux banques, un fonds d’investissement ainsi qu’une société coopérative et participative (Scop), dans laquelle près de 130 salariés se sont déclarés prêts à mettre 500 euros.
Aucune offre n’a encore pu être retenue
« Pour l’instant, aucune des offres n’est complète, sérieuse ou aboutie », a indiqué mardi une source syndicale auprès de l’AFP, estimant que seule la Scop permettrait, pour l’heure, de « reprendre tous les actifs sociaux et maintenir l’ensemble des 227 emplois » de l’entreprise. « Tout ce qu’on souhaite, c’est une reprise avec tous les salariés et dans les meilleures conditions possibles », a souligné Vasco Da Silva, avant de préciser que les syndicats n’ont, à l’heure actuelle, aucune information sur l’identité des repreneurs potentiels.
Si la CFDT et le secrétaire du CSE de Duralex ont affirmé soutenir le projet de Scop porté par une partie des salariés de la verrerie, seule une offre industrielle permettrait une continuité de la production de l’entreprise. Un critère auquel le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, a assuré auprès de l’AFP être « très attaché », face à « la part importante de l’histoire industrielle de notre région » que représente Duralex.
Deux redressements judiciaires en trois ans
Deux options s’offrent désormais à la verrerie pour son avenir : soit Duralex a les moyens de poursuivre son activité et celle-ci se dirige vers une cession, soit il faudra envisager une liquidation. « On espère avoir le moins de casse sociale possible », a déclaré un représentant syndical, soulignant que les salariés « commençaient à avoir l’habitude de ce type de situation ».
Connue dans le monde entier pour ses verres et assiettes réputés incassables, l’entreprise qui se présente sur son site internet comme « la tour Eiffel de la vaisselle » avait pris de court salariés, syndicats et pouvoirs publics en demandant une nouvelle fois à être placée en redressement judiciaire fin avril, trois ans après une précédente procédure.
« Duralex est en difficulté depuis pas mal d’années », avait concédé la nouvelle PDG de l’entreprise, Géraldine Fiacre, dans un entretien au quotidien régional La République du Centre, en avril.
Le gouvernement avait alors assuré « être prêt à accompagner Duralex » si « une offre de reprise solide émerge ». Une promesse de sauvetage qui n’est pas sans rappeler le prêt de 15 millions d’euros fait par l’État en 2022, alors que la verrerie était en difficulté après la flambée des prix de l’énergie à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
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