Le groupe d’électroménager Seb, qui commercialise notamment les poêles Tefal, a annoncé mercredi le lancement d’une filière de recyclage de poêles et casseroles en France, avec pour objectif de produire plus d’une poêle sur deux (60%) avec de l’aluminium recyclé d’ici deux ans et, à terme, 100%.
Le groupe avait lancé des opérations de recyclage ponctuelles dès 2012, mais à l’époque, nombre de consommateurs étaient « réticents » à l’idée d’acheter des produits recyclés, selon la direction.
Entre 2012 et 2024, le groupe a collecté deux millions de poêles : avec cette filière installée en continu, Seb entend changer d’échelle, espérant collecter au moins 20 millions de poêles d’ici 2027, « toutes marques, tous types de poêles et tous revêtements confondus », qui représenteront 5000 tonnes d’aluminium.
Cette matière première permettra d’économiser « plus de 90% d’énergie par rapport à la production d’aluminium vierge », indique le groupe, qui vante « une première mondiale au service de l’environnement », un peu plus de neuf mois après avoir été secoué par un projet de loi d’interdiction des polluants éternels (PFAS) présents dans une partie de ses poêles.
Les ustensiles de cuisine avaient finalement été exclus du champ de l’interdiction après une opération de lobbying tous azimuts du groupe, et le parcours parlementaire du texte a été interrompu par la dissolution, mais les écologistes espèrent bien remettre l’ouvrage sur le métier.
Les « polluants éternels » sur la santé
Seb n’a pas renoncé à utiliser, pour le revêtement anti-adhésif d’une partie de ses produits, du PTFE (polytétrafluoroéthylène), un PFAS sans danger selon lui pour la santé et employé dans près d’une poêle sur deux produite par ses soins dans le monde. Il précise cependant auprès d’un journaliste de l’AFP que ce composant sera « détruit » par ses affineurs partenaires lors des opérations de recyclage, au cours desquelles les ustensiles seront incinérés « à plus de 1200 degrés ».
Le sujet est sensible, alors que monte l’inquiétude sur les effets que peuvent avoir les « polluants éternels » sur la santé : en cas d’exposition sur une longue période, ils peuvent avoir des effets sur la fertilité ou favoriser certains cancers, d’après de premières études.
En outre, le coût de la décontamination de l’environnement de ces molécules en Europe pourrait atteindre 2000 milliards d’euros en deux décennies, selon une enquête de plusieurs médias coordonnée par le quotidien Le Monde, publiée mardi. Le groupe a précisé à l’AFP « garantir une traçabilité totale » des opérations de recyclage des ustensiles, qui seront récoltés dans « 1500 à 1700 points de collecte ».
« Points de collecte en déchèteries et magasins »
Seb s’appuiera, dès le premier trimestre 2025, sur « les principales enseignes de distribution (Auchan, Leclerc, Carrefour), et développera aussi un réseau de points de collecte en déchèteries et magasins ».
D’après des études, entre 2,6 et trois poêles ou casseroles usagées « dorment au fond des tiroirs » des Français, selon le groupe. Au-delà de la France, le groupe espère élargir cette démarche « rapidement sur le reste de l’Europe » et a déjà un œil au-delà du continent.
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