Emprisonnée au printemps 2020 pour avoir dénoncé les excès du régime chinois lors de la crise sanitaire, Zhang Zhan aurait dû être libérée ce lundi. Mais le flou demeure sur son sort, et les ONG s’inquiètent.
Quatre ans derrière les barreaux pour avoir voulu relater la situation réelle de la pandémie dans son pays. La journaliste chinoise devait être libérée, ce lundi 13 mai, au terme de la peine de prison prononcée contre elle par un tribunal de Shanghai le 28 décembre 2020. Toutefois, sa remise en liberté reste compromise, selon Reporter sans frontières (RSF). Une fois libérés, il est très fréquent que les journalistes incarcérés dans le cadre de leurs fonctions restent sous surveillance, en Chine.
L’ancienne avocate, qui s’était rendue à Wuhan au début de la pandémie de Covid-19, avait été arrêtée après avoir posté plus d’une centaine de vidéos relatives au virus sur WeChat, Twitter et YouTube. Dans ces images tournées dans les hôpitaux et les crématoriums, elle documentait la propagation du Covid-19 et la pression des autorités chinoises sur les familles des malades. « Tout est dissimulé. C’est le problème auquel ce pays est confronté actuellement: toute opposition de notre part pourrait être (écartée comme) des rumeurs », constatait-elle dans une vidéo deux semaines après son arrivée à Wuhan.
Nourrie de force et enchaînée
Dès les premiers mois de sa détention, Zhang Zhan avait entamé une grève de la faim pour protester contre son arrestation. À son procès, elle était apparue sur une chaise roulante, très affaiblie. Son poids serait alors descendu à 41 kilos, au lieu de 75. L’un de ses anciens avocats raconte qu’elle était nourrie de force, au moyen d’une sonde, et enchaînée. Très peu d’éléments ont filtré depuis sur l’état de santé de la quadragénaire et l’inquiétude grandit.
« Zhang Zhan a courageusement risqué sa vie pour informer ses concitoyens sur l’épidémie de Covid-19 à Wuhan. Elle n’aurait jamais dû être arrêtée, encore moins condamnée à une peine de prison, estime Cédric Alviani, directeur du bureau Asie-Pacifique de RSF dans un communiqué. Nous appelons la communauté internationale à intensifier la pression sur le régime chinois pour lui rendre sa liberté totale. »
#Chine: Après 4 ans de prison pour un reportage sur la pandémie Covid-19 la journaliste #ZhangZhan doit être libérée le 13/05.RSF appelle la communauté internationale à faire pression sur les autorités🇨🇳 pour assurer sa libération inconditionnelle lundi.https://t.co/2t1cVn3Nuc pic.twitter.com/2Jd3a6iyRi
— RSF (@RSF_inter) May 10, 2024
De nombreuses ONG tentent par tous les moyens de joindre sa famille, ou de récupérer des informations de la prison où elle était détenue, afin de vérifier si elle a bien été libérée. En vain. « Pour le moment, nous n’avons aucune nouvelle. C’est très préoccupant », déplore Aleksandra Bielakowska, chargée de plaidoyer pour RSF.
La Chine est actuellement le pays où il y a le plus de journalistes détenus en prison. Fin 2023, 121 reporters y étaient privés de liberté, selon RSF.
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