Élisabeth Borne a « le sentiment du devoir accompli » mercredi, au lendemain de l’adoption « sans les voix du Rassemblement national », de la loi immigration « qui respecte nos valeurs » et n’a pas provoqué selon elle « de crise dans la majorité ».
Sur France inter, la Première ministre a cependant admis que des mesures du texte étaient probablement inconstitutionnelles et a estimé que le texte « serait amené à évoluer » après l’examen du Conseil constitutionnel saisi par le président de la République.
Face aux critiques virulentes de la gauche, des associations et d’une partie de sa majorité sur ce texte orienté à droite, la Première ministre, « profondément humaniste », assure avoir « veillé à ce que ce texte respecte nos valeurs ».
« On voulait faire voter un texte sur des mesures utiles, efficaces, attendues par nos concitoyens, avec deux objectifs : éloigner plus rapidement, plus efficacement ceux qui n’ont pas le droit d’être en France et mieux intégrer ceux que nous choisissons d’accueillir », a-t-elle résumé.
Elle a estimé que le texte, voté par 349 voix contre 186, avait été adopté sans les 88 voix du RN qui « a fait le coucou ». « Je ne tiens pas compte des voix du Rassemblement national. Sans ces voix, ce texte a été adopté », a-t-elle insisté.
« Pas de crise de la majorité » et pas exclu de « revenir » sur certaines mesures
Elle a assuré qu’il n’y avait « pas de crise dans la majorité » qui souhaite « avancer », dont près d’un quart des députés n’ont pas voté le texte, et qu’Emmanuel Macron n’avait « pas reçu la démission » du ministre de la Santé d’Aurélien Rousseau.
« C’est un non-sujet. On va arrêter de commenter des choses qui n’existent pas », a-t-elle répondu alors que, selon une source ministérielle, Aurélien Rousseau a fait parvenir une lettre à la cheffe du gouvernement elle-même.
Sur le fond du texte, Élisabeth Borne a reconnu qu’il « peut y avoir des dispositions » sur lesquelles « on a fait part de nos doutes aux Républicains » sur leur constitutionnalité. Elle n’a pas exclu de « revenir » sur certaines mesures controversées, comme les aides personnalisées au logement ou la caution pour les étudiants étrangers qui pourrait être symbolique, « de 10 ou 20 euros ».
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