Les propos du chef de l’État sur l’affaire Gérard Depardieu, dont il se dit « grand admirateur », ont déclenché une vague d’indignation.
Ce mercredi soir dans C à vous sur France 5, lors de sa longue interview, Emmanuel Macron a dénoncé la « chasse à l’homme » dont faisait l’objet l’acteur Gérard Depardieu, à la suite de la diffusion du reportage Complément d’enquête sur France 2 le 7 décembre dernier.
? DIRECT ?️ – « Moi, je suis un grand admirateur de Gérard Depardieu », déclare Emmanuel Macron, qui est interrogé sur les propos sexistes tenus par l’acteur.
? Ce n’est pas sur la base d’un reportage qu’on enlève une légion d’honneur », insiste Emmanuel Macron, soulignant que… pic.twitter.com/Cc1UuYW50P
— franceinfo (@franceinfo) December 20, 2023
Pour le président, Gérard Depardieu « rend fier la France »
« Il y a une chose dans laquelle vous ne me verrez jamais, ce sont les chasses à l’homme. Je déteste ça », a expliqué le chef de l’État ce mercredi sur France 5. Face à l’intention de la ministre de la Culture Rima Abdul Malak d’ôter la Légion d’honneur au comédien – la Grande Chancellerie de la Légion d’honneur ayant l’intention d’engager une « procédure disciplinaire » à son encontre, selon les propos exprimés par la ministre ce vendredi 15 décembre sur la même chaîne – Emmanuel Macron a mentionné que cette distinction est un Ordre qui n’est « pas là pour faire la morale », stipulant que la ministre s’était quelque peu « avancée » sur cette question.
Le président de la République s’est également dit « grand admirateur de Gérard Depardieu », qu’il considère comme « un immense acteur ». Ce dernier, qui est visé par deux plaintes en France pour viol et agression sexuelle et qui est mis en examen dans l’un des deux cas, réfute ces accusations.
« Il a fait connaître la France, nos grands auteurs, nos grands personnages dans le monde entier » et « rend fier la France », a poursuivi Emmanuel Macron, contredisant la ministre de la Culture, qui elle, estime que les propos de la star française du cinéma rapportés dans Complément d’enquête font « honte à la France ».
Ou quand #Macron défend #GérardDepardieu et refuse de lui enlever la Légion de l’horreur que j’appelle aussi PédoLégion. Aux fans de Depardieu qui ne veulent pas accepter que l’idole depuis leur enfance puisse éventuellement être une pourriture et qui me tomberont encore dessus,… pic.twitter.com/S8rgnzOil1
— Claire Gabriel (@Claire_Gabriel_) December 21, 2023
Il met en avant la « présomption d’innocence »
« Il y a parfois des emballements sur des propos tenus. Je me méfie du contexte », a insisté le président de la République en parlant des polémiques sur certains « passages » du reportage. Un point que défend la famille du comédien. Sa fille, Julie Depardieu, dénonce dans une tribune du Journal du dimanche une « cabale » et pointe effectivement « une mise en scène » et des plans de coupe « suspects », dans ce reportage de France 2.
« Et donc ce n’est pas sur la base d’un reportage ou de telle ou telle chose qu’on enlève la Légion d’honneur à un artiste parce qu’à ce tarif-là, on aurait enlevé la Légion d’honneur à beaucoup d’artistes », a encore souligné Emmanuel Macron avant de préciser : « Vous pouvez accuser quelqu’un, il y a peut-être des victimes, mais il y a aussi une présomption d’innocence qui existe. » Il a conclu en exprimant son souhait que Gérard Depardieu « puisse défendre ses droits comme tout un chacun » et « continuer à travailler, à créer ».
« Emmanuel Macron est venu rappeler le principe de présomption d’innocence et je trouve ça positif. Il y a un but juste, la lutte contre les violences faites aux femmes, mais la fin aussi juste soit-elle ne justifie pas tous les moyens »
Depardieu : Me Julia Minkowski dans #CàVous pic.twitter.com/4IxbCfWCJd
— C à vous (@cavousf5) December 21, 2023
Les propos d’Emmanuel Macron n’ont pas manqué de faire réagir, notamment au sein de la classe politique. La députée écologiste Sandrine Rousseau a écrit sur ses réseaux sociaux : « Les mots d’Emmanuel Macron au sujet de Depardieu sont encore une fois une insulte au mouvement de libération de la parole des victimes de violences sexuelles. »
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