Le président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, a appelé mercredi le Hamas à déposer les armes et à confier la gestion de Gaza à son organisation.
Le dirigeant expérimenté a préconisé cette mesure dans le cadre des efforts déployés pour répondre aux doutes de la communauté internationale quant au rôle et aux capacités de l’autorité, à la suite des troubles qui secouent la région depuis près de deux ans.
« Le Hamas doit abandonner ses responsabilités à Gaza, remettre ses armes à l’Autorité palestinienne et se transformer en un parti politique », a déclaré M. Abbas.
Il s’exprimait lors d’un conseil de direction de l’Autorité palestinienne au cours duquel il devrait nommer un successeur cette semaine, sous la pression des pays occidentaux et arabes, qui craignent que le groupe basé en Cisjordanie ne soit pas en mesure de jouer un rôle viable dans l’instauration de la paix.
Bien que l’homme politique de 89 ans ait par le passé appelé son rival, le Hamas, à placer ses forces sous le contrôle de l’autorité palestinienne, il ne l’a pas fait depuis le début de la guerre à Gaza.
Les hostilités ont éclaté après que des terroristes du Hamas ont tué environ 1200 personnes et pris quelque 250 otages en Israël le 7 octobre 2023.
M. Abbas a déjà critiqué l’attaque qui, selon lui, a donné à Israël un prétexte pour détruire Gaza.
Les efforts diplomatiques visant à formuler un plan pour l’avenir de Gaza se sont concentrés sur la mise à l’écart du Hamas, mais Israël a également déclaré qu’il n’accepterait aucun rôle pour l’Autorité palestinienne, qui dirige théoriquement l’autre enclave palestinienne de Cisjordanie.
Le Hamas a chassé l’autorité de Gaza lors d’une courte guerre civile en 2007.
Le groupe terroriste a refusé les appels d’Israël et des États-Unis à déposer les armes.
M. Abbas a fait ces dernières remarques devant le Conseil central de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui jouit du statut d’observateur aux Nations unies en tant que représentant légitime du peuple palestinien et qui est la force dominante au sein de l’autorité.
M. Abbas a pris la tête de la direction palestinienne après la mort du chef de l’OLP, Yasser Arafat, en 2004.
Pendant des années, M. Abbas a résisté à l’idée de nommer un adjoint ou un successeur, mais la guerre entre le Hamas et les forces israéliennes à Gaza a intensifié la pression exercée sur lui pour qu’il clarifie la question de la succession.
Le mois dernier, les États arabes ont proposé un plan d’après-guerre prévoyant que Gaza soit temporairement gérée par un comité avant de revenir sous le contrôle de l’Autorité palestinienne.
Washington, l’Union européenne et les États du Golfe, qui devraient jouer un rôle dans le financement de la reconstruction de Gaza après la guerre, ont appelé à plusieurs reprises à une réforme de l’autorité.
Les commentaires de M. Abbas interviennent quelques jours seulement après que le Hamas a rejeté la dernière proposition de paix d’Israël.
Le chef de l’équipe de négociation du groupe terroriste, Khalil Al-Hayya, a déclaré dans un discours télévisé le 17 avril qu’il n’accepterait pas d’autres accords partiels avec Israël.
Il a exigé un plan global pour mettre fin à la guerre et échanger les otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.
Israël avait demandé la libération de 10 otages vivants en échange d’un cessez-le-feu de 45 jours, selon le Times of Israel.
Israël a également proposé de libérer 1231 prisonniers de sécurité palestiniens et de reprendre l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, selon le média.
Le groupe terroriste détient encore 59 Israéliens, dont 24 seraient encore en vie.
Israël demande également la restitution des corps des otages décédés.
Le Hamas a déjà rejeté l’une des conditions posées par Israël : déposer les armes.
Dans son discours, M. Hayya a accusé Israël d’offrir une contre-proposition assortie de « conditions impossibles ».
Le Hamas a libéré 38 otages dans le cadre d’un cessez-le-feu qui a débuté le 19 janvier.
En mars, l’armée israélienne a repris son offensive terrestre et aérienne sur Gaza, abandonnant le cessez-le-feu après que le Hamas a rejeté les propositions visant à prolonger la trêve sans mettre fin à la guerre.
Les responsables israéliens affirment que l’offensive se poursuivra jusqu’à ce que les 59 otages restants soient restitués et que Gaza soit démilitarisée.
Le Hamas affirme qu’il ne libérera les otages que dans le cadre d’un accord visant à mettre fin à la guerre et a rejeté les demandes de désarmement.
Dan Berger a contribué à la rédaction de cet article.
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