Après Emmanuel Macron reçu sous les sifflets et huées, Jordan Bardella a au contraire eu un accueil favorable des visiteurs du Salon de l’Agriculture.
Le président Emmanuel Macron, lors de sa visite chaotique au Salon de l’Agriculture, n’a pas mâché ses mots. Il a directement accusé le parti du Rassemblement national (RN) d’être impliqué dans la fronde des agriculteurs. « Malgré les discussions et les avancées, un syndicat a fait le choix de ne pas appeler au calme : c’est la Coordination rurale », note-t-il. Avant d’ajouter : « des décideurs locaux de la Coordination rurale sont engagés de manière très officielle au Rassemblement national ».
Au lendemain de la visite présidentielle marquée par des heurts, le président du RN a arpenté le Salon, pendant deux jours entiers, point d’orgue d’un soutien sans faille à la colère paysanne qui s’exprime depuis un mois. « Je veux mon selfie ! » : dans les allées du Salon de l’agriculture, à Paris, Jordan Bardella, s’est appuyé dimanche sur une popularité éprouvée à coups d’innombrables photos souvenirs.
Au sujet des accusations du président de la République à l’égard de son parti, M. Bardella a réagi : « il tombe dans une forme de complotisme, de paranoïa qui est le propre de tous les extrêmes ». Emmanuel Macron est tombé dans « une dérive schizophrénique assez inquiétante et dangereuse », estime-t-il.
Il faut « changer les règles » à Bruxelles
Dans une foule partagée entre les tenants du « Je veux mon selfie » et ceux du « J’ai eu mon selfie », le patron du RN a appelé les agriculteurs à faire preuve d’un « patriotisme économique ».
Présenté par Emmanuel Macron comme le porteur d’un « projet de bêtise » qui consisterait à « sortir de l’Europe », l’eurodéputé et candidat aux prochaines élections européennes assure vouloir « changer les règles de l’UE » en « la poussant de l’intérieur ». « Il faut changer de logiciel. Évidemment, il y a la question du revenu et du travail, mais il faut que nos agriculteurs soient compétitifs. Or, ils sont mis en concurrence avec des produits ou des filières qui ne respectent aucune des normes qui leur sont imposées, c’est très compliqué ».
Gabriel Attal, qui s’est rendu dimanche soir au dîner des 60 ans du Salon de l’Agriculture, a tenté d’apaiser le jeu en affirmant que « tout le gouvernement (est) aux côtés des agriculteurs » et que « le pays tout entier a été uni derrière (eux) » lors de leurs manifestations.
Le chef du gouvernement avait récemment déclaré dans Le Monde que « l’arc républicain, c’est l’hémicycle », avant d’être contredit quelques jours plus tard par le chef de l’État, dans les colonnes du journal du PCF L’Humanité, où il affirmait : « Je n’ai jamais considéré que le Rassemblement national et Reconquête! s’inscrivaient dans ‘‘l’arc républicain’’’.
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