Un an après le début de la pandémie, la France reprend peu à peu la main sur sa production de masques chirurgicaux. En Bretagne, cinq usines produisent plus de 26 millions de masques par mois, mais doivent encore subir la concurrence des masques chinois.
Ploufragan, Grâces, Ploërmel, Québriac ou encore Ploudaniel… ces 5 petites villes de Bretagne ont toutes en commun d’être des sites de fabrication de masques chirurgicaux.
Souvenons-nous: il y a un an, en plein confinement, la France s’apercevait avec effroi qu’elle ne produisait plus de masques chirurgicaux, la dernière usine, située justement en Bretagne à Plaintel, ayant fermé en 2018 pour cause de manque de commandes…
Le chef de l’État, Emmanuel Macron avait alors manifesté le souhait de relocaliser l’industrialisation de la filière masques en France.
« Produire plus sur le sol national pour réduire notre dépendance et donc nous équiper dans la durée », tel était le souhait d’Emmanuel Macron en mars 2020.
La Bretagne relance la filière masques
Depuis janvier 2021, ce sont maintenant cinq usines bretonnes, chacune avec son rythme de production, qui assurent la production de ces moyens de protection.
Covid-19 : l’ancienne usine de masques renaît de ses cendres en Bretagne
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À Québriac, entre Rennes et Saint-Malo, l’usine MPtec produit 200 000 masques par jour et dans le Finistère, à Ploudaniel, ProtectMe en fabrique 500 000 par mois.
Travaillant pour le distributeur Les Mousquetaires, la société Les Celluloses de Brocéliande est située à Ploërmel (Morbihan) et devrait produire environ 300 millions de masques par an.
On compte depuis février 2021, deux nouveaux arrivants dans les Côtes d’Armor: l’usine M3 Sanitrade, soutenue par l’homme d’affaires suisse Abdallah Chatila, est située à Ploufragan et compte produire jusqu’à 300 millions de masques par an. Avec des tissus et des machines fabriqués en France, la marque revendique une production 100% française.
A Grâces, à la rencontre des salariés de l’usine de @lacoopdesmasq qui produisent des masques dont nous avons encore besoin.
Visite avec Guy Hascoët, Yannick Le Goff, Maire, Gaby Cadiou.?Protégeons-nous pour préparer le déconfinement. pic.twitter.com/JGV9o5RY0l
— Loïg Chesnais-Girard (@LoigCG) April 21, 2021
À Grâces, près de Guingamps, la Coop des Masques est une coopérative solidaire qui compte pour l’heure 23 employés. Soutenue par la Région Bretagne, l’unité compte produire entre 30 à 45 millions de masques par an.
Ces deux usines devraient bientôt débuter la fabrication de Meltblown, un textile filtrant entrant dans la composition des masques, et qui permettra de se démarquer qualitativement des masques chinois.
Un coup de pouce de l’État attendu
Ces usines bretonnes, qui répondent ainsi à la volonté de l’État et aux besoins sanitaires, sont pourtant peu aidées par le gouvernement, comme le déplore Joël Gourmelon, fondateur de ProtectMe sur France3 :
« J’aurais aimé être davantage soutenu peut-être au travers de commandes de masques mais les pouvoirs publics ne jouent pas toujours le jeu. La plupart des marchés publics ne regarde que les prix et pas le lieu de fabrication des masques. »
Selon Franck Lecoq, directeur général de Sanitrade France, c’est le marché chinois qui domine encore la filière en France.
« 80% des achats vont au moins cher et donc aux Chinois. Ce ne sont pas seulement les collectivités, il y a aussi les entreprises et tous les acteurs de la santé. Pourtant, chez nous, l’écart de prix avec le masque chinois n’est pas énorme ».
Certains fabricants estiment que si le prix d’un masque chinois revient à 6 centimes l’unité, le masque européen réduit l’écart puisqu’il est estimé à 10 centimes l’unité…
Au total, avec les cinq usines bretonnes, le territoire français compte maintenant 20 unités de production.
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