L’élection américaine de 2024 sera un moment d’histoire pour les États-Unis et pour le monde. Gérald Olivier en est convaincu. Dans son dernier ouvrage Cover-Up sorti fin octobre, il détaille une campagne de dissimulation orchestrée par le Deep State américain pour faire oublier les nombreuses affaires de corruption gravitant autour du camp Biden et favoriser le candidat démocrate face à Donald Trump en 2020. Rien de moins qu’une connivence existante entre Joe Biden, la justice américaine, les médias et les services de renseignements. Pour Epoch Times, Gérald Olivier revient sur certains points de son ouvrage et sur l’enjeu de 2024.
L’un des passages cruciaux de la campagne de dissimulation que vous décrivez dans Cover-Up concerne le disque dur « oublié » par Hunter Biden. Le FBI, qui a en sa possession le disque en décembre 2019, reste silencieux sur celui-ci. Deux semaines avant l’élection, le NY Post publie le contenu du disque grâce à une copie remise par Rudy Giuliani. Un événement qui mobilise les forces démocrates, des médias et même des agences de renseignements qui tentent d’étouffer l’affaire. Ont-ils réussi, et si oui, à quel point ?
L’épisode que vous évoquez est le moment clé de la campagne de 2020. C’est là où tout aurait dû basculer, mais où rien ne s’est passé. C’est un cas d’ingérence sans précédent dans une campagne présidentielle américaine par ce qu’il est convenu d’appeler « l’État profond ». C’est un exemple de manipulation politique sans précédent dans l’histoire des États-Unis. De très hauts fonctionnaires ont menti ouvertement et sciemment, avec la complicité des médias et des élus démocrates, pour avantager le candidat de leur choix. Comme je le raconte dans le livre, Hunter, le fils de Joe Biden, oublie en 2019 chez un réparateur son ordinateur personnel qui contient des milliers d’informations compromettantes. Il est alors en chute libre. Au fond du trou. Accro à l’alcool, au crack et au sexe. Quand le réparateur découvre le contenu de l’ordinateur, il le remet au FBI, pensant que ses agents vont l’examiner et poursuivre Hunter. Mais pas du tout. Le FBI ne fait rien. Pire, le FBI prend contact avec les dirigeants des grands réseaux sociaux, Twitter, Facebook, etc. et leur demande d’être en garde contre une possible manœuvre de désinformation russe qui prendrait la forme d’informations salaces sur la famille Biden extraites d’un ordinateur. Comme le réparateur ne voit rien venir de la part du FBI et que, pour se couvrir, il a fait une copie du disque dur, il remet cette copie à Rudy Giuliani qui la transmet au NY Post. Lequel sort un scoop parfaitement légitime sur la corruption de la famille Biden à quelques jours de l’élection présidentielle. Les institutions bafouent la liberté d’expression au nom de la liberté d’expression. C’est parfaitement aberrant et pourtant banal aujourd’hui. Et là, on observe une mobilisation massive et instantanée de l’État profond pour tuer le scoop. Les réseaux sociaux et les grandes chaînes refusent de couvrir l’histoire du Post car ils estiment, comme le leur a laissé entendre le FBI, que c’est une opération de désinformation russe.
Et 51 hauts fonctionnaires des renseignements, en retraite ou en activité, publient une lettre ouverte, affirmant que les révélations du NY Post sont en effet le fruit d’une campagne de désinformation russe…
Parmi les signataires de cette lettre, on trouve des personnes très, très importantes : vous avez John Brennan, directeur de la CIA sous Barack Obama, Michael Hayden qui a été directeur de la NSA, James Clapper qui a dirigé le Conseil de sécurité… Ce sont des gens extrêmement haut placés qui avaient suffisamment d’informations à leur disposition pour savoir que le courrier qu’ils signaient était un tissu de mensonges. Il avait d’ailleurs été rédigé par l’un des dirigeants de la campagne de Joe Biden. Ces serviteurs de l’État ont donc délibérément menti aux électeurs américains. Pour moi, c’est le plus gros scandale politique de l’histoire des États-Unis. Il n’y a jamais eu une ingérence aussi nette dans une campagne, avec des conséquences aussi notoires. Cette lettre a fait élire Joe Biden. Quand toute la lumière a été faite sur cette manipulation deux ans plus tard, 17 % des Américains ont déclaré dans une sondage que s’ils avaient su alors ce qu’ils avaient appris depuis – à savoir que le disque dur incriminant Hunter Biden était bien vrai et ses informations authentiques, ce qui a été démontré et reconnu, après l’élection présidentielle, ils n’auraient pas voté pour Joe Biden. C’est énorme ! 17 % des électeurs cela représente 22 millions de votes. Trois fois plus que la marge de victoire de Biden.
