D’une distillerie reconvertie en producteur de gel hydroalcoolique aux cocktails à emporter d’un bar, le secteur allemand de la restauration a dû faire preuve de créativité pour faire face aux fermetures imposées par le Covid-19.
Trois entreprises racontent à l’AFP leur combat pour survivre:
Pour Bastian Heuser et ses partenaires, se lancer dans la fabrication de whisky sans connaissance de ce secteur n’avait déjà pas été chose facile il y a quelques années.
Mais depuis mars, ils n’ont eu d’autre choix que d’improviser pour éviter la fermeture complète de leur usine située au sud-est de Berlin, dans le Brandebourg, lors de la première vague du nouveau coronavirus.
« Nous avons dû réagir très rapidement car nous avions beaucoup investi au cours des trois dernières années et demi et nous ne disposions pas d’une grande réserve de liquidités », explique M. Heuser, co-fondateur et directeur du marketing du Stork Club.
Une opportunité s’est offerte à l’équipe d’entrepreneurs : la demande de désinfectants pour les mains s’étant envolée, les pharmacies de la région ont contacté l’usine pour savoir s’il était possible d’y distiller l’alcool entrant dans la composition des précieux gels.
La distillerie pourra résister à deuxième vague
En parallèle, ils ont pu écouler quelques fûts de whisky restants et profiter de l’afflux de touristes allemands empêchés de voyager à l’étranger en installant un bar dans la cour de leur boutique.
Des visites guidées, des dégustations et même des mariages ont également permis de maintenir la distillerie occupée tout l’été.
Selon M. Heuser, son entreprise « a réalisé un chiffre d’affaires jusqu’à 50 % supérieur à celui de l’année précédente, ce qui a plus ou moins permis d’effacer les pertes du printemps ». Il se dit confiant que la distillerie pourra résister à la tempête de la deuxième vague.
Bar à cocktails Bürkner Eck
« Penser à faire autre chose » et donc abandonner son commerce: c’est ce qu’envisageait un temps Katja Hiendlmayer, copropriétaire du bar à cocktails Bürkner Eck situé en plein cœur du quartier branché berlinois de Kreuzberg.
Mais la passion de son compagnon pour ce métier, barman de profession, et l’aide du gouvernement allemand indemnisant les entreprises fermées jusqu’à hauteur de 75% du chiffre d’affaires perdu, l’a fait changer d’avis.
Résultat: les barmans livrent désormais à vélo, dans un rayon de cinq kilomètres autour de leur établissement, des cocktails fraîchement embouteillés par leurs soins.
« Nous préférons travailler pour peu de revenus plutôt que de ne rien faire », explique Mme Hiendlmayer ajoutant vouloir aussi « préserver l’activité de ses employés ».
kits à emporter
Il parait loin le temps où les clients venaient à La Cantine d’Augusta, restaurant français du sud-ouest de la capitale allemande, partager leur repas sur ses grandes tablées.
Diese Woche im La Cantine d’Augusta !!!! Super Angebot!
3 Salami aus Savoie für 10€ !!!! pic.twitter.com/OL1DqtdbyZ— La Cantine d’Augusta (@CantineAugusta) October 9, 2015
Il y a eu la distanciation physique obligatoire, puis la fermeture de novembre et le responsable de l’établissement a dû remodeler son espace pour en faire une vitrine de la gastronomie française: désormais, les clients peuvent venir y chercher des spécialités culinaires importés de l’Hexagone, du fromage à la charcuterie ou aux pâtés, mets parfois difficilement trouvables à Berlin.
Ces kits à emporter permettent au propriétaire Sébastien Gorius de surmonter la deuxième vague épidémique qui frappe l’Allemagne dans la durée.
Pour fidéliser ses clients, il a également offert ses murs comme support d’exposition pour des tableaux de l’un de ses employés, Jean-Baptiste Monnin.
L’ambiance est incomparable aux soirées animées d’antan, mais cela lui permet d’attirer du monde
« Il y aura un traumatisme collectif pendant quelques années, peut-être une décennie à venir », soupire cependant le patron.
FOCUS SUR LA CHINE – La politique de Biden avec la Chine
Le saviez-vous ?
Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.