Élections générales au Royaume-Uni : le contexte autour du scrutin

Le Parti conservateur pourrait être écarté du pouvoir pour la première fois depuis 2010

Par Guy Birchall
5 juillet 2024 20:03 Mis à jour: 7 juillet 2024 23:45

Les Britanniques se sont rendus dans les bureaux de vote à travers le pays ce jeudi, à l’occasion des élections générales.

Après six semaines de campagne, des millions de citoyens ont été appelés à voter entre 7 heures et 22 heures. Les sondages d’opinion ont suggéré que le parti conservateur au pouvoir devrait être écarté pour la première fois depuis 14 ans.

Le parti travailliste de l’opposition a été largement pressenti pour former le prochain gouvernement, avec une majorité pouvant dépasser celle qui a permis à Tony Blair d’accéder au pouvoir en 1997.

Un sondage à la sortie des urnes, publié peu après 22 heures, a donné une première indication sur la répartition des 650 sièges à pourvoir entre les partis.

Il s’agit des premières élections générales au Royaume-Uni où la présentation d’une pièce d’identité avec photo était obligatoire pour recevoir son bulletin de vote, suite à la modification de la loi en 2022.

Le Premier ministre Rishi Sunak a déclaré que la journée de jeudi représentait un « moment charnière » pour l’avenir du pays, en affirmant que les travaillistes « exerceraient leur pouvoir incontrôlé » pour augmenter les impôts s’ils obtenaient une « supermajorité ».

M. Sunak a salué les journalistes et fait un signe de la main alors qu’il se rendait avec son épouse, Akshata Murty, au bureau de vote de la salle des fêtes de Kirby Sigston, à Northallerton, dans le Yorkshire, pour voter ce jeudi.

Dans son dernier discours, mercredi soir, il s’est décrit comme un « outsider » qui se battrait « jusqu’au coup de sifflet final ».

Sir Keir Starmer a déclaré que le pays « ne peut pas se permettre » cinq années supplémentaires de gouvernement conservateur, affirmant que la Grande-Bretagne pourrait « entamer un nouveau chapitre » sous sa direction et que « l’avenir est dans les urnes ».

Le leader travailliste a été acclamé par des militants lors de son discours dans un centre communautaire de Redditch, situé dans le Worcestershire, alors qu’il mettait un terme à sa campagne.

Le leader du parti travailliste, Sir Keir Starmer, marche avec sa femme Victoria Starmer, alors qu’ils arrivent à un bureau de vote pour les élections générales, à Londres, le 4 juillet 2024. (Leon Neal/Getty Images)

Favori des bookmakers pour devenir le résident du numéro 10, Sir Keir s’est dit satisfait de la campagne de son parti et a déclaré que celui-ci était « prêt pour la suite ».

Le chef de file des libéraux-démocrates, Sir Ed Davey, a mis fin à une campagne folle, pleine de cascades et de plaisanteries, en prenant la route dans une Cadillac décapotable rose avec son adjointe Daisy Cooper, après sa dernière étape de campagne électorale à Hammond’s End Farm, à Harpenden, sur l’air de « Take a Chance on Me », d’ABBA.

Sir Ed a ajouté : « Les communautés sont en colère. Les compagnies des eaux ont été autorisées à déverser leurs eaux usées sales dans nos rivières, nos lacs et sur nos plages. Cela doit changer. Les conservateurs doivent partir ».

Le leader des libéraux-démocrates, Sir Ed Davey, et son épouse, Emily Gasson, quittent le bureau de vote lors des élections législatives britanniques, à Surbiton, en Angleterre, le 4 juillet 2024. (Alex McBride/Getty Images)

Nigel Farage, chef du parti réformiste (Reform UK), a scandé « nous voulons retrouver notre pays » lors d’un rassemblement sur la jetée de Clacton, dans l’Essex, en déclarant que l’élection de 2024 était la « partie émergée de l’iceberg » pour la réforme du Royaume-Uni.

Le chef du parti a rejoint son rassemblement à bord d’un véhicule de l’armée sur l’air de « Without Me » d’Eminem.

Il a déclaré : « Il s’agit de la première étape d’un nouveau mouvement politique, mais pas seulement pour gagner des sièges au Parlement, ce que nous ferons, mais aussi pour former une opposition à un gouvernement dirigé par M. Starmer et disposant d’une large majorité ».

« Les conservateurs ne peuvent pas faire ça. Ils peuvent se diviser, ils sont tellement divisés, et franchement, je pense qu’ils sont plutôt dépourvus de talent. »

Le leader réformiste britannique Nigel Farage mange une glace 99 Flake en marchant à Clacton-on-Sea lors des élections générales, dans l’est de l’Angleterre, le 4 juillet 2024. (Henry Nicholls/AFP via Getty Images)

John Swinney, le Premier ministre écossais et chef du Parti national écossais (SNP), a appelé « chaque électeur du SNP » à se rendre aux urnes, pour un scrutin qu’il anticipait être « incroyablement serré » dans l’ensemble du pays.

S’adressant à ses partisans lors d’un rassemblement préélectoral dans le quartier de Leith à Édimbourg mercredi, M. Swinney a déclaré s’attendre à ce que les Tories soient « lourdement battus » en Angleterre, mais que des marges étroites séparaient les travaillistes et le SNP au nord de la frontière.

M. Swinney était accompagné de son fils Matthew lors de son vote au Burrelton Village Hall, dans le Perthshire, jeudi matin.

Une moyenne de tous les sondages réalisés au cours des sept jours précédant le 3 juillet a placé le parti travailliste à 39 % – sa cote la plus basse depuis le début de la campagne – avec 18 points d’avance sur les conservateurs (21 %), le parti réformiste arrivant en troisième position avec 16 %, suivi des Lib Dems avec 11 % et des Verts avec 6 %.

Les Tories ont connu une légère augmentation par rapport aux chiffres de la semaine précédente, tandis que les travaillistes ont connu une légère baisse. Les statistiques moyennes pour les sept jours précédant le 26 juin étaient les suivantes : travaillistes 41 %, conservateurs 20 %, réformistes 16 %, libéraux 11 % et verts 6 %.

Il y a six semaines, le 22 mai, lorsque M. Sunak a convoqué les élections, les moyennes sur sept jours étaient de 45 % pour les travaillistes, 23 % pour les conservateurs, 11 % pour les réformateurs, 9 % pour les libéraux-démocrates et 6 % pour les verts.

PA Media a contribué à la rédaction de cet article.

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