Emmanuel Macron plaide pour un « nouvel ordre international » et envisage de nouveaux rapports avec la Russie, après la guerre

Par Epoch Times
23 septembre 2024 11:07 Mis à jour: 23 septembre 2024 11:07

Le président français Emmanuel Macron a estimé qu’il faudrait « repenser notre rapport à la Russie » après la guerre en Ukraine, et plaidé pour « un  nouvel ordre international », dimanche à Paris lors de la « Rencontre pour la Paix » organisé par Sant’Egidio.

« Il nous faudra penser une nouvelle forme d’organisation de l’Europe et repenser notre rapport à la Russie après » la guerre en Ukraine, a déclaré M. Macron en ouverture des rencontres de cette communauté catholique proche du Vatican.

Sur le sujet des relations avec Moscou, Emmanuel Macron avait été très critiqué pour avoir déclaré en mai 2022, plus de deux mois après que Moscou avait lancé ses troupes contre l’Ukraine, qu’il ne fallait pas « humilier » la Russie. Il s’était a contrario attiré des critiques occidentales deux ans plus tard pour avoir refusé d’exclure l’envoi de troupes sur le sol ukrainien.

« Il nous faut être suffisamment imaginatifs pour penser la paix de demain, une paix en Europe sous une forme nouvelle, » a-t-il déclaré lors de ces rencontres réunissant religieux, politiques et experts. Il faudra prendre en compte « la réconciliation avec les Balkans et la réalité d’une Europe dans sa forme géographique, qui n’est ni tout à fait l’Union européenne, ni résolument l’OTAN », a-t-il ajouté.

« Bâtir un nouvel ordre international »

Il a appelé à « bâtir un nouvel ordre international » car « notre ordre, aujourd’hui, est incomplet et injuste » parce que « nombre de pays les plus peuplés n’existaient pas quand les sièges ont été distribués ».

Il faut « un ordre où tel ou tel ne peut pas bloquer les autres et où les pays sont dignement représentés, et donc le faire avec des instances beaucoup plus justes, qu’il s’agisse des Nations unies, de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international ».

« J’y reviendrai cette semaine à l’ONU », a indiqué le président français, qui sera mardi et mercredi à l’Assemblée générale des Nations unies.

« La paix n’est possible que dans la coexistence » et « il y aura une place, une terre, un État, une coexistence, la reconnaissance de l’existence de chacun, la reconnaissance du droit à vivre en paix de chacun », a-t-il encore déclaré, relevant que « pour ce qui se joue aujourd’hui au Proche-Orient, c’est ça la clé ».

Avant ce discours, le grand rabbin Haïm Korsia avait lancé un appel au chef de l’État : « il importe que vous soyez à nos côtés, tous les religieux, et tous ceux qui espèrent en l’humain, pour affirmer que la bataille n’est pas vaine, que l’antisémitisme et toutes les haines ne sont pas une fatalité ».

Le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz s’est lui dit « hanté par la folie inhumaine qui ravage Gaza ». « Je prie pour que ce cauchemar se dissipe et que la région trouve enfin la voie d’une paix juste et définitive », a-t-il dit dans une déclaration lue par un porte-parole.

« Imaginer la paix » devrait être « à notre portée »

« Cette quête de dialogue peut paraître naïve face aux 59 conflits en cours », a relevé Valérie Régnier, représentante de Sant’Egidio en France. « Il n’y a jamais eu autant de guerres depuis 1945 », a-t-elle souligné, avant de faire référence à une « culture de la guerre, devenue à nouveau acceptable » et « considérée comme une douloureuse nécessité ».

« Si nous sommes capables de réunir toutes les nations autour de l’idéal de l’olympisme, de reconstruire des cathédrales, imaginer la paix doit être à notre portée », a affirmé l’archevêque de Paris Laurent Ulrich, lors de cette session inaugurale qui réunissait aussi la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, des responsables de Sant’Egidio et une réfugiée afghane.

Près de 4000 personnes sont attendues jusqu’à mardi pour cette « Rencontre internationale pour la paix », en partenariat avec l’Église catholique à Paris.

Au total 21 forums sont prévus sur des thématiques variées, comme l’Afrique, les migrations, la démocratie ou « un monde sans armes nucléaires »…

La rencontre se terminera mardi sur le parvis de Notre-Dame avec la lecture d’un message du pape François, l’allumage de candélabres pour la paix et une minute de silence en mémoire des victimes de la guerre.

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