Des gravures pharaoniques ont été récemment découvertes sous l’eau du Nil près d’Assouan dans ces zones inondées par le barrage d’Assouan. Elles mettent à jour des représentations de pharaons du Nouvel Empire et de la Période Tardive de l’ère pharaonique en Égypte.
Dans les années 60, la construction du Haut barrage d’Assouan entrainait la submersion de nombreuses terres par le lac Nasser en amont du barrage.
Afin de préserver les richesses archéologiques de la région, l’Unesco avait procédé à d’importants travaux de déplacement, notamment les temples d’Abou Simbel, démontés soigneusement et élevés à l’abri des eaux du Nil.
Une mission de plongée a été menée conjointement dans ces zones inondées du sud d’Assouan par l’Administration des antiquités égyptiennes submergées et l’université française Paul-Valéry-Montpellier.
Le 17 juillet dernier, le Conseil suprême des Antiquités égyptiennes annonçait sur Facebook que de fascinantes gravures représentant des pharaons et des hiéroglyphes avaient été identifiées au sud d’Assouan.
Assouan, un carrefour stratégique
Située à la frontière sud de l’Égypte pharaonique, la ville antique d’Assouan a constitué un important carrefour stratégique, tant sur le plan économique, religieux ou culturel. Le commerce de l’or ou de l’ivoire avec la Nubie y était prospère, Assouan constituant la porte d’entrée vers les reste de l’Afrique.
Selon Alejandro Jiménez-Serrano, professeur d’égyptologie à l’Université de Jaén, la région d’Assouan disposait également d’une carrière de granite de haute qualité utilisé dans la construction de nombreux temples et statues à travers l’Égypte.
C’est aussi à Assouan que les temples d’Abou Simbel ainsi que les quatre grandes statues de Ramsès II ont été édifiées, témoignant de l’activité cultuelle dans la ville.
Le complexe de Philae abrite la dernière inscription hiéroglyphique égyptienne, gravée en 394 de notre ère, laquelle marque la fin de l’ère des pharaons.
Selon le magazine Géo, au moment de la construction du barrage d’Assouan, les scientifique de l’Unesco avaient pourtant repéré l’existence de ces artefacts dans le lac de l’île Philae, mais elles ont finalement été englouties sous les eaux.
La photogrammétrie et le dessin archéologique au service de la préservation et de la transmission
Afin d’identifier les inscriptions et gravures trouvées sous l’eau, les archéologies ont effectué de nombreuses plongées et ont eu recours à la photogrammétrie, une technique consistant à prendre de nombreux clichés sous différents angles afin de recréer un modèle numérique 3D de l’objet.
Selon le magazine Science et Vie, l’équipe a aussi pratiqué, en plus de la photogrammétrie, le dessin archéologique pour documenter manuellement les détails des inscriptions, assurant une précision complémentaire aux modèles numériques. Le Dr Islam Selim, directeur général du département des antiquités submergées, a souligné que ces technologies sont cruciales pour la préservation des inscriptions. Elles contribuent ainsi à l’enrichissement de notre compréhension de l’Égypte antique et à la protection de son patrimoine culturel.
Ces gravures apportent ainsi des informations complémentaires sur quatre pharaons: Amenhotep III (1390-1352 avant notre ère) et Thoutmosis IV (1400-1390 avant notre ère) du Nouvel Empire pendant la XVIIIe dynastie, Psammétique II (595-589 avant notre ère) et Apriès (589-570 avant notre ère), de la Période Tardive de la XXVIe dynastie.
Amenhotep III et Thoutmosis IV sont connus pour avoir érigé des monuments célèbres tels que le temple d’Amon à Louxor et étendu les frontières de l’Égypte. Psammétique II et Apriès ont, eux, régné durant des périodes d’instabilité militaire.
L’analyse des gravures et inscriptions immergées apporteront des connaissances supplémentaires sur les pratiques culturelles de ces époques. On ne sait pas encore à quoi servaient ces roches gravées, peut-être appartenaient-elles aux temples d’Assouan ou étaient-elles destinées à d’autres sites égyptiens.
Les recherches se poursuivent et s’étendront à d’autres sites, tel que l’explique le site de l’université de Montpellier, le projet prévoit également une investigation subaquatique entre la rive est et le sud-ouest de l’île de Séhel (Bibi Togog), au sud d’Éléphantine, afin de vérifier l’existence du chenal pharaonique signalé par des inscriptions datant des règnes de Sésostris Ier, Sésostris III et Thoutmosis III).
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