Vous mettez en évidence des dérives de la part des services de renseignements américains durant la campagne 2020, qui ont établi une ligne de communication exclusive avec Twitter — un fait rendu public avec les « Twitter Files ». Ils ont encouragé le réseau à censurer lui-même certains comptes de médias conservateurs.
Très peu de gens en ont entendu parler alors que c’est lié à l’épisode que je viens de relater. Donc en décembre 2019, dix mois avant le scrutin présidentiel, le réparateur confie l’ordinateur de Hunter Biden au FBI. Une enquête est alors en cours contre Hunter Biden. Elle émane du procureur du Delaware, un certain David Weiss. Elle a été ouverte en novembre 2018. Elle porte sur des soupçons de fraude fiscale, de blanchiment d’argent, de possession illégale d’armes à feu et de commerce d’êtres humains lié à la prostitution. Or, l’ordinateur fourmille d’informations couvrant précisément ces aspects de la vie et des activités d’Hunter Biden. Il serait donc logique que le FBI examine l’ordinateur et le transmette au procureur. Mais rien de cela ne va se produire. Le FBI déclare officiellement que le contenu de l’ordinateur est trop explosif et qu’il fausserait inévitablement la campagne électorale. Un prétexte pour garder son contenu secret. Le FBI ne veut surtout pas se voir accusé de favoriser l’élection de Donald Trump. En 2016, les démocrates ont accusé le FBI d’avoir fait élire Donald Trump en publiant une note critique au sujet des emails d’Hillary Clinton, quelques jours avant le scrutin. Le FBI compte de nombreux sympathisants démocrates en ses rangs cherchant à éviter de réitérer une telle erreur contre leur propre camp. L’ordinateur de Hunter restera donc sous scellés. Rien ne sortira avant la fin de la campagne. Mais ces fonctionnaires craignent l’existence d’éventuelles copies. Ils prennent donc contact avec Twitter à l’époque, qui est encore le Twitter de Jack Dorsey, avec Facebook et Mark Zuckerberg, et les mettent en garde contre d’ « éventuelles opérations de désinformation » qui pourraient surgir juste avant le scrutin. Le message du FBI est de ne pas être naïf et de ne pas porter crédit à ces histoires. Le FBI n’impose pas aux réseaux sociaux de censurer ces possibles informations, il leur donne toutes les raisons de le faire eux-mêmes. Et pour s’assurer que le message passe cinq sur cinq et sera correctement exécuté le moment venu, le FBI planifie des réunions hebdomadaires puis quotidiennes avec les dirigeants des réseaux sociaux. Il établit des canaux de communication privilégiés et cryptés pour que les informations échangées restent secrètes… C’est une opération de censure et de manipulation de l’opinion digne de l’Union soviétique de Staline, mais cela s’est déroulé dans les États-Unis de Joe Biden.
Difficile de ne pas faire un parallèle avec le Digital Service Act, une directive européenne mise en place en août et qui préconise aux réseaux sociaux de censurer eux-mêmes les utilisateurs ou posts contrevenants à des « standards de la communauté ». Ou comme on le voit récemment avec les mises en gardes de Thierry Breton à l’encontre d’Elon Musk, en censurant le contenu allant à l’encontre de certains narratifs mainstream.
