« Cette question du temps scolaire on va la rouvrir », a déclaré Emmanuel Macron ce dimanche 2 février, alors qu’il était en déplacement à Colmar (Haut-Rhin).
En marge d’un déplacement en Alsace dans le cadre de la commémoration des 80 ans de la libération de Colmar, le chef de l’État a été interpellé par un enfant à propos de l’emploi du temps chargé des écoliers français.
« Des vacances qui sont très, très longues l’été »
« Pourquoi les emplois du temps sont très chargés ? C’est qu’en fait la France a des vacances plus longues que dans beaucoup de pays », a affirmé le président de la République à un jeune garçon ce dimanche, dans une conversation captée par BFMTV. « La question qu’on peut se poser pour nos enfants c’est de savoir s’il ne faut pas revoir les vacances pour pouvoir ‘décontraindre’ (sic.) un peu les semaines pour mieux apprendre », a-t-il poursuivi.
Éducation: le chef de l’État propose d’alléger les vacances scolaires pour « mieux apprendre » pic.twitter.com/NmD7uKTwvj
— BFMTV (@BFMTV) February 2, 2025
Citant en exemple l’Espagne, l’enfant a indiqué qu’il y avait « autant de vacances », et pourtant, « les emplois du temps sont beaucoup plus allégés ». Et Emmanuel Macron de lui répondre : « Non, il y a beaucoup de pays qui partent en vacances par exemple à partir du 14 juillet. C’est vrai qu’on a des vacances qui sont très très longues l’été, ce qui fait d’ailleurs que pour les enfants qui ne sont pas accompagnés forcément dans leurs familles, ils vont perdre souvent du niveau scolaire. » Il a souligné que par rapport à l’époque où il était enfant, des temps de vacances ont depuis été « rajoutés ».
« Les grandes vacances se sont déplacées, on part plus tôt et on rentre aussi plus tôt »
« Ce qui a bougé, ce sont les calendriers des vacances. Les grandes vacances se sont déplacées, on part plus tôt et on rentre aussi plus tôt. D’autres vacances sont apparues et se sont étoffées », a indiqué auprès du Parisien Claude Lelièvre, historien spécialisé dans l’éducation française. De plus, le rallongement des vacances de la Toussaint et de février sont « plutôt récents ». « C’est peut-être ça qui fait que le président a l’impression d’une augmentation », a supposé l’historien.
D’après les données de l’OCDE, la France se situe dans la moyenne haute en Europe puisque les élèves ont un peu plus de 16 semaines de vacances par an, dont 8 semaines pour l’été. En comparaison, l’Italie, l’Espagne et le Portugal ont minimum 11 semaines de congés estivaux, la Pologne en a 10, la Roumanie 11 et la Grèce 12. Et si la Suède et la Finlande ont 9 semaines de vacances l’été, l’Allemagne, elle, n’en a que 6.
« Ils perdent énormément pendant l’été »
Fabienne Fichot, ancienne principale adjointe du collège Anne-Frank à Antony (Hauts-de-Seine) exerçant maintenant à Béziers (Hérault), a expliqué dans les colonnes du quotidien francilien son souhait de voir les vacances estivales diminuer car, estime-t-elle, lorsque les élèves font leur rentrée, « ils ont tout oublié de ce qu’ils ont fait l’année d’avant ». Tout comme le président, elle aussi est d’avis que « dans les familles en difficulté, comme il n’y a pas d’autres propositions que celle de l’école pour apprendre, ils perdent énormément pendant l’été ».
Pour Sophie Vénétitay, la secrétaire générale du Snes-FSU (le principal syndicat enseignant), ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron « ressort l’idée des vacances scolaires » et d’ailleurs « il le fait à chaque fois qu’il a besoin de faire diversion et de parler d’autre chose que des sujets urgents de l’école », a-t-elle déploré auprès de France Info ce lundi 3 février. « L’école est en train de s’effondrer, on manque de professeurs, il faut recruter et il faut surtout augmenter les salaires et améliorer les conditions de travail », a-t-elle martelé.
Elle espère pouvoir discuter de ce sujet compliqué du temps scolaire des élèves avec la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne, qui a indiqué au Parisien le 15 janvier dernier qu’un changement était envisagé pour l’année scolaire 2026. « Bien souvent, les différents gouvernements ont eu davantage tendance à entendre le lobby du tourisme plutôt que les intérêts des élèves et des professeurs », a-t-elle déploré.
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