ENTRETIEN – Randy Yaloz est un avocat franco-américain, ardent défenseur de la lutte contre l’antisémitisme. Il est également président de Republicans Overseas France et Republicans Overseas Action à l’international, ainsi que fondateur de la Worldwide Freedom Initiative. Il répond aux questions d’Epoch Times sur les élections américaines et les élections législatives en France.
Epoch Times : Randy Yaloz, le 5 novembre les Américains vont se rendre aux urnes pour élire le prochain président des États-Unis. Joe Biden et Donald Trump sont au coude-à-coude dans les sondages. Êtes-vous confiant quant à la victoire de Donald Trump ?
Randy Yaloz : Je suis extrêmement confiant. Dans la plupart des swing states, Trump arrive clairement devant le camp démocrate. En Pennsylvanie et en Géorgie, il récolte 47 % des suffrages contre 45 et 43 % pour Joe Biden. Notre candidat devance même de 4 points le président sortant dans le Nevada alors que cet État avait été remporté par les démocrates en 2020.
Encore mieux, les minorités, notamment les Afro-Américains et les Hispaniques, sont de plus en plus nombreux à rallier Donald Trump. C’est un véritable élan qui se forme, et tout cela présage une victoire éclatante pour notre candidat.
Quel candidat à la vice-présidence Donald Trump pourrait-il choisir ? Avez-vous des préférences ?
Donald Trump se trouve dans une position enviable pour son ticket présidentiel, avec un éventail de personnalités politiques de grande qualité. Parmi elles, cinq figures se distinguent par leur charisme et leur engagement : le sénateur Tim Scott de Caroline du Sud, le gouverneur du Texas Greg Abbott, la gouverneure du Dakota du Sud Kristi Noem, la représentante de New York Elise Stefanik et le sénateur de Floride Marco Rubio.
Tim Scott, sénateur de Caroline du Sud, est une figure dynamique et influente. Sa capacité à unir les différents courants du Parti républicain et son discours inspirant sur l’American Dream en font un atout de taille pour Donald Trump.
Greg Abbott est reconnu pour sa détermination et sa capacité à gouverner l’un des plus grands États du pays avec succès. Son leadership a été essentiel dans la gestion de nombreuses crises — notamment migratoire — et il a su promouvoir des politiques favorisant la liberté économique.
Quant à la gouverneure Kristi Noem, elle est une étoile montante du Parti républicain. J’ai eu le privilège de la rencontrer lors de notre Worldwide Freedom Initiative en novembre 2023, et son énergie, ainsi que sa passion pour les valeurs traditionnelles américaines, sont remarquables. Elle a su maintenir son État prospère tout en défendant fermement les libertés individuelles.
Elise Stefanik est une jeune et brillante politicienne dont l’influence ne cesse de croître. Elle est reconnue pour son engagement envers des politiques éducatives innovantes et son soutien indéfectible aux forces armées. Stefanik représente la nouvelle génération de leaders conservateurs prêts à relever les défis de demain.
Enfin, Marco Rubio est une figure incontournable du conservatisme américain. Son expertise en politique étrangère et en sécurité nationale est largement respectée.
Avec de telles options, Donald Trump est bien positionné pour sélectionner un partenaire de campagne qui renforcera sa candidature et portera haut les couleurs des valeurs américaines. La campagne promet d’être palpitante et pleine de bonnes surprises.
Dans quelques semaines, Donald Trump sera officiellement le candidat du Parti républicain à l’élection présidentielle. Ses ennuis judiciaires ne risquent-ils pas au bout d’un certain temps de l’empêcher de se présenter ?
Ils vont, au contraire, le renforcer. De plus en plus d’Américains se rendent compte que Joe Biden et les démocrates tentent désespérément d’instrumentaliser la justice pour le faire tomber. Ils sont prêts à tout pour y parvenir, y compris fixer, comme par hasard, la date de l’audience où la peine dans l’affaire des paiements dissimulés sera prononcée quelques jours avant la Convention Nationale du Parti républicain à Milwaukee.
Mais ces manœuvres ne trompent personne, y compris les indépendants qui voient clairement cette tentative de manipuler le calendrier judiciaire comme une stratégie flagrante pour saboter la campagne de Trump. Et quelle a été la réponse ? Donald Trump a reçu une avalanche de dons de la part de ses nouveaux supporters qui ont contribué financièrement à sa campagne pour la première fois, prouvant que sa base de soutien est plus forte que jamais. Après avoir été reconnu coupable dans l’affaire Stormy Daniels, il a reçu 50 millions de dollars de dons en 24 heures. Un record historique !