Cette directive est encore plus dangereuse. L’action du FBI est une action sous le boisseau, menée par des hauts fonctionnaires zélés ayant perdu le sens de leur mission… Beaucoup ont d’ailleurs été sanctionnés depuis. En Europe, c’est un membre de la Commission, l’un des dirigeants de l’Union européenne, certes non élu mais au pouvoir important, qui décide de ce qui est une « expression » acceptable ou pas. Les institutions bafouent la liberté d’expression au nom de la liberté d’expression. C’est parfaitement aberrant et pourtant banal aujourd’hui. On est dans un monde véritablement « orwellien », où la parole est contrôlée et conditionnée, mais où des millions de gens ne semblent pas avoir conscience de cette censure, car le discours censuré est pour eux inacceptable. Et ils considèrent donc que la censure est une bonne chose… Cette directive européenne devrait effrayer tout le monde et susciter la révolte mais ce n’est pas ce qu’on observe…
Joe Biden a beaucoup, beaucoup menti du long de sa vie politique suivant les nombreux faits que vous détaillez en chronologie dans l’ouvrage. A-t-on affaire à un menteur invétéré ?
C’est un menteur congénital. Il ment et il triche. Il a besoin d’embellir son CV, ses réussites. Dans ses conversations avec des journalistes, ou même avec des quidams, dans la rue ou lors de réunions publiques, il ne peut pas s’empêcher de s’attribuer des faits qui ne sont pas les siens. Il a prétendu être sorti parmi les premiers de sa faculté de droit, alors qu’il a terminé 76e sur 85. L’une des raisons de ce mauvais classement est qu’il a eu un zéro à une dissertation pour avoir recopié le texte d’un autre. Il a plagié et s’est fait prendre. Mais il n’a rien appris de cette faute commise à l’université, car vingt ans plus tard, en 1987, lors de sa première campagne présidentielle il se rendra à nouveau coupable de plagiat, et sera à nouveau découvert et dénoncé, ce qui lui vaudra de devoir abandonner la course prématurément. Le plus surprenant c’est que Joe Biden ment ou triche dans des situations où il est facile à quiconque l’écoute de prouver qu’il ment. Rien de plus facile que de retrouver le classement des élèves d’une promotion universitaire. Dès lors pourquoi mentir sur ce classement alors qu’on est sûr de se faire prendre par le premier fact checker venu ? Réponse, parce qu’on ne peut pas s’en empêcher. Biden ne peut pas s’empêcher de mentir. Voilà pourquoi je dis que c’est un menteur congénital. Si Trump monte dans les sondages et que la perspective de son retour à la Maison-Blanche se précise, vous verrez apparaître des menaces contre la sécurité intérieure des États-Unis. Il n’y a pas de job plus exigeant et plus important que celui de président des États-Unis. Il n’y a pas de campagne électorale plus scrutée. Vous postulez à devenir la personne la plus puissante du monde et des milliers de journalistes sont payés pour suivre chacun de vos gestes, éplucher chacune de vos paroles. Et le monde entier vous regarde. Malgré tout cela et malgré l’importance de l’enjeu, Joe Biden n’a pas hésité en 1987, durant sa première campagne présidentielle à reprendre à son compte les discours du leader travailliste anglais de l’époque, Neil Kinnock. Certains journalistes s’en sont rendu compte et Biden a dû renoncer à sa candidature avant même la première primaire. Quand on est capable de mentir dans un tel contexte, on est capable de mentir sur tout.
Concernant les affaires douteuses de son fils Hunter, Joe Biden a dit des dizaines de fois aux journalistes, à la télévision, dans des interviews, qu’il ne s’était jamais intéressé à ses affaires. Or, on sait très bien que c’est faux, complètement faux. Il était parfaitement au courant. Mais pour se protéger il a toujours prétendu le contraire. Aujourd’hui les preuves contre lui s’accumulent et le mensonge n’en parait que plus gros.
Difficile de ne pas penser à Saul Alinsky, maître à penser de la gauche américaine prônant le radicalisme dans les années 60, et mentor de nombreux démocrates dont Hillary Clinton. Il a laissé de nombreuses instructions pour mettre en place un agenda politique de gauche radicale aux États-Unis, basé sur la manipulation des foules et la subversion politique, en encourageant le mensonge et la subversion. La dissimulation serait-elle dans l’ADN démocrate ?
