En 2016, le gouvernement chinois a crée des applications mobiles pour récompenser les « bons citoyens » capable de dénoncer leurs voisins. Le dispositif vise les contrevenants au code de la route, les drogués, mais aussi les dissidents politiques ou ceux qui lancent des pétitions pour protester contre les autorités.
Le site internet lié à l’application demande aux chinois de dénoncer les personnes qui « affectent la stabilité sociale ». Ceux qui désirent l’utiliser doivent notifier par écrit aux autorités leur nom, photo et leur information. Elles gagnent ainsi des points en retour au moyen de l’application, qui peuvent être ensuite échangés en coupons valables pour acheter des produits ou services divers, des cafés gratuits aux portables, en passant par les trajets en VTC, musique ou VOD en streaming.
Les informations transmises sont communiquées à un « centre de gouvernance sociale », et sont rapportées aux autorités locales qui interviennent à leur niveaux. Tracées, elles permettent au passage de mesurer l’efficacité des interventions de la police.
Parmi les citoyens visés, d’après un article du Wall Street Journal, on trouve aussi les lanceurs de pétitions. Par exemple, certains chinois créent des pétitions pour faire appel au bureau central de Pékin lorsque lorsque les autorités locales refusent d’enregistrer leurs plaintes ; celles-ci sont souvent liées à des droits fondamentaux, tels que des expulsions illégales ou des pollutions chimiques abusives tels que des sites industriels polluant gravement les rivières ou les sols.
Les pratiquants de Falun Gong, sont également une des premières cibles, d’après le site internet chinois. Le Falun Gong est une discipline pacifique de Qi Gong basée sur « authenticité, compassion, tolérance », qui a connut beaucoup de succès dans les années 90 mais que le gouvernement a décidé de persécuter pour des raisons politiques en 1999.
Les pratiques de dénonciations sont très courantes en Chine, et ont permis aux autorités de mener des campagnes de répression violente contre la population. D’après le témoignage d’une Chinoise sur internet, la « peur qu’inspire la dénonciation est très importante ». « Dans ma famille, nous avons reçu un papier impliquant mon père dans des activités qui déplaisaient au Parti Communiste. Cela nous faisait peur, nous nous sommes réunis pour décider ce qu’il fallait faire du papier. On a pensé à le brûler, mais on a pensé que les voisins verraient de la fumée et pourraient avoir des soupçons. Alors, dans le silence, nous l’avons déchiré en tout petits morceaux », déclare t-elle sous anonymat.
Pour maintenir ce que les autorités appellent « stabilité sociale » dans les médias, et étouffer dans l’oeuf les tentatives de révoltes ou de mobilisation, le gouvernement a lancé plusieurs mesures, dont un accès à Internet limité, des réseaux sociaux étroitement contrôlés, et près de 170 millions de caméras de surveillance surveillant les rues ou sites publics.
Pour autant, d’après l’enquête du journaliste du Wall Street Journal, peu de citoyens chinois sont enclins à utiliser l’application. Il cite notamment un citoyen qui a dénoncé un fonctionnaire corrompu, mais dont la plainte n’a pas été enregistrée.
Pour aller plus loin, voici une vidéo du Monde, postée sur Youtube, détaillant l’utilisation de la reconnaissance faciale par les caméras de surveillances chinoises.
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