Le Président Emmanuel Macron s’est entretenu mardi à Rome avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, en plein débat européen sur le dossier migratoire.
Le chef de l’État, qui avait reçu Mme Meloni en juin à Paris, a participé dans la matinée aux obsèques de l’ancien président italien Giorgio Napolitano. Les deux dirigeants sont arrivés ensemble vers 13h30 (11h30 GMT) au Palazzo Chigi, siège de la présidence du conseil dans la capitale italienne, a constaté un photographe de l’AFP. Aucun point presse n’était prévu à ce stade à l’issue de leur entrevue, a-t-on indiqué dans l’entourage des deux responsables.
M. Macron et Mme Meloni ont récemment multiplié les déclarations d’apaisement et de volonté d’agir de concert pour gérer les flux de migrants après l’arrivée en quelques jours mi-septembre de milliers de personnes sur la petite île italienne de Lampedusa, située à 150 km des côtes tunisiennes en Méditerranée.
« On ne peut pas laisser les Italiens seuls »
« On ne peut pas laisser les Italiens seuls », a estimé Emmanuel Macron dimanche soir à la télévision. Une main tendue que Mme Meloni a immédiatement dit « accueillir avec beaucoup d’intérêt ». Ils se reverront vendredi à Malte à l’occasion du 10ème sommet des pays du sud de l’Union européenne.
Le nombre des arrivants en Italie sur des bateaux en provenance d’Afrique du Nord a augmenté, avec plus de 133.000 migrants enregistrés jusqu’à présent cette année, contre près de 70.000 pour la même période de 2022. Les chiffres n’ont toutefois pas encore dépassé ceux de 2016, lorsque plus de 181.000 personnes, dont beaucoup de Syriens qui fuyaient la guerre, étaient parvenues en Italie. Les relations entre Paris et Rome s’étaient crispées en novembre 2022, lorsque l’Italie avait refusé d’accueillir le navire humanitaire Ocean Viking et les 230 migrants à son bord, poussant Paris à le laisser accoster à Toulon, tout en dénonçant le comportement « inacceptable » de Rome.
Plan d’aide d’urgence de l’UE
Mme Meloni, à la tête du parti post-fasciste Fratelli d’Italia, reproche aux autres États européens de ne pas prendre leur part dans l’accueil des migrants, alors que l’Italie est en première ligne. À l’invitation de la dirigeante italienne, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’est rendue à Lampedusa et a présenté un plan d’aide d’urgence en dix points consistant à renforcer les contrôles en mer, à lutter contre les passeurs et à accélérer les procédures d’examen des demandes d’asile.
À Rome, Emmanuel Macron a assisté aux funérailles civiles de l’ancien président italien (2006-2015) Giorgio Napolitano, dirigeant historique du Parti communiste et promoteur de la construction européenne, décédé vendredi à l’âge de 98 ans.
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