L’adage politique selon lequel « la fin justifie les moyens » a été remis au goût du jour lors de la révolution bolchévique de 1917, et demeure un adage de l’extrême gauche révolutionnaire. Or, aux États-Unis, on observe depuis plusieurs décennies une dérive radicale du parti Démocrate, de plus en plus noyauté par son aile gauche la plus extrême. Rien de surprenant à ce que les tactiques évoluent. Tricher pour être élu, tricher pour se maintenir au pouvoir, c’est parfaitement légitime si c’est fait au nom de la cause. Quoi que l’on pense de l’élection présidentielle de 2020, il est évident qu’elle a été émaillée de nombreuses irrégularités. Certaines ont été reconnues par la justice bien après que les résultats aient été prononcés. Je rappelle que l’utilisation de « boîte aux lettres » pour recevoir des bulletins de vote par correspondance en masse a été jugée inconstitutionnelle par la Cour Suprême de l’État du Wisconsin. Mais cette décision est tombée en 2022, deux ans après le scrutin. Celui-ci a été validé en dépit de cette irrégularité… En 2020, l’objectif des démocrates était de battre Donald Trump par tous les moyens. Ils y sont parvenus. Et soyons attentifs, car en 2024, l’objectif des démocrates est exactement le même.
La campagne américaine pour les élections de 2024 est sur le point de commencer. Y a-t-il une prise de conscience suffisante des électeurs américains sur les problématiques de collusion entre le parti démocrate et certains médias ou entreprises ? Peut-on croire à un processus électoral qui aurait tiré les leçons de 2020 ?
C’est la question clé. Les événements de ces cinq dernières années ont prouvé l’existence d’une collusion de fait entre un parti politique, une administration, le système judiciaire, les médias et le monde de la culture dans son ensemble. À partir de là, les participants à cette collusion ont les moyens de contrôler les institutions américaines et l’avenir des États-Unis. En 2022, lors des élections intermédiaires, la plupart des médias y compris les médias pro-démocrates annonçaient une vague républicaine. Celle-ci ne s’est jamais matérialisée. Les républicains ont perdu leur majorité au Sénat et gagné péniblement une étroite majorité à la Chambre des représentants. Cette année, les observateurs et médias s’attendaient à nouveau à ce que les républicains remportent un certain nombre de postes, notamment dans le cadre d’élections locales. Mais cela ne s’est pas produit. C’est peut-être une simple question de mobilisation et l’illustration du fait que les électeurs sont critiques de leurs élus nationaux mais sanctionnent rarement leurs élus locaux, ou quelque chose de plus sérieux lié au scrutin. Je m’inquiète du déroulé du scrutin présidentiel de 2024, du décompte des bulletins et de la proclamation des résultats. Si l’affaire s’étire sur plusieurs jours, si des bulletins par correspondance sont reçus après la date du scrutin et validés, comme ce fut le cas en 2020, je ne serais pas surpris que le résultat soit le même : une victoire des démocrates. Je suis convaincu qu’il y aura des tentatives de manipulation du scrutin. Si les Républicains ne parviennent pas à remettre de l’ordre dans le vote — imposer le vote en personne sur présentation d’une pièce d’identité et non par courrier – je crains que les villes et comtés contrôlés par les démocrates ne produisent des résultats démesurément favorables au candidat démocrate. Il a été récemment démontré que dans le Michigan, État décisif aux mains des démocrates en 2020, 17.000 personnes décédées ont voté ! Je suis aussi convaincu que si Trump monte dans les sondages et que la perspective de son retour à la Maison-Blanche se précise, vous verrez apparaître des menaces contre la sécurité intérieure des États-Unis. Il y aura des émeutes avant le scrutin et à l’annonce des résultats.
Les villes les plus radicales des États-Unis, Minneapolis, Portland, San Francisco, Washington, Chicago verront des manifestations qui tourneront au pillage. Trump menace la mainmise des démocrates sur les institutions et les démocrates sont prêts à défendre ce qu’ils ont acquis et bâti. La rue est leur bras armé. C’est ce qui s’est passé en 2020 après la mort de George Floyd. La colère de certains a été instrumentalisée pour peindre l’Amérique de Trump comme un pays en feu… en proie aux divisions et à la violence. Les États-Unis vivent un moment crucial. Soit les électeurs réélisent Joe Biden en 2024 et le pays entier sombre dans le wokisme et un déclin organisé… Soit Donald Trump l’emporte et il met le holà à toutes les folies du moment. Mais quoiqu’il arrive, cela risque de ne pas se faire dans le calme.
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