Emmanuel Macron déclare que la Grande-Bretagne et la France proposent une trêve partielle d’un mois en Ukraine

La trêve proposée entre la Russie et l'Ukraine n'inclurait pas de troupes au sol et ne concernerait que les frappes aériennes, les combats navals et les infrastructures énergétiques

Par Chris Summers
3 mars 2025 20:24 Mis à jour: 3 mars 2025 21:06

Le président français Emmanuel Macron a déclaré que la France et la Grande-Bretagne proposaient une trêve d’un mois entre la Russie et l’Ukraine qui interromprait les frappes aériennes, mais ne couvrirait pas les combats au sol.

Dans une interview exclusive accordée au Figaro, M. Macron a déclaré : « En cas de cessez-le-feu, il serait très difficile de vérifier que [la trêve] est respectée le long de la ligne de front. »

M. Macron a ajouté que la ligne de front de 900 milles (environ 1450 km) équivalait à un voyage de Paris à Budapest.

Le Président a précisé que le plan prévoyait une « trêve dans les airs, sur les mers et les infrastructures énergétiques ».

La Russie s’est activement attaquée aux infrastructures énergétiques de l’Ukraine, provoquant d’importantes coupures d’électricité qui ont sapé le moral des troupes et entravé l’effort de guerre de Kiev.

Le président français s’est confié au Figaro alors qu’il s’envolait pour Londres où se tenait, le 2 mars, un sommet avec les dirigeants européens, organisé par le Premier ministre britannique Keir Starmer.

M. Starmer a déclaré qu’il travaillait sur un plan de paix entre Kiev et Moscou, destiné à recevoir le soutien des États-Unis, et a averti que l’Europe devait faire le « gros du travail » en ce qui concerne la protection de l’Ukraine.

Mais lundi, un ministre du gouvernement britannique a suggéré une distanciation du Royaume Uni de l’idée d’une trêve d’un mois et a déclaré que diverses options étaient sur la table.

Le même jour, le ministre des forces armées, Luke Pollard, a lancé à Times Radio : « Aucun accord n’a été conclu sur ce à quoi ressemble une trêve, et je ne reconnais donc pas la partie précise que vous avez mentionnée. »

Interrogé sur l’envoi de troupes européennes en Ukraine sans garanties de sécurité de la part des Etats-Unis, M. Pollard a répondu : « Des déploiements militaires sont possibles. Mais le fait est que nous voulons une paix durable. »

« C’est là qu’il est vraiment important de comprendre la distinction entre une courte pause, qui pourrait être obtenue, mais qui ne soutient pas une paix durable, parce que le président Zelensky et les Ukrainiens craignent vraiment qu’une courte pause permette simplement aux forces russes de se reconstituer, de se réarmer, de se regrouper et d’attaquer à nouveau », a-t-il poursuivi.

Le sommet du 2 mars a eu lieu après que la rencontre du président ukrainien Volodymyr Zelensky le 28 février à la Maison-Blanche s’est terminée par une discussion houleuse, le président Donald Trump lui reprochant de ne pas être prêt pour la paix et de ne pas être reconnaissant du soutien de l’Amérique dans la défense de son pays contre l’invasion russe de trois ans.

Plusieurs dirigeants européens ont apporté leur soutien au dirigeant ukrainien et ont promis de faire davantage pour aider son pays.

Des troupes européennes dans une deuxième phase

Mais M. Macron a déclaré que, selon la proposition franco-britannique, les troupes européennes au sol ne seraient déployées en Ukraine que dans une deuxième phase, après la fin des combats au sol entre les forces russes et ukrainiennes.

« Il n’y aura pas de troupes européennes sur le sol ukrainien dans les semaines qui viennent. La question est de savoir comment on utilise ce temps pour essayer d’obtenir une trêve, avec des négociations qui prendront plusieurs semaines, puis, une fois la paix signée, un déploiement », a déclaré M. Macron au Figaro.

« Nous voulons la paix. Nous ne la voulons pas à n’importe quel prix, sans garanties », a-t-il ajouté.

Lorsque des journalistes à Londres ont demandé à M. Zelensky s’il était au courant du plan anglo-français, il a répondu  : « Je suis au courant de tout. »

M. Macron a également déclaré au Figaro que son pays, et d’autres nations européennes, devaient dépenser davantage pour la défense.

Il a précisé que cela pourrait représenter entre 3 et 3,5 % du produit intérieur brut (PIB).

Le président Macron a également déclaré que la Commission européenne devait être plus innovante en matière de dépenses de défense, et il a ajouté : « Nous avons probablement besoin, dans un premier temps, de 200 milliards d’euros pour être en mesure d’investir. »

Le 14 février, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a accepté d’assouplir les règles fiscales pour permettre des dépenses supplémentaires en matière de défense.

Mme Von der Leyen a déclaré : « Qu’il n’y ait pas de place pour le doute, je crois qu’en matière de sécurité européenne, l’Europe doit faire plus, l’Europe doit apporter plus sur la table, et pour y parvenir, nous avons besoin d’une augmentation des dépenses de défense européenne. »

Un sommet extraordinaire de l’Union européenne doit avoir lieu le 6 mars et M. Macron a déclaré qu’il souhaitait que les dépenses de défense soient le principal point à l’ordre du jour.

Emmanuel Macron a précisé : « Il y a des fonds de cohésion structurelle et des fonds de programmes existants qui ne sont pas utilisés […] et je veux que nous puissions donner à la Commission un mandat pour utiliser des financements innovants. C’est-à-dire soit des prêts conjoints, soit le Mécanisme européen de stabilité, pour lever ensemble des sommes considérables. »

Le Kremlin méprise le sommet

Lundi, le Kremlin a déclaré que les promesses faites par les dirigeants européens lors du sommet de Londres n’apporteraient pas de solution pacifique au conflit.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que les missiles de défense aérienne offerts par la Grande-Bretagne, d’une valeur de 2 milliards de dollars, ne feraient que permettre la poursuite des hostilités et n’encourageraient pas M. Zelensky à rechercher la paix.

M. Peskov a déclaré : « Ce qui s’est passé à la Maison-Blanche vendredi a bien sûr démontré à quel point il sera difficile de parvenir à une trajectoire de règlement concernant l’Ukraine. Le régime de Kiev et M. Zelensky ne veulent pas la paix. Ils veulent que la guerre continue. »

« Il est très important que quelqu’un oblige M. Zelensky lui-même à changer de position. Quelqu’un doit faire en sorte que M. Zelensky veuille la paix. Si les Européens y parviennent, ils devraient être honorés et félicités », a-t-il ajouté.

Avec Reuters

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