Emmanuel Macron a estimé vendredi que la situation des lycées professionnels était « inacceptable », mais qu’il n’y avait « aucune fatalité » à « garder le même nombre de décrocheurs », lors d’une visite dans un lycée professionnel d’Orange (Vaucluse) pour la pré-rentrée des enseignants.
« La situation est inacceptable, parce que c’est celle au fond de l’assignation à résidence que je dénonçais il y a six ans, de beaucoup d’injustice et de déterminismes familiaux », a affirmé le chef de l’État.
« On sait bien qu’on a beaucoup de nos jeunes qui sont orientés en lycée pro, pas toujours par choix, mais parce qu’ils n’ont en fait pas réussi au collège et que ce sont les fruits d’un décrochage qui a commencé avant », a-t-il ajouté, devant des enseignants du lycée de l’Argensol et des chefs d’entreprises locales qui embauchent des jeunes issus de ce lycée.
« On n’avait pas touché depuis des décennies à cette filière. Et je pense que d’ailleurs si elle touchait beaucoup plus d’enfants de responsables politiques, médiatiques ou autres, on l’aurait fait bien plus tôt », a-t-il lancé.
Emmanuel Macron vient d’arriver au lycée de l’Argensol à Orange, entouré d’élus vauclusiens. Il doit prendre la parole dans l’atelier de carrosserie sur sa réforme de la formation professionnelle. pic.twitter.com/7Tq5Dv7QTF
— France Bleu Vaucluse (@bleuvaucluse) September 1, 2023
Renforcer l’attrait pour ces filières
Le président avait présenté en mai la réforme du lycée professionnel à Saintes (Charente-Maritime), l’une de ses promesses de campagne en 2022. L’objectif est de renforcer l’attrait pour ces filières, en donnant accès à des formations plus qualifiantes, d’améliorer l’insertion professionnelle des jeunes et de lutter contre le décrochage scolaire. Elle prévoit notamment la création de nouveaux dispositifs contre le décrochage et pour l’insertion des jeunes, la création de « bureaux des entreprises » dans les lycées ou la rémunération des lycéens pendant leur stages.
Soulignant qu’« on a encore beaucoup de nos filières qui soit ne mènent pas à un diplôme, soit ne mènent pas un emploi », avec en moyenne « 40% de nos jeunes qui auront un emploi dans les six mois qui suivront leur diplôme » de niveau bac, le chef de l’État a affirmé qu’en cette rentrée, « il y a un engagement inédit de la nation pour les filières, les élèves que vous servez ». « Il n’y aucune fatalité à se dire qu’en lycée professionnel, on devrait garder le même nombre de décrocheurs », a-t-il poursuivi.
Un tiers des lycéens, soit environ 621.000 élèves, sont scolarisés en lycée professionnel.
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