Meetings et porte-à-porte malgré l’épidémie, polémique autour des citoyens bloqués à l’étranger et des passe-droits accordés à certains: les Mongols élisent mercredi leurs députés dans un climat marqué par le virus du PCC.
Ce pays de 3 millions de personnes, enclavé entre Russie et Chine, a pris des mesures draconiennes contre le nouveau coronavirus — dont le premier cas recensé en mars était le fait d’un Français.
Premières nations à avoir fermé ses frontières
La Mongolie a été l’une des premières nations à avoir fermé ses frontières après l’apparition de l’épidémie en Chine. Quant aux écoles et aux universités, elles resteront closes jusqu’en septembre.
Quelque 2.000 bureaux de vote ont été installés pour le scrutin de mercredi dans cet ancien satellite de l’Union soviétique, qui a adopté en 1992 une constitution démocratique.
600 candidats pour 76 sièges
Au total, 600 candidats se disputeront les 76 sièges du parlement monocaméral. Face à face: le Parti du peuple mongol (PPM, centre-gauche, fondé par les anciens communistes) au pouvoir et le Parti démocrate (PD, libéral et conservateur).
Malgré l’interdiction théorique des rassemblements de plus de 30 personnes pour cause de Covid-19, l’organisation de meetings de campagne par les deux principaux partis ont déclenché un début de polémique.
Ignorant les règles de distance physique, ils se sont également livrés à un intense porte-à-porte pour convaincre les électeurs.
Actuellement préoccupés par le Covid-19
« Les gens sont bien plus préoccupés par le Covid-19 que par le chômage ou la pauvreté », résume Bold Sambuu, conseiller à la Fondation Zorig, une ONG qui entend promouvoir les valeurs démocratiques dans le pays.
Le PPM semble le mieux placé pour l’emporter, entre autres car il est crédité d’avoir endigué le nouveau coronavirus.
La Mongolie n’a ainsi recensé jusqu’à présent que 200 malades du Covid-19, la plupart importés de Russie, et aucun mort. Le premier cas était le fait d’un employé d’une filiale locale du géant français du nucléaire Orano.
Placement en quarantaine pour cinq semaines
Parmi les autres mesures draconiennes prises par les autorités figure le placement en quarantaine pour cinq semaines, dans des installations gouvernementales, de toute personne entrant sur le territoire national.
Les autorités ont affrété quelques avions spéciaux pour ramener au pays les citoyens coincés à l’étranger
Mais aucune expatriation d’ampleur n’a été organisée. Car seules les femmes enceintes, les personnes âgées, les mineurs et les patients gravement malades ont été autorisés à embarquer sur ces vols.
Résultat: environ 8.000 Mongols sont encore bloqués à l’étranger et aucune disposition n’a été prise pour leur permettre de voter. Certains ont demandé, sans succès, que les élections soient reportées.
La polémique autour des législatives a encore enflé lorsque les membres du groupe mongol de hard-rock « The Hu », populaire à l’étranger, ont pu embarquer dans un vol charter spécial depuis l’Australie.
Aucun ne remplissait les conditions nécessaires à un rapatriement, alimentant les suspicions de corruption du système.
La Mongolie est l’une des plus jeunes démocraties du monde
Ce qui n’empêche pas les initiatives parfois étonnantes: le PPM a effacé les dettes de 230.000 retraités en février et promis des bons d’achat d’un million de tugriks (320 euros) à 200.000 autres s’il gagnait les élections.
Mais parmi les 2 millions d’électeurs, combien vont pouvoir voter?
Des incertitudes planent sur ce point en raison de l’interdiction pour les habitants de quitter leur canton de résidence, Covid-19 oblige.
Le pays est présidé depuis 2017 par l’ex-lutteur devenu homme d’affaires, Khaltmaa Battulga, issu du PD, mais la majorité du parlement sortant est aux mains du PPM.
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