En France, les élections législatives vont se tenir les dimanches 30 juin et 7 juillet. Vous êtes franco-américain de confession juive. Pour vous, quel parti politique est aujourd’hui le plus à même de protéger les Français de confession juive ?
À l’issue des élections législatives, trois blocs politiques vont se dégager : le bloc d’extrême-gauche, le bloc macroniste et celui du Rassemblement national. Cette configuration politique pose un dilemme crucial pour la communauté juive de France, qu’elle ait traditionnellement voté à gauche, à droite ou au centre.
Elle ne peut certainement pas soutenir le Nouveau Front populaire, dont certains partis, notamment La France insoumise, ont montré leur vrai visage antisémite après les massacres du 7 octobre. Une députée issue de ce parti a osé qualifier le Hamas de « mouvement de résistance ». LFI a mis en avant des figures extrémistes comme Rima Hassan lors de la campagne des élections européennes. Cette dernière a d’ailleurs été élue députée européenne. Rima Hassan et Mathilde Panot ont d’ailleurs été convoquées pour apologie du terrorisme, ce qui en dit long sur leurs positions. Ce Nouveau Front populaire est d’autant plus honteux qu’il a reçu le soutien de ténors historiques de la gauche social-démocrate : François Hollande et Lionel Jospin.
Quant au bloc centriste, je pense qu’il n’est plus en mesure d’assurer la sécurité des juifs en France. Emmanuel Macron a manqué à ses engagements. Non seulement, il n’a pas participé à la marche contre l’antisémitisme en novembre 2023, mais il a aussi, d’une certaine manière, légitimé les positions des pro-Palestiniens extrémistes en restant inactif face à la recrudescence de l’antisémitisme dans notre pays qui a augmenté de 1000 % depuis le 7 octobre. Lui et son gouvernement se sont totalement déshonorés en interdisant récemment la participation d’entreprises israéliennes au salon Eurosatory. Heureusement, le tribunal de commerce de Paris, saisi par la chambre de commerce France-Israël, a ordonné la suspension de cette interdiction honteuse, la jugeant « discriminatoire ».
Face à cette situation créée par le président Macron au pouvoir depuis sept ans, pour les juifs français, il ne reste qu’une option viable : le Rassemblement national. Ce dernier a démontré une certaine bienveillance et une volonté à protéger les juifs de France après les événements tragiques du 7 octobre. Ils ont participé à la marche contre l’antisémitisme, montrant ainsi leur solidarité, leur sincérité et leur engagement.
Pour vous, le Rassemblement national s’est donc métamorphosé ?
Le Rassemblement national a effectué un travail important pour évoluer et changer son image. Depuis des années, le parti s’est efforcé de rompre avec ses anciennes affiliations et de s’engager fermement en faveur des valeurs républicaines. Ce changement se reflète dans leurs actions et leur discours, orientés vers la protection de tous les citoyens français, y compris la communauté juive.
Je ne peux qu’espérer que le RN poursuive ses objectifs dans la durée.
Par ailleurs, je note que de grandes figures de la lutte contre l’antisémitisme comme le philosophe Alain Finkielkraut et le « chasseur de nazis », Serge Klarsfeld, ont affirmé qu’en cas de duel entre le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national, ils choisiraient le RN.
Si le Rassemblement national arrive aux responsabilités, je crois qu’il agira comme Viktor Orbán qui assure la sécurité des juifs hongrois. En Hongrie, la communauté juive qui compte environ 120.000 personnes et que j’ai rencontrée à Budapest en avril 2024 à l’occasion de la CPAC, se sent en sécurité.
Le choix pour la communauté juive semble donc de plus en plus clair. Certains membres du gouvernement de Macron ont affiché leur soutien au Nouveau Front populaire en cas de duel avec le RN. Dans ces conditions, le Rassemblement national, les LR pro-Éric Ciotti et ceux qui prônent l’union des droites apparaissent comme le seul rempart contre l’antisémitisme, et le seul défenseur des valeurs de la République. Eux seuls ont la capacité de faire barrage à l’extrême-gauche antisémite du Nouveau Front populaire.
C’est pour cela que Republicans Overseas France organise le 26 juin à Paris une conférence sur le thème du vote juif et du RN, avec les autres partis de droite prônant l’union. Le tabou doit être levé et ce sujet doit être débattu. À notre événement historique, seront présents les députés sortants RN Julien Odoul et Yaël Menache, le député sortant et président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, l’avocat Gilles-William Goldnadel, les journalistes André Bercoff, Élisabeth Lévy, ainsi que d’autres personnalités.
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