Des perquisitions étaient en cours mercredi à la mairie du Havre et au siège de la communauté urbaine, dans le cadre d’une enquête du parquet national financier (PNF) visant notamment l’ex-Premier ministre Édouard Philippe, a-t-on appris de sources judiciaire et proche du dossier.
L’enquête a été ouverte en décembre 2023 après le dépôt d’une plainte de l’ancienne directrice générale adjointe de la communauté urbaine et porte sur des soupçons de « prise illégale d’intérêts, favoritisme, détournement de fonds publics et harcèlement moral », a précisé la source judiciaire, confirmant une information du Monde.
La plainte, déposée en septembre 2023, vise le maire Horizons du Havre et possible candidat à la présidentielle 2027, l’adjointe au maire chargée de l’innovation et du numérique Stéphanie de Bazelaire et la directrice générale des services de la communauté urbaine Claire-Sophie Tasias.
« Le maire, les élus et les équipes de la ville du Havre et de la communauté urbaine (…) se tiennent entièrement et sereinement à la disposition du parquet pour donner l’ensemble des éléments nécessaires à l’enquête », ont-ils réagi dans un communiqué transmis à l’AFP.
L’enquête, confiée à l’office anti-corruption (Oclciff) et à la police judiciaire de Rouen, s’intéresse à une mission confiée à une association chargée de l’animation de la Cité numérique de la ville.
En juillet 2020, Édouard Philippe, président de la communauté urbaine, a signé avec Mme de Bazelaire, en tant cette fois que présidente bénévole de l’association LH French Tech, une convention d’objectifs pluriannuelle pour l’exploitation et l’animation de la Cité numérique.
Des juristes de la communauté urbaine ont émis des recommandations et alertes sur la situation de conflit d’intérêts dans laquelle se trouvait Mme de Bazelaire, selon Le Monde.
LH French Tech devait toucher 2,154 millions d’euros
LH French Tech, créée en juillet 2020, a été désignée pour cette mission après un appel à manifestation d’intérêt lancé par la communauté urbaine en mars 2020 et dans le cadre d’un service d’intérêt économique général (SIEG).
L’association, seule candidate, devait toucher de la communauté urbaine 2,154 millions d’euros de compensation de service public pour mener à bien les projets, rappelle Le Monde.
« C’est très encourageant pour le statut de lanceur d’alerte et pour tous les agents publics qui, dans l’exercice de leurs fonctions, y compris au plus haut niveau, sont témoins de faits susceptibles de relever d’infractions », a de son côté réagi auprès de l’AFP Christelle Mazza, avocate de la plaignante. « Ils constituent, et cette affaire en témoigne à ce stade, de véritables sentinelles démocratiques », a-t-elle ajouté.
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