Demain, 16 juin les députés de l’UE vont voter une directive européenne protégeant le secret des affaires. Bientôt les journalistes et leurs sources pourront être attaqués par une entreprise si elle estime que leur investigation à révéler des informations qu’elle voulait garder secrètes. C’est pour protéger le travail des journalistes qu’Elise Lucet a lancé depuis le 4 juin une pétition se terminant théoriquement aujourd’hui et que vous pouvez encore signer sur le site Change.org.
Informer n’est pas un délit
On se rappelle les enquêtes de l’émission Cash Investigation mettant le doigt là où çà fait mal et s’invitant à l’improviste aux réunions des actionnaires. Les dessous de la politique de management du groupe Les Pages Jaunes, les enfants chinois fabriquant les téléphones d’Huawei, les révélations de redistribution des dividendes chez Sanofi Aventis, … autant de sujets qui fâchent mais qui montrent une réalité économique qui s’emballe créant plus de souffrances que de richesses.
Devant cet esprit de libéralisme sans morale, le journalisme d’investigation est le seul contrepoids possible. Il permet de défendre le droit des citoyens à être correctement informés, sur des faits qui a un moment ou un autre leur seront vitaux.
Selon Elise Lucet « avec la directive « Secret des Affaires », vous n’auriez jamais entendu parler du scandale financier de Luxleaks, des pesticides de Monsanto, du scandale du vaccin Gardasil… Et j’en passe ». Pire encore, une entreprise pourra saisir un juge et menacer le journaliste ou la source, de millions ou milliards d’euros d’amendes pour dommages et intérêts. Quelle rédaction, quel journaliste, quelle source, pourra assumer un tel coup de massue : aucun, on est bien là dans toute sa splendeur dans une censure institutionnalisée.
Pour les défenseurs du texte, il s’agit officiellement de « défendre les intérêts économiques des entreprises européennes, principalement des « PME » ». Mais ces informations ont été vérifiées grâce au travail de journalistes. Les entreprises qui se sont rapprochées de la Commission pour faire passer ce texte, sont en fait surtout des « multinationales adeptes inconditionnelles du lobbying : Air Liquide, Alstom, DuPont, General Electric, Intel, Michelin, Nestlé et Safran, entre autres. »
Pourront-elles impunément violer les lois internationales et nationales au nom d’un dépassé droit au « secret des affaires »? Est-il encore possible pour les entreprises de se cacher discrètement dans des paradis fiscaux, d’utiliser les nouvelles formes d’esclave moderne, de favoriser la pression psychologique dans les ressources humaines, etc. La réponse doit bien évidemment être non.
Quand l’information devient vitale pour l’intérêt du public
Cette importance d’une presse libre fait écho aux nombreuses enquêtes menées par Epoch Times en Chine depuis les années 2000.
En 2008, par exemple, à quelques mois des Jeux Olympiques de Pékin commencent à apparaître les premiers bambins dans les hôpitaux, victimes du lait contaminé. Pour le pouvoir en place en Chine, pas question d’en parler dans les journaux au risque de nuire à l’image de la Chine à la veille des Jeux. Aussitôt Epoch Times a sorti l’information pour en informer les familles faisant fi de la censure. En tout, ce sont 400.000 enfants de bas âge qui ont été contaminés pendant plusieurs mois dont une dizaine qui sont décédés. Cela aurait pu être évité, si la presse avait été libre, si elle avait pu jouer son rôle, et si les intérêts financiers n’en avaient pas bloqué son exercice.
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Même déroulement avec le Sras en 2003, et plus récemment avec les prélèvements d’organes à vif sur les pratiquants de Falun Gong afin répondre à la lucrative demande internationale d’organes. Au total jusqu’à aujourd’hui, ce sont près de 100.000 cas de transplantations d’organes forcées qui ont été recensées en Chine (selon les chiffres officiels) avec à chaque fois des corps qui disparaissent (en 2006, avait éclaté le scandale avec l’hôpital de Sujiatun où l’enquête avait conclu à l’utilisation du four crématoire des hôpitaux).
270.000 signataires, plus que 30.000 pour atteindre l’objectif
Donc le droit à l’information et à l’investigation est vital dans nos pays pour permettre à la presse de jouer son rôle de contrepoids et pour prévenir des fonctionnements suspects des grandes entreprises.
Sur le site de la pétition, on peut voir aujourd’hui 270. 000 signataires, il en manque encore 30.000 d’ici demain, et vous qu’allez-vous faire